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Les institutions européennes des droits de l'Homme «se taisent» sur la situation des peuples palestinien et sahraoui Atteintes subies par les peuples arabes
Mme Saïda Benhabilès, présidente de l'Association nationale d'aide à la femme rurale, a déploré, hier, à Alger, le silence des institutions nationales européennes des droits de l'Homme sur des situations graves d'atteintes aux droits de l'Homme de peuples arabes, notamment palestinien et sahraoui. Mme Benhabilès, qui participe à la septième rencontre du dialogue euro-arabe sur les droits de l'Homme, a estimé, selon l'Agence de presse algérienne APS, que les intervenants ont «occulté les vrais questions des droits de l'Homme» et se sont penchés sur des aspects «superficiels». Ces institutions européennes «s'occupent de certains aspects mais ignorent les situations extrêmement importantes des droits de l'Homme bafoués sans inquiétude», a dit Mme Benhabilès, qui a regretté que ces institutions «se taisent» sur la situation des droits de l'Homme en Palestine et au Sahara occidental, par exemple. Elle a considéré que les institutions nationales européennes des droits de l'Homme «ne pèsent pas de tout leur poids (...) et se contentent de parler de la liberté de presse, des droits de la femme et du droit de vote, mais ferment les yeux lorsqu'il s'agit des droits fondamentaux à la vie et à l'autodétermination, qui figurent pourtant dans la Déclaration universelle des droits de l'Homme qu'ils disent être leur première référence». Pour elle, ce qui intéresse réellement les pays européens dans le monde arabe c'est «le pétrole et sa position stratégique dans une logique de partage du monde». Mme Benhabilès a, toutefois, estimé que la rencontre sur les droits de l'Homme est «utile dans la mesure où elle permet de s'exprimer et faire passer des messages», tout en regrettant que «la majorité des intervenants aient fait du ‘'printemps arabe'' une démarche civilisationnelle et pacifique alors que l'Otan a bombardé des pays, divisé des peuples, tué des innocents et plongé ces pays dans le chaos». Dans le cadre du dialogue euro-arabe sur les droits de l'Homme, les droits de l'homme en Palestine, au Sahara Occidental et en Libye, sont des «sujets tabous». Des représentants d'institutions de droits de l'Homme de neuf pays prennent part à la rencontre de trois jours sur le dialogue autour des droits de l'Homme entre pays arabes et européens. Il s'agit de l'Algérie, du Maroc, de l'Egypte, la Palestine, la Mauritanie, la Grèce, le Danemark, l'Allemagne et la Norvège. Par ailleurs, Mme Benhabilès a estimé que les droits de l'Homme «ne se décrètent pas», mais sont une «culture à inculquer» évoquant le rôle de la société civile qui est, selon elle, «censée défendre ces droits et être l'écho de certaines franges de la population et joindre ses efforts à ceux des institutions concernées». R. I.