Le président du Tribunal algérien de règlement des litiges sportifs (TARLS), Maître Farid Benbelkacem, s'est élevé dimanche à Alger contre la décision de dissoudre la composante de l'instance qu'il dirige par les membres de l'assemblée générale ordinaire du Comité olympique algérien (COA) la qualifiant de "complot immoral". "Le TARLS dérange. Certaines fédérations veulent être au dessus des lois de la République. Nos décisions n'ont pas été du goût de quelques responsables qui ont manigancé un complot immoral contre l'instance que je préside", a déploré Benbelkacem lors d'une conférence de presse tenue au siège du COA à Ben Aknoun (Alger). Sur proposition du représentant de la Fédération algérienne de football (FAF), Soixante-sept (67) membres de l'AG du COA avaient voté dernièrement pour la dissolution du premier organe juridique du sport en Algérie, contre 2 non et 8 abstentions. La FAF reprochait au TARLS d'avoir "outrepassé ses prérogatives" et les décisions rendues, ainsi que le non-respect des délais de requêtes. "Nous rejetons en bloc ces accusations infondées. Je défie la FAF d'apporter des preuves concrètes que nous avons dépassé nos prérogatives", a dit le président du TARLS. "La loi stipule que les décisions prises doivent être notifiées aux concernés dans un délai de 21 jours et généralement la commission des litiges de la FAF ne le fait pas à temps, ce qui laisse la possibilité de déposer des requêtes ouvertes, car le délai ne commence qu'après notification", a-il expliqué, affirmant que "le tribunal continuera à exercer normalement sa mission jusqu'à nomination de nouveaux membres par le Comité olympique algérien". Dans le même contexte, Maître Benbelkacem a révélé que le TARLS est "visé", car ses membres ont refusé "toute ingérence" dans le cadre de l'exercice de leurs fonctions. "Il y a eu plusieurs interventions concernant des cas litigieux et le Tribunal ne s'est pas laissé influencer. Dans des cas pareils et pour préserver la crédibilité du Tribunal j'ai informé les membres et je me suis retiré des audiences laissant les juristes trancher suivant les lois en vigueur", a-t-il précisé. Outre, Farid Benbelkacem (président), le TARLS est composé actuellement des maîtres: Mohamed Roubache, Nacer Eddine Lazaar, Nadira Azouaou et Abdelhalim Brahimi. "Seul le Bureau exécutif du COA peut dissoudre le TARLS" Le premier responsable du TARLS a qualifié cette dissolution d'"illégale" car parvenant de l'AG du COA qui n'a pas les prérogatives pour procéder à une telle action. "Le tribunal sportif est créé par le bureau exécutif du COA seul habilité à dissoudre sa composante. L'assemblée générale de cette instance n'a donc pas le droit de le faire, alors cette décision est illégale, nulle et sans fondement", a-t-il fait savoir. Le président du COA, M. Rachid Hanifi, s'était, de son côté, interrogé sur la légalité de la décision prise par les membres de l'AG sur demande de la FAF. "Il y avait une situation de fait imposée par le représentant de la FAF. Le TARLS est une institution autonome, je ne sais pas si ce qui a été décidé est légal", avait-il dit, dans une déclaration à l'APS. Enfin, M. Benbelkacem a fustigé le président de la Fédération algérienne de handball (FAHB), Djaafar Ait Mouloud, qui, selon lui, avait adressé à la fédération internationale (IHF) une correspondance "truffée de mensonges". "Dans le 3e et dernier paragraphe de sa lettre transmise à l'IHF il (Ait Mouloud, ndlr) a dit que le Tribunal a pris la décision d'annuler le championnat d'Algérie parce que le ministre de la Jeunesse et des sports est un ami à moi. C'est du pire mensonge, car cette décision a été prise par le tribunal en avril dernier et M.Tahmi n'a été nommé que depuis 2 mois. Pas de commentaires", a conclu le président du Tribunal algérien de règlement des litiges sportifs. Installé le 5 juin 2010, le TARLS qui a commencé à fonctionner en septembre de la même année, a enregistré 73 affaires en 2010, 100 affaires en 2011 et 112 depuis janvier 2012.