Le Front des forces socialistes (FFS) a rendu public, hier, un communiqué dans lequel il critique à la fois la guerre déclarée par Paris au Mali et la position «incohérente» des autorités algériennes. Convaincu que «l'intervention militaire de la France au Mali est, en dépit des apparences, une intervention unilatérale et délibérée», le FFS relève que «depuis le début de la crise malienne, deux logiques s'affrontent. Les défenseurs d'une solution politique, pour qui l'intervention armée ne pouvait constituer qu'un ultime recours, et les partisans de la logique guerrière menés par la France. Paradoxalement, chacun des deux camps se satisfaisait des résolutions des Nations unies». Pour le parti d'Aït Ahmed, «on peut légitimement s'interroger sur les raisons qui ont amené le président Hollande à entrer dans la guerre». Le FFS estime, à ce propos, que «les raisons avancées pour justifier l'intervention auraient été mieux reçues et plus crédibles si depuis le début, la France avait montré le moindre engagement en faveur d'une dynamique politique qui donne ses chances à la paix et à une approche de reconstruction globale du Mali». Car, pour le vieux parti d'opposition en Algérie, l'objectif principal de la France est clair. Pour le FFS «cette intervention militaire vise à établir le fait accompli d'une politique déjà ancienne dans la région et, actuellement au Mali, à cristalliser des rapports de force internes qui lui soient favorables». Autre aspect relevé par le FFS, à travers l'intervention militaire au Mali : le non-respect des résolutions onusiennes. Le FFS considère que «l'intervention militaire au Mali entérine une inversion des priorités internationales et régionales telles qu'énoncées dans les résolutions des instances internationales. Ces résolutions avaient privilégié la recherche d'une solution politique, le soutien stratégique à la reconstruction globale du pays ; le volet militaire de l'approche venant en appui à ce processus politique, ou comme alternative à son échec», peut-on lire dans la déclaration signée par le premier secrétaire du parti. A propos de la position algérienne vis-à-vis de cette intervention, le FFS se déclare «sensible et troublé face aux incohérences de la politique étrangère de notre pays». Il regrette que l'Algérie, qui tenait «une position politique juste», soit amenée «aujourd'hui à délivrer une autorisation ‘'sans limite‘' de survol de notre territoire par les forces aériennes françaises». Le parti dénonce, par ailleurs, le fait que les Algériens ont appris cette autorisation par la voix du ministre français des Affaires étrangères. Le FFS regrette, dans ce sens, «un manque cruel d'information sérieuses et crédibles», alors qu'une «guerre s'installe à nos frontières». Tout en décriant une opacité dans les agissements des autorités, la formation de Hocine Aït Ahmed estime nécessaire «un consensus politique fort sur des options qui engagent la sécurité nationale et l'avenir du pays». A. Y.