Ouvert au grand public, samedi dernier, le Festival international de la bande dessinée d'Alger (Fibda) qui célèbre sa 5e édition sous le slogan «Algérie 50 bulles», s'est démarqué cette année par la forte présence des visiteurs et, cela, dès son premier jour. Ayant élu domicile, comme d'habitude, sur l'esplanade de Riadh EL Feth, le festival qui se tient en plein-air et hormis la présence des stands des exposants, des éditeurs de bandes dessinées algériens et étrangers, abrite également une exposition géante autour du thème du cinquantenaire de l'indépendance. Œuvre d'un grand nombre de bédéistes, algériens et étrangers, cette exposition se démarque de par sa mise en scène exceptionnelle, signée par le belge Thierry Bellefroid.Pour le premier volet de l'exposition, consacrée à la lutte de l'Emir Abdelkader, le public a eu droit à des planches de BD plantées dans le sable, dans un décor typiquement sahraoui. On y retrouve aussi un volet consacré à Jean Sénac intitulé «Entre deux feux», où l'on peut même trouver une correspondance entre le poète disparu et Albert Camus. S'étalant sur plusieurs ailes, l'exposition nous permet de découvrir différentes œuvres et visions sur la Guerre d'indépendance faites par des jeunes. Mais ce qui a retenu l'attention des gens dans cette exposition c'est sans aucun doute la reconstitution d'une maison de la Casbah bombardée par les forces coloniales. On retiendra aussi l'exposition de caricaturistes algériens, dont Cheikh Sidi Bémol et celle de la nouvelle génération algérienne, regroupée sous l'appellation de Monstres, en référence à l'atelier de l'année dernière initié par le bédéiste Etienne Schréder, un ami du Fibda.Mêlant sons et planches, cette exposition est le reflet d'une vision fraîche et décalée des 50 ans de l'indépendance algérienne. Sur l'esplanade, le visiteur néophyte sera étonné par tous ces jeunes et enfants déguisés en héros de bande dessinée et mangas, qui se baladent entre les stands des exposants. On se croirait dans le salon du déguisement. C'est en fait les candidats du concours Cosplay, lancé par la maison d'édition algérienne DZ Link qui récompense le meilleur costume de héros de BD ou mangas. Et les jeunes comme les enfants, filles et garçons, se sont montrés très inventifs. Leur présence ajoute une touche de gaîté au festival. «Nous avons reçu aujourd'hui plus d'une trentaine de candidats pour le concours de Cosplay», nous affirme le responsable du stand de l'éditeur DZ Link qui, en plus du dernier numéro de son magazine Laabstore, expose ses deux dernières publications, Ghost de Matougui Fella et Houma Fighter. Round 1 de Saïd Sabaou, qu'on présentera ultérieurement. Parmi les maisons d'éditions présentes, on retrouve les aînées dans l'édition de BD que sont l'Enag et Dalimen qui affichent leurs nouveautés.Le 5e Fibda offre aussi des espaces de détente à ses visiteurs, dont la cafétéria sur place et d'autres lieux de l'Oref. On relèvera aussi la mise en place d'un espace de jeux pour les tout petits ainsi que la tenue d'ateliers de dessins animés par des professionnels à la découverte des bédéistes en herbe.Le 5e Fibda c'est également des conférences thématiques et des projections de films d'animations, et cela toujours au sein des chapiteaux de l'esplanade de Riadh El Feth. W. S.