Photo : Riad De notre correspondant à Aïn Defla, Madani Azzeddine
Le déplacement des citoyens fait partie des priorités des planificateurs lors de l'établissement des plans de villes, lesquelles se développent et ne gardent un cadre de vie favorable à la population uniquement si les moyens de transport sont capables de répondre à une demande croissante et d'assurer une grande mobilité à l'intérieur du tissu urbain ainsi qu'à l'extérieur. La mise en place d'un transport collectif, urbain et,ce, dans le cadre de la mise en œuvre de la politique nationale visant la durabilité du transport a permis à la population de bénéficier de moyens liés à ce mode de transport capable de faciliter le déplacement en milieu urbain. Cette politique qui a vu également l'ouverture du transport collectif au privé, a permis de voir l'apparition de nombreux opérateurs ayant trouvé ce secteur très favorable à l'investissement. Cependant, l'accroissement de la population et l'augmentation du nombre de parcs roulants ainsi que l'absence de plan de circulation adéquat a fait que de nombreuses villes continuent de souffrir de différents problèmes liés à l'embouteillage, la pollution atmosphérique, à la perte de temps et aux accidents de la circulation. Une constatation dans nos villes et, particulièrement, au niveau de la wilaya d'Aïn Defla montre que, parfois, les citoyens optent pour différents moyens de transport, y compris les taxis clandestins qui viennent offrir aussi la possibilité de se rendre vers n'importe quelle destination au moment où le manque de transporteurs se fait ressentir. Cette situation est due au manque d'un transport collectif, urbain, performant et à l'absence d'un plan bien conçu, capable de les gérer. De nombreux citoyens continuent de revendiquer la mise en place d'arrêts de bus dans plusieurs endroits afin de faciliter leurs déplacements. En revanche, d'autres citoyens se voient obligés d'opter pour les taxis clandestins pour vaquer à leur occupation quotidienne. Ce genre de taxi est présent de plus en plus dans le milieu rural où certains citoyens optent pour ce type d'activité informelle afin d'arrondir leur fin de mois ou tout simplement pour subvenir aux besoins de leurs familles. Rares, en tout cas, sont les chauffeurs de taxi en règle qui continuent d'exercer devant la présence des clandestins. Certains en arrivent même à demander l'intervention des services concernés pour lutter contre ce phénomène. Quant aux citoyens, l'essentiel est de trouver un moyen de transport pour se déplacer. Pour eux, ces clandestins viennent combler le vide laissé par le manque de moyens de transport légal. Au niveau de la wilaya d' Aïn Defla, les clandestins sont de plus en plus nombreux tandis que les prix qu'ils appliquent sont, parfois, à portée de la population. Selon des usagers habitués à ce type de transport, un propriétaire de véhicule dans le milieu rural peu facilement s'investir en transporteur clandestin parce qu'il est contacté par ses voisins qui le rétribuent pour leurs déplacements en lui offrant une somme d'argent représentant les frais du carburant. «Par habitude, ce genre de citoyens se transforme en transporteurs clandestins» assure un citoyen qui estime que dans les zones éloignées, rares sont ceux qui investissent dans le domaine du transport à cause de la dégradation des routes, ce qui cause des pannes fréquentes à leurs véhicules. En conclusion, il faut reconnaître que l'encouragement de l'investissement dans le domaine du transport à travers l'octroi de différents avantages liés à la réduction des charges fiscales et parafiscales permettra de lutter contre la prolifération du phénomène du transport clandestin.