Le collectif Nabni a présenté, hier, les grandes lignes du rapport Algérie 2020 «Cinquante chantiers de rupture pour bâtir l'Algérie de 2020», lors d'une rencontre organisée à Alger. Le rapport élaboré sur la base de consultations via Internet, des ateliers de travail avec des experts et via d'autres forums, a touché à tous les aspects concernant le pays à travers cinq volets, à savoir l'économie, la gouvernance, la santé, l'éducation et le vivre ensemble (villes et urbanisme). Mais, il faut le dire, les membres de Nabni ont voulu, à travers cette initiative, faire des recommandations et des propositions et apporter des idées novatrices «qui seront transmises aux autorités et aux responsables du pays», tient à préciser Abdelkrim Boudraa, en réponse à une question sur le suivi de ce travail. Pour lui, Nabni est une initiative d'un collectif de volontaires, loin de toute couleur politique. D'ailleurs, de nombreux participants à la rencontre ont insisté sur le suivi des propositions contenues dans le rapport, car pour certains «les diagnostics, ca n'est pas ce qui manque». Pour revenir au rapport en question, signalons que le document, de 300 pages, comporte deux étapes pour chaque thème analysé, soit «un bilan et une vision à l'horizon 2020». Pour le volet diagnostic, les membres de Nabni ont tenté d'identifier «les ressorts du développement ainsi que les changements d'approche à opérer dans chaque domaine». Il est question notamment de l'identification des contraintes structurelles au développement dans chaque secteur. Une étape qui a permis, selon les membres de Nabni, d'identifier «les leviers structurants sur lesquels agir pour libérer les capacités de la société algérienne à engendrer le progrès économique et social et réaliser la vision 2020». Sur la base de ces diagnostics, le collectif a préconisé et énuméré «les principales mesures et réformes qui permettront d'opérer les changements de fond pour chacun des thèmes». Le document a également mis en relief «les ruptures à opérer et les innovations à introduire dans chaque domaine pour réussir les tournants» que devra opérer le pays pour réaliser «la vision à l'horion 2020». Ces «chantiers de rupture» sont la déclinaison opérationnelle des «leviers structurants», précise le document. Pour le volet économique qui s'est taillé la part du lion dans le rapport, plusieurs chantiers relatifs à la régulation, au climat des affaires, à l'industrialisation du pays, au rôle de l'entreprise et à l'assiette fiscale ont été proposés. Ainsi, aux yeux des membres de Nabni, pour sortir de cette dépendance aux hydrocarbures, il faut couper de manière crédible et irréversible cet accès à la rente et la réorienter vers des investissements d'avenir. Le rapport propose, d'une part, de limiter l'utilisation de la rente par l'Etat, en l'engageant de manière crédible et irréversible à plafonner la part de son budget qui est financé par la rente pétrolière et gazière, et, d'autre part, allouer les éventuels excédents générés par cette politique à un fonds de développement pour l'avenir (Fonds souverain pour l'avenir). Cette action devra se faire à travers une réforme fiscale majeure qui doit être entreprise pour étendre la fiscalité non-pétrolière. «Une stratégie de maîtrise de la demande énergétique doit aussi être mise en place pour retarder le déclin de nos exportations d'hydrocarbures et préserver l'environnement», selon la rapport. Globalement, le document propose «une politique économique remodelée», et une stratégie économique «volontariste et cohérente pour un nouveau modèle de croissance et de diversification». Dans le volet gouvernance, la vision de Nabni s'est focalisée sur l'émergence d'institutions «responsables et redevables» vis-à-vis du citoyen. A signaler enfin que le rapport est disponible sur le site du collectif Nabni. S. B.