«Interconnecter les barrages ou les forages a pour objectif d'assurer des quantités suffisantes en eau pour les régions pauvres en ressources hydriques. Ce sont des options stratégiques et nécessaires parce que nous sommes un pays semi-aride», c'est ce qu'a indiqué, hier, le ministre des Ressources en eau. Intervenant sur les ondes de larRadio nationale, ce dernier a illustré cela par l'exemple de Sétif, dans les Hauts-Plateaux, qui ne reçoit que 400 mm de pluie par an. Les deux barrages en réalisation dans cette wilaya seront alimentés par des barrages situés à Béjaïa et Jijel à raison de 300 millions de m3/an. «L'hydro solidarité entre les territoires est nécessaire pour rééquilibrer la dotation de la ressource en dépit des difficultés qui caractérisent la réalisation de ce type d'ouvrages», a souligné M. Necib. Concernant le transfert des eaux souterraines du Sud vers les Hauts-Plateaux, le ministre a indiqué qu'une étude réalisée par son secteur avait fait ressortir la faisabilité de transférer quelque 600 millions de m3 par an. La réalisation de ces transferts est prévue sur 8 phases indépendantes et interconnectées progressivement à partir de 2013 jusqu'à 2040. La première opération pilote concernera le transfert des eaux souterraines à partir de Laghouat sur Djelfa, ensuite une branche sur Tiaret et sur M'Sila, explique-t-il. Concernant les niveaux de pluviométrie, le ministre a fait savoir, citant les prévisions des spécialistes en météorologie, que la tendance table sur un léger excédent de précipitations dans la partie est du pays cette année, un niveau égal à celui de l'année dernière au centre et un léger déficit à l'Ouest. Il a fait savoir, dans ce contexte, que les 69 barrages du pays sont remplis à hauteur de 68%, alors que la moyenne des barrages se trouvant à l'Ouest a atteint 70%, c'est-à-dire supérieure à celle du centre. «Il s'agit d'un phénomène nouveau», a-t-il dit. Par ailleurs, le ministre a fait savoir que son secteur était en train d'élaborer une stratégie nationale d'économie de l'eau. Cette stratégie a pour but de «dire aux citoyens que cette eau était mobilisée à prix fort (...) il faut en prendre soin, d'autant plus que son tarif ne reflète pas son prix économique», a ajouté M. Necib, affirmant qu'il «n'est pas question d'augmenter ce tarif parce que le principe d'accès à l'eau potable est consacré par la loi». Le ministre a indiqué également que le Plan national de l'eau (PNE) prévoyait de porter la quantité d'eau potable de 3 milliards de m3, produits actuellement, à 4,113 milliards de m3 à l'horizon 2014. «Pour mobiliser autant de ressources, nous allons continuer d'investir dans la réalisation des ouvrages de mobilisation des eaux superficielles, souterraines et non conventionnelles (dessalement et eaux usées épurées», a-t-il souligné. Il a ajouté, dans ce sens, que le montant des investissements pour les projets en cours et futurs sera égal ou supérieur à celui consenti durant les dix dernières années, soit 40 milliards de dollars. Le ministre a souligné que l'effort consenti par l'Etat dans ce secteur a permis à l'Algérie de réaliser les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) avant le délai, fixé pour 2015. R. E.