Photo : Sahel Par Sihem Ammour Dans le cadre de la promotion du dialogue entre les deux rives de la Méditerranée, le conseil scientifique de l'Association des musées méconnus de la Méditerranée (Ammed), présidée par le directeur du Louvre, Henri Loyrette, a décidé de faire bénéficier le Musée national des beaux-arts d'Alger de son programme d'action 2013. «Née de la rencontre entre Marc Ladreit de Lacharrière et de la journaliste de Public Sénat, Sonia Mabrouk, cette association veut rapprocher les cultures du pourtour méditerranéen», écrit le journal français le Figaro dans son édition de jeudi dernier. «La veille de l'indépendance, le bâtiment a été plastiqué par l'OAS. Plusieurs centaines de ses œuvres ont été transférées au Louvre, avant d'être restituées en partie en 1968. Quarante-cinq ans après, la France fait un nouveau geste en direction du Musée des beaux-arts d'Alger», ajoute l'article. L'institution algérienne a été choisie «pour son originalité et sa qualité», explique Sonia Mabrouk, qui souligne que «ce musée reflète aussi notre mission : mettre en valeur des lieux d'histoire peu connus qui symbolisent le dialogue entre les deux rives de la Méditerranée. Le Musée d'Alger s'inscrit dans un siècle d'histoire algérienne et, en même temps, il raconte l'art universel». Dans le cadre de ce projet, trois actions vont être menées : la réalisation d'un documentaire en partenariat avec la chaîne franco-allemande Arte, la création d'un site Internet avec visite virtuelle, et la publication d'un livre d'art présentant les œuvres du musée et retraçant son histoire. Dans la présentation du Musée sur le site officiel algérien, il est écrit que le Musée national des beaux-arts occupe une superficie construite de plus de 4 000 m2, à laquelle s'ajoutent autant de jardins, et se déploie sur trois niveaux d'exposition : le rez-de-chaussée, entrée principale du musée, actuellement en restauration, et qui devrait abriter les expositions temporaires et thématiques, le premier niveau ou Galerie des Bronzes ; belle perspective rythmée par la statue de Bourdelle, l'Hérakès archer, et le second étage, qui renferme la collection permanente historique, la bibliothèque et le Cabinet des Estampes, s'organise autour de jardins suspendus en pergola. Et, enfin, Un étage intermédiaire qui renferme des espaces de convivialité et de loisirs : une terrasse panoramique, une salle de lecture, un espace cafeteria, et des ateliers pédagogiques. Le site web indique que la collection dite «historique» concerne le fonds le plus ancien du musée. Débutant à la fin du XIVe siècle, l'exposition chronologique permet de parcourir six siècles d'histoire de l'art, illustrant ainsi la plupart des grands mouvements artistiques qui ont vu le jour en Europe, des primitifs au XVIIe flamand, français et italien. Le XVIIIe étant, quant à lui, bien illustré par la nature morte française et hollandaise, le clair-obscur d'inspiration caravagesque, le portrait de cour et le paysage rustique. Toutefois, «la période la mieux représentée dans ce parcours, demeure sans conteste le XIXe, ce siècle riche en mouvements artistiques qui devaient décider de la mutation moderne de l'art», précise-t-on. Depuis 2007, deux nouvelles salles abritent l'art orientaliste depuis le XVIIIe jusqu'aux créations inspirées par l'Algérie à partir de la seconde moitié du XIXe siècle. Ces salles portent le nom de deux grands maîtres de l'art algérien contemporain, Mohamed Temam et Mohamed Louaïl. Concernant les acquisitions d'artistes algériens, il est précisé sur le site qu' «hormis l'espace qui abrite au second étage, les œuvres des premières générations de peintres algériens, Yellès Bachir, Hemche Abdelhalim, Bouzid Mohamed, Mesli choukri, Issiakhem M'Hamed, le Musée national des beaux-arts a, par ailleurs, consacré une grande partie de son premier étage à l'art algérien du XXe, tandis que le Cabinet des Estampes renferme un des joyaux de la collection : les miniatures de l'artiste algérien Mohamed Racim, considérées comme trésor national». Par ailleurs, le musée renferme d'autres collections, à l'instar du fonds dit de «l'Ecole d'Alger», qui réunit la création artistique des peintres d'origine étrangère natifs d'Algérie, et le «fonds art et révolution» offert par un grand nombre d'artistes du monde entier à l'Algérie à l'occasion de son accession à l'indépendance.