Répondant aux questions des députés sur le marché parallèle de la devise, le gouverneur de la Banque d'Algérie (BA), M. Mohamed Laksaci, a promis des mesures incitatives afin de mettre un terme à ces «transactions illicites» et encourager l'ouverture des bureaux de change. Laksaci qui s'exprimait dans le cadre de sa déclaration annuelle devant l'APN, a mis aussi les points sur les i concernant ce marché. «Il ne faut pas confondre entre le marché interbancaire de change et le marché parallèle des changes, le premier étant réglementé et soumis au contrôle de la BA et au contrôle a posteriori des banques commerciales, le deuxième étant illégal et interdit par la réglementation en vigueur», a-t-il affirmé. Lakcasi qui rejoint le ministre des Finances dans ses déclarations, vient rectifier la position du ministre de l'Intérieur qui avait affirmé récemment qu'il n'existait pas de raison pour interdire ce marché. Le premier responsable de la BA a en outre assuré que «le gouvernement va combattre le marché informel de la devise étant donné que la loi ne permet pas son existence». Ce marché, estime-t-il, encourage également «la fuite des capitaux et l'évasion fiscale». Il dira au même titre que «seuls les banques commerciales et les bureaux de change sont autorisés par la loi à vendre et à acheter la monnaie nationale». Concernant les incitations que compte mettre en œuvre la Banque d'Algérie, l'invité de l'APN a précisé qu'il s'agit d'incitations relatives à la «convertibilité courante du dinar» et «la révision à la hausse de la marge bénéficiaire», estimée actuellement à 1 %, au profit des bureaux de change. Laksaci a révélé, par ailleurs, que la BA avait accordé 40 agréments pour la création de bureaux de change depuis 1997, mais certains ont été retirés en raison d'infractions de change. Pour la question de l'inflation qui a été soulevée avec insistance par les députés, Laksaci a expliqué que son taux est calculé selon les standards internationaux. Plus explicite, il indique qu'elle diffère de l'indice des prix à la consommation. «Durant le premier semestre 2012 nous avons assisté à une hausse de l'indice des prix à la consommation mais à une contraction de la masse monétaire», dit-il, mettant en relief cette contraction comme «un indicateur positif qui réduit l'inflation monétaire». Toutefois, l'évolution de la masse monétaire contribuait à hauteur de 61% au taux d'inflation, selon lui. Au sujet des réserves de changes, le gouverneur de la BA a indiqué que 64% des placements, soit 190 milliards de dollars, sont investis en bons souverains, 14,9% sont en bons gouvernementaux et 8% dans une institution financière internationale. Quant au non recours à leur diversification, il a justifié cette démarche par l'impératif de «réduire les risques sur ces réserves». Enfin pour Laksaci, le financement de l'économie nationale par les banques commerciales s'impose et ce dans l'objectif de porter le taux de croissance à un niveau plus appréciable. Les banques, juge-t-il, devraient s'impliquer dans le financement de l'investissement et du logement «surtout que l'épargne des ménages est très élevée». S. B.
Les billets de 200 DA en mauvais état retirés du marché avant la fin de l'année Les billets de 200 DA en mauvais état seront retirés de la circulation par la Banque d'Algérie avant la fin de cette année, a annoncé, hier, le gouverneur de la Banque d'Algérie, M. Mohamed Laksaci lors de son passage à l'APN. Emis depuis 1983, ces billets représentent 15% des coupures de 200 DA. Les transactions effectuées en vieux billets de 200 DA ont atteint 140 milliards de dinars depuis 1983, selon le gouverneur, qui ajoute que cette somme est «minime comparée au montant global des transactions fiduciaires». Quant à l'incendie qui a ravagé en août dernier le siège de l'Hôtel des Monnaies, pour Laksaci l'enquête «suit son cours» pour définir les origines de l'incident. Il a d'ailleurs assuré que l'impression des billets de banque et des papiers fiduciaires avait d'ailleurs repris son cours dès le 21 août.
FFS : La hausse de l'inflation est due à la politique budgétaire du pays Pour le FFS, l'inflation est due à «la hausse des prix des produits rendus en Algérie conjuguée à une politique budgétaire hasardeuse». Ces deux éléments, expliquent, selon un communiqué du parti, «l'essentiel de l'inflation en Algérie de 2009 à 2012». Cependant, selon la même source «la hausse des salaires est très peu significative sur l'inflation, car cette hausse des salaires vient seulement compenser une fraction des pertes du pouvoir d'achat antérieures, d'une part, d'autre part cette hausse nominale des revenus ne vient pas se traduire en demande de biens de consommation pour qu'elle ait un impact significatif et immédiat sur les prix». Quant au taux de change et au marché interbancaire, le FFS estime que «la Banque d'Algérie est le seul offreur de devises sur ce marché et que, suivant la loi, toutes les recettes d'exportations de produits d'hydrocarbures et des produits miniers sont obligatoirement cédées à la Banque d'Algérie». Et d'ajouter qu'avec des «exportations hors hydrocarbures et produits miniers représentant moins de 2% des recettes d'exportations, nous voyons mal comment dans de telles conditions il peut y avoir un marché des changes ou des mécanismes de marché de changes en Algérie». S. B.