Le Front Polisario a appelé hier, le Conseil de sécurité de l'ONU à intervenir pour demander l'annulation du verdict prononcé, dimanche dernier, par le tribunal militaire de Rabat à l'encontre du groupe de prisonniers politiques sahraouis de Gdeim Izik. Ce tribunal avait condamné, le 16 février en cours, neuf prévenus sahraouis de ce groupe à la réclusion à perpétuité, quatre à 30 ans de prison, huit à 25 ans, deux à 20 ans d'emprisonnement et deux autres prévenus à la peine correspondant à la durée de la détention préventive qui a duré 27 mois. Les mis en cause avaient été emprisonnés depuis les évènements du camp de Gdeim Izik, proche de Laâyoune dans le Sahara occidental occupé où ils avaient participé en novembre 2010 à l'organisation d'un camp de protestation pacifique. «Le Front Polisario appelle le Conseil de sécurité à intervenir dans les plus brefs délais pour demander l'annulation des décisions arbitraires prises par le tribunal militaire du Maroc, et la libération de tous les détenus politiques sahraouis qui croupissent dans les prisons marocaines», a souligné le représentant du Front Polisario à l'ONU, M. Ahmed Boukhari, dans sa lettre adressée au président du Conseil de sécurité, M. Kim Sook, rapporte l'Agence de presse algérienne (APS). «Tel qu'il était attendu dans le contexte d'un procès politique, le tribunal militaire marocain a prononcé, le 16 février, un ensemble de jugements terriblement graves et inacceptables à l'encontre des prisonniers politiques sahraouis», a mentionné le représentant sahraoui dans sa lettre transmise à l'organe de décision de l'ONU. Pourtant, a-t-il poursuivi, «les accusés ont déclaré à plusieurs reprises, lors de leurs deux années de détention provisoire, qu'ils avaient été régulièrement soumis à la torture, dont la violence sexuelle, afin de les contraindre à faire de faux aveux». Par ailleurs, note la lettre, «l'absence de preuves pour étayer les accusations contre les détenus politiques sahraouis et les pratiques de torture rapportées par ces derniers ont été considérées par de nombreux observateurs internationaux indépendants et des organisations de défense des droits de l'homme comme une indication d'un processus judiciaire qui est très loin des normes internationales, et d'une violation par le Maroc de ses obligations internationales en matière des droits de l'homme». R. I.