La Banque de l'agriculture et du développement rural (Badr) a réservé une enveloppe de plus de 400 milliards de dinars pour financer l'investissement dans les nouvelles exploitations agricoles et d'élevages pour les trois prochaines années, a affirmé dimanche son PDG, Boualem Djebbar. Pour l'investissement agricole, «la Banque a réservé un montant de 200 milliards de DA pour les trois prochaines années pour financer 20 000 nouvelles exploitations recensées par le secteur agricole», a-t-il indiqué lors d'une réunion avec la commission de l'agriculture, de la pêche et de l'environnement de l'Assemblée populaire nationale (APN). Une enveloppe similaire (200 milliards de DA) est également prévue pour financer l'investissement dans les anciennes exploitations agricoles individuelles et collectives (EAI et EAC) qui vont bénéficier de nouveaux actes de concession, selon la nouvelle loi régissant la gestion des terres agricoles du domaine privé de l'Etat. La Badr devrait recevoir dans les prochains jours 1 500 dossiers d'investissement dans le cadre d'une circulaire ministérielle, qui encadre la création de nouvelles exploitations agricoles et d'élevage, a indiqué M. Djebbar. Ces projets seront financés par le crédit bonifié appelé Ettahadi (défi). La banque a déjà financé 100 projets dans ce sens. Cette Banque publique prévoit également d'augmenter le montant des crédits d'exploitation privés à plus de 100 milliards de DA. Le montant des crédits d'exploitation accordé en 2012 a dépassé les 85 milliards de DA contre 77 milliards en 2011, dont 50% est destiné à l'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic) pour financer ses achats de blés auprès des agriculteurs. Détaillant ce montant, le PDG de la Badr constate que la demande pour les crédits R'Fig est en constante augmentation. Le montant de ces crédits sans intérêts (à taux zéro) devrait atteindre 7 milliards de DA pour la campagne céréalière 2012-2013 contre 6,5 milliards de DA lors de la campagne précédente. Même le nombre d'agriculteurs demandant ce crédit est en hausse, passant de 8 744 en 2011-2012 à 9 910 bénéficiaires en 2012-2013. Concernant les crédits d'investissement, la Badr a financé l'Oaic pour la réalisation des silos de stockage de blés à hauteur de 48 milliards de DA, outre les 23 milliards pour la réalisation, par la SGP Proda, de trois centres d'abattage. La filière avicole n'est pas en reste puisqu'un crédit de 13 milliards de DA a été accordé aux investisseurs privés et publics, alors que l'élevage bovin devrait bénéficier de 5 milliards de DA de crédit fédératif qui seront accordés via les unités laitières en 2013. En plus des crédits, la Badr a financé dans le cadre du leasing, l'équivalent d'environ 13 milliards de DA depuis l'introduction de ce mode de financement en 2008, et ce, pour 14 545 équipements agricoles. La Badr a assuré, à fin juin 2012, l'affectation de 21 milliards de DA pour le compte du ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Ce montant représente les subventions accordées par les pouvoirs publics aux différentes filières agricoles. En 2011, le montant de ces subventions, qui exclut celles accordées directement par le ministère des Finances à l'Onil et à l'Oaic, était de 28 milliards de DA. Dans le cadre de l'Ansej, M. Djebbar a révélé que sa Banque avait financé des projets de jeunes investisseurs pour un montant de 22,7 mmilliards de DA en 2012, soit plus de 12 000 nouveaux dossiers validés durant l'année en cours contre 10 000 en 2011. Selon ce responsable, les activités agricoles représentent 40% du montant total. Plus de 21 milliards de DA pour effacer la dette des agriculteurs La Banque de l'agriculture et du développement rural (Badr) a effacé une dette de 21,3 milliards de DA des 40 milliards dus par les agriculteurs à cette Banque et à la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA), a indiqué dimanche son PDG, Boualem Djebbar. «Concernant l'effacement des dettes des agriculteurs, la Badr a réglé à ce jour 34 300 dossiers pour un montant de 21,3 milliards de DA», a indiqué M. Djebbar lors d'une réunion avec la commission de l'agriculture, de la pêche et de l'environnement de l'APN, présidée par Mohamed Chérif Ould Oulhocine. Il reste encore 3 000 dossiers éligibles qui doivent être complétés par les agriculteurs concernés par cette mesure décidée en 2009 par le président de la République. Le montant global de la dette arrêtée par les services du ministère des Finances et ceux de l'Agriculture était estimé à 40 milliards de DA et concerne pas moins de 77 479 agriculteurs et éleveurs touchés par la sècheresse durant les années 2000. Le montant réglé par la CNMA est estimé quant à lui à plus de 16 milliards de DA, selon M. Djebbar. Concernant les investisseurs exclus de cette disposition pour avoir déjà bénéficié d'un soutien de l'Etat, comme les huileries et les chambres froides, leurs dettes seront toutefois rééchelonnées, rassure le dirigent de la Badr. Pour cette catégorie, la Badr a déjà réglé 148 dossiers pour un montant de 1,7 milliard de DA.