Quel impact de la prise d'otage sur la présence des entreprises étrangères en Algérie, notamment celles évoluant dans le secteur de l'énergie? La question est importante vu la situation vécue ces derniers jours à In Amenas ou peur, interrogations et indignation se sont mêlées. Un grand nombre de sociétés, toutes nationalités confondues, se sont implantées en Algérie dans différents secteurs, services, commerce, hydrocarbures, travaux publics, bâtiment etc. Quelle sera leur décision après ce qui vient de se produire dans le sud algérien ?La réponse est vite tombée du côté de la France, qui dit que les entreprises de l'Hexagone en Algérie ne pensent pas à se retirer du marché. «Les 500 entreprises françaises implantées en Algérie ont renforcé leur sécurité mais n'envisagent pas de quitter le pays après l'attaque meurtrière d'un site gazier par un commando islamiste», a assuré, hier, la présidente de la principale organisation patronale française, le Medef, Laurence Parisot. Selon cette responsable, intervenant sur la chaîne de télévision France 2 au sujet de ces entreprises qui interviennent surtout dans le secteur de l'énergie et des mines, elle dira que ces dernières sont «en train, nous le savons depuis 24 heures, de renforcer encore plus toutes leurs procédures pour sécuriser au maximum leur personnel et leur site». Pour autant, a-t-elle encore insisté, «il n'est pas question pour ces entreprises françaises de quitter la région». Mme Parisot a déclaré que «depuis près de deux ans, beaucoup d'entre elles avaient de toutes façons rapatrié leur personnel non indispensable». Et de rappeler que sur ces 500 entreprises, «beaucoup intervenaient dans les secteurs de l'énergie et des mines». Interrogée pour savoir si l'activité de ces entreprises serait réduite, la présidente du Medef a estimé que, «rien pour l'instant n'indiquait ce type de décision». Pour elle, il est encore trop tôt pour évaluer les conséquences économiques de la prise d'otages sur le site gazier d'In Amenas, dans le sud-est de l'Algérie, exploité par l'entreprise britannique BP, le norvégien Statoil et la compagnie nationale algérienne Sonatrach. Si les entreprises françaises continueront à évoluer sur le territoire algérien qu'en sera-t-il pour les autres ? Les observateurs pensent que vu les intérêts qu'elles ont à préserver en Algerie, ces sociétés continueront à être présentes en Algérie en renforçant davantage leur sécurité et celle de leurs employés. En tous cas, l'avenir nous le dira. L'opération menée à In Amenas a ravivé le souvenir amer d'insécurité vécu durant la décennie noire, ou l'Algérie a fait face toute seule au terrorisme alors que le monde entier, ou presque, s'est contenté de l'isoler et de donner d'elle une image qui n'était pas la sienne. Aujourd'hui, l'Algérie est toujours debout, elle n'a pas baissé de vigilance et continue à traquer les terroristes. Cette fois encore, l'armée algérienne a lancé, jeudi, un assaut pour libérer les centaines de travailleurs algériens et la quarantaine d'étrangers retenus par un groupe lié à Al-Qaïda. B. A.