Le président du RCD, Mohcine Bellabas a donné, hier, à Tizi Ouzou, le coup d'envoi des rencontres régionales des cadres de son parti conformément aux orientations du 4e congrès tenu en mars dernier à Alger. Lors de la lecture de son allocution d'ouverture des travaux de cette première rencontre régionale qui a réuni les cadres du RCD dans les deux wilayas de Tizi Ouzou et de Boumerdès, Mohcine Bellabas a surtout insisté sur la nécessité de se rapprocher et de rester à l'écoute de cette majorité qui a rejeté la mascarade électorale du 10 mai passé. “Le pouvoir est résolu à poursuivre sa politique du pire. Le faible taux de participation aux élections législatives du 10 mai et le rejet massif de ce scrutin par la majorité du peuple algérien prouve que le pouvoir est finissant. Que les citoyens rejettent ce système. Désormais, c'est à cette majorité qu'il faudra s'adresser. Nous devons rester à l'écoute de ces travailleurs, de ces jeunes, de ces syndicalistes et de ces femmes et les impliquer dans la prise de toutes les décisions”, a-t-il expliqué, avant d'appeler à investir tous les canaux de communication, notamment les nouvelles technologies de la communication pour rester au diapason de la société dans toutes ses catégories. Intervenant à l'occasion de cette rencontre, l'ex-député du RCD, Me Hakim Saheb, a tenu d'emblée à dénoncer ce qu'il a qualifié de “tentatives de polluer le RCD”, avant d'entrer de plain-pied dans le vif de son exposé articulé autour du projet cher au RCD, à savoir l'instauration d'un Etat unitaire régionalisé en lieu et place de l'Etat jacobin actuel. “La régionalisation est la seule alternative à l'impasse d'aujourd'hui et se mettre en phase avec les réalités et les aspirations culturelle, économique et sociale du peuple algérien”, a expliqué Hakim Saheb, qui souligne toutefois qu'un Etat régional n'est pas à confondre avec un Etat fédéral. Pour l'ex-député du RCD, un Etat régionalisé est le seul moyen qui peut permettre d'y remédier aux dysfonctionnements des entités territoriales, d'équilibrer le développement économique jusque-là disparate, de renforcer la cohésion sociale qui est sérieusement malmenée et surtout d'instaurer une réelle démocratie locale à juste qualificatif asphyxiée. À ce titre, le même orateur préconise une prise en considération de trois paramètres dans la régionalisation de l'Etat, à savoir l'aspect historique, économique et politico-géographique. “Il faut reprendre le schéma organisationnel de la Révolution et l'adapter aux réalités actuelles, puis réorganiser l'économie nationale sur la base de création de pôles économiques régionaux et surtout redéfinir le système institutionnel en optant pour un édifice territorial à trois étages, à savoir la commune, la wilaya et la région”, a-t-il suggéré. Lors de son intervention, l'ex-députée Lila Hadj Arab est revenue d'emblée sur les dernières élections législatives qui ont consacré définitivement, a-t-elle estimé, la fermeture du champ politique, puis dressé un constat peu reluisant de la situation général du pays et plus particulièrement celle de la femme et de la jeunesse algériennes qui subissent les pires répercussions de la gestion du pouvoir central. La rencontre s'est achevée après un large débat au cours duquel toutes les questions d'actualité et les entraves auxquelles continuent de faire face les élus locaux ont été débattues. S L