L'effacement de la dette des agriculteurs, décidée par le chef de l'Etat en 2009 et entamée en 2011, entre dans sa phase finale. Sur les 41 milliards de dinars, il ne reste que 4 milliards de dinars à effacer. Plus de trois ans après l'annonce, l'opération, qui concerne pas moins de 77 479 dossiers, a touché au niveau de la Badr (Banque de l'agriculture et du développement rural) 34 300 agriculteurs. 3 000 cas éligibles sont en attente d'être réglés. Les agriculteurs concernés sont appelés à compléter leurs dossiers. Ainsi, sur les 41 milliards de dettes des agriculteurs, la Badr a effacé 21,3 milliards auxquels s'ajoute le montant pris en charge par la Cnma-Banque (Caisse nationale de mutualité agricole) pour une valeur de 16 milliards de dinars. Ce qui fait qu'au total la dette effacée est de 37 milliards de dinars. Avec ce nombre, le dossier est presque ficelé puisqu'il ne reste que 4 milliards de dinars à effacer d'ici l'année prochaine. A noter que même les agriculteurs du Sud devraient bénéficier de cette opération. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, s'était engagé à étudier leur cas, lors d'une visite à In Salah l'année dernière. En attendant les résultats finaux, il est utile de rappeler que cet assainissement fait suite à celui mené en 2001, année du lancement de la première opération d'effacement des dettes des agriculteurs pour un montant de 14 milliards de dinars. Ce qui ramènera le montant global dédié à l'assainissement de la situation financière des fellahs qui est de 55 milliards de dinars en dix ans. Et ce sans omettre au passage les autres mesures d'appui à la production agricole. Dans ce cadre, la Badr a réservé une enveloppe de plus de 400 milliards de dinars pour financer l'investissement dans les nouvelles exploitations agricoles et d'élevage pour les trois prochaines années. Vingt mille (20 000) nouvelles exploitations bénéficieront de la moitié de cette enveloppe. En application de cette décision, la Badr devrait recevoir dans les prochains jours 1 500 dossiers d'investissement. Ces projets seront financés par le crédit bonifié appelé Ettahadi (défi). Dans le même sillage, la banque publique prévoit également d'augmenter le montant des crédits d'exploitation privés à plus de 100 milliards de dinars. L'autre moitié est destinée à l'investissement dans les anciennes exploitations agricoles individuelles et collectives (EAI et EAC), qui vont bénéficier de nouveaux actes de concession, selon la nouvelle loi régissant la gestion des terres agricoles du domaine privé de l'Etat. A titre indicatif, le montant des crédits d'exploitation accordé en 2012 a dépassé les 85 milliards de dinars, contre 77 milliards de dinars en 2011, dont la moitié est destinée à l'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic) pour financer ses achats de blé auprès des agriculteurs. Le montant de ces crédits sans intérêts (à taux zéro) devrait atteindre 7 milliards de dinars pour la campagne céréalière 2012-2013, contre 6,5 milliards de dinars lors de la campagne précédente. Concernant les crédits d'investissements, la Badr a financé l'Oaic (Office algérien interprofessionnel des céréales) pour la réalisation de silos de stockage de blé à hauteur de 48 milliards de dinars, outre les 23 milliards de dinars pour la réalisation, par la SGP Proda, de trois centres d'abattage. S. I.