En nommant le nouveau secrétaire général Azziz Aït Dib en remplacement à Habib Labane, sans concertation avec la Fédération algérienne de handball, le président de la FAHB, Djaâfar Aït Mouloud, a allumé un autre foyer de tension après le long feuilleton du championnat à 24 clubs. D'où les germes d'un nouveau bras de fer entre la tutelle et la fédération dont les échos ont atteint le président de la Fédération internationale de handball, l'Egyptien Hassan Moustapha Fahmy. Le débat sur la formule du championnat, son boycott et son gel, venait à peine d'être clos, qu'une autre affaire brouille, à nouveau, les relations entre le MJS, le COA et la Fédération internationale de handball. Tout est parti de la décision d'alerter l'IHF dans un courrier adressé par le président de la FAHB. Ce dernier cite même l'actuel ministre de la Jeunesse et des Sports et l'accuse de complicité. A la suite de cette lettre, le président de l'IHF s'est adressé au Pr Rachid Hanifi, président du COA, lui demandant «de faire en sorte de maintenir et de défendre l'intégrité et l'autonomie de la Fédération algérienne de handball en stoppant l'ingérence du gouvernement algérien». Le cas échéant, le président de l'IHF menace l'Algérie de suspendre la FAHB. En d'autres termes, mettre en péril la participation de l'équipe nationale algérienne au prochain Mondial. Cette décision jugée «inopportune et unilatérale» a provoqué l'ire du COA et du MJS et des membres fédéraux qui reprochent à l'IHF d'avoir écouté la FAHB, sans se référer à d'autres instances. Mais en quoi y-a-t-il eu ingérence du MJS dans les affaires internes de la FAHB ? Selon les textes en vigueur le secrétaire général de la FAHB est un cadre du MJS. De ce fait, celle-ci à toute la latitude de le remplacer par quelqu'un d'autre. Quant au gel de la compétition, le système a été adopté la saison dernière hors de l'assemblée générale de la FAHB contrairement aux statuts de celle-ci. En réaction au courrier adressé par l'instance internationale au COA, ce dernier a dénoncé, dimanche, l'«ingérence» de l'IHF, dans les affaires internes de l'Algérie. Le vice-président du COA, Hacene Bouabid, a tenu à se démarquer et condamner avec force les formes utilisées par le président de la FAHB, Djaâfer Aït Mouloud, pour communiquer à l'instance internationale des «informations censées être gérées et exploitées au plan national». Face à cette situation, et en dépit des explications du ministre qui soutient avoir agi dans les règles de la loi et des textes, l'IHF n'a pas tardé à apporter la réplique. L'instance internationale du hand-ball dénonce, la «violation évidente des statuts de l'IHF par le ministère des Sports algérien» et que de ce fait «elle doit protéger l'autonomie de ses fédérations membres de toute ingérence d'une tierce partie». «En cas de non-respect des dispositions desdits statuts, l'IHF est obligée de suspendre la fédération nationale en question à tous les niveaux, y compris les compétitions africaines et internationales», menace t-elle. Un «tacle fédéral» accueilli du côté de la place du 1er Mai comme «un défi à l'autorité». Suffisant pour faire monter la moutarde entre l'IHF, le COA et le MJS. Le sort de l'équipe nationale est maintenant en jeu. On se demande si le président de la FAHB a réfléchi aux conséquences sur lesquelles son action pourrait aboutir ? Y. B.