Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcine Belabbas, a défendu le bilan des élus de son parti au niveau des collectivités locales, à l'occasion du meeting électoral qu'il a animé, jeudi, au théâtre Kateb-Yacine de Tizi Ouzou. Pour lui, aucun élu du RCD n'est poursuivi en justice durant la mandature de 2007-2012. «Nos maires ont travaillé, même s'il y a eu des insuffisances, dues aux prérogatives réduites des élus locaux», a affirmé Belabbas, ajoutant que le parti a instruit ses élus locaux «de présenter un bilan annuellement aux citoyens, auxquels ils doivent expliquer en détail leurs actions et les finances dégagées pour leur mise en œuvre».«Le parti contrôle ses élus locaux, contrairement à l'Administration qui encourage les élus à voler et à commettre des délits pour pouvoir ensuite en faire ce qu'elle veut», a encore accusé le successeur de Saïd Sadi, qui a dénoncé une volonté du pouvoir de mener l'opposition vers la violence, notamment quand il s'est permis de relever de leurs fonctions des présidents d'APC d'obédience RCD, comme à Berriane (Ouargla) et à Beni Abbès (Béchar). Au moment où, a-t-il ajouté, «les voleurs ont été récupérés par le pouvoir et ont même été désignés au gouvernement».Mohcine Belabbas n'a pas manqué d'évoquer la révision de la Constitution, programmée pour le premier semestre 2013, comme suggéré par le ministre de l'Intérieur, estimant que ce sera une occasion pour sortir de nouveau dans la rue et revendiquer les droits des citoyens, si cette révision ne se fait pas sur des fondements démocratiques. «La révision de la Constitution doit inclure la séparation des pouvoirs avec réduction du pouvoir du président de la République. Elle doit abroger le Code de la famille et consacrer la séparation du religieux de la politique. Elle doit aussi limiter le mandat présidentiel à deux mandats de quatre ans chacun», a martelé le chef du RCD, qui n'a pas omis de réclamer un caractère officiel à la langue Tamazight, parce que «si cela ne se fait pas en 2013, on risque d'attendre plusieurs années encore». A ce propos, Belabbas n'a pas manqué de dénoncer le retard fait pour la reconnaissance de Tamazight, alors que le Maroc et même la Libye ont mieux avancé sur la question, «alors que nous les avons précédés en matière de lutte et de revendication».Abordant le double scrutin local de jeudi prochain, auquel son parti participe avec 59 listes APC et une autre pour l'APW, le nouveau patron du RCD a dénoncé, lors d'un point de presse animé à l'issue du meeting, une fraude annoncée, évoquant la récente déclaration du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, qui pronostiquait un taux de participation se situant entre 40 et 45 %. Il dénoncera également la volonté du pouvoir d'encourager et d'accentuer l'indifférence du citoyen à l'égard de la politique et des élections, donnant comme exemple les agréments accordés à des dizaines de partis à la veille d'échéances électorales pour provoquer le désintérêt de la population vis-à-vis de l'action politique. Et c'est pour cela que l'animateur du meeting a exhorté ses militants et sympathisants à saisir les derniers de campagne, et jusqu'au 29 novembre, pour inviter les citoyens à reprendre la mobilisation et la lutte.