L'Union mondiale interparlementaire (IUP) a affirmé, dans son rapport pour l'année 2012, que l'Algérie était parmi les rares pays qui ont enregistré "les plus fortes avancées électorales" pour les femmes parlementaires. "Les plus fortes avancées électorales pour les femmes parlementaires à travers le monde ont été enregistrées en Algérie, au Sénégal et au Timor-Leste, trois pays qui ont appliqué pour la première fois des quotas imposés par la loi", a indiqué cette organisation dans son rapport publié à l'occasion de la 57ème session de la Commission des Nations Unies de la condition de la femme qui se tient du 4 au 15 mars à New York, et également à l'occasion de la Journée internationale de la femme célébrée le 8 mars. Pour cette organisation internationale des Parlements, "avec 31,6% de femmes au Parlement, l'Algérie est le premier pays arabe à franchir le seuil de 30% de femmes à l'institution parlementaire", alors que la moyenne mondiale de la représentativité de la femme au sein des Parlements est de 20,3%. A ce propos, l'IUP affirme que cet acquis de l'Algérie "est un résultat remarquable dans une région qui n'a pas réussi à tenir la promesse du changement démocratique dans les pays du printemps arabe, tels que l'Egypte et la Libye, et qui a toujours la plus faible moyenne par rapport aux autres régions du monde avec un taux de 13,2%". Les pays arabes œuvrent au changement, l'Algérie au premier rang Il y a dix ans, les femmes détenaient tout juste 5,7% des sièges parlementaires dans la région arabe. Fin 2012, ce chiffre a fait un bond puisqu'il s'établit à 13,2%. Signe clair que cette tendance se confirme, en début 2013, 30 femmes (soit 20%)ont été nommées au Conseil consultatif de l'Arabie saoudite, une première dans ce royaume conservateur du Golfe, note le rapport. "Les femmes ont également accru leur part de sièges dans les Parlements algérien et libyen. En Algérie, les résultats des élections placent le pays au premier rang dans la région avec 31,6% de femmes parmi les parlementaires de sa chambre basse", précise encore cette organisation. "Un quota inscrit dans la Constitution algérienne fixe le nombre minimum de candidates suivant la taille de la circonscription. Les partis politiques ne respectant pas ce quota voient leur liste rejetée", relève le rapport qui souligne que "l'autre première dans l'histoire politique de l'Algérie est qu'une liste exclusivement féminine a été constituée parmi les autres listes électorales". En somme, indique l'IUP, "les candidates algériennes ont été 7.500 à se présenter aux élections, ce qui a non seulement propulsé l'Algérie devant la Tunisie (26,7%) et l'Irak (25,2%), mais en fait le premier et le seul pays arabe à compter plus de 30% de femmes au Parlement". En Libye, où se sont tenues les premières élections libres depuis 1969, un nombre de 33 femmes (16,5%) ont été élues au Congrès général national, précise le rapport qui constate que l'absence de quotas pour les 120 sièges à pourvoir au scrutin majoritaire a fait que le nombre de femmes parlementaires "reste relativement faible". Abordant le cas de l'Egypte, il soutient que "malgré la réforme politique et démocratique que les citoyens appellent de leurs vœux, le nombre de femmes parlementaires est en baisse pour la deuxième année consécutive". En 2011, l'élection de la chambre basse avait vu seulement 2% de femmes sortir victorieuses du scrutin, contre 12,7% aux élections précédentes, tandis que dans la chambre haute, 12 femmes seulement (soit 4,4%) ont été élues en 2012. "La représentation des femmes au Parlement égyptien est désormais la plus faible de tous les pays d'Afrique du Nord, et les perspectives d'amélioration sont maigres au vu de la loi électorale adoptée début 2013 qui ne fait obligation aux partis d'inscrire qu'une femme sur leurs listes", poursuit la même source. Le système des quotas est crucial pour réduire l'écart hommes-femmes Abordant la présence des femmes dans les parlements à travers le monde en général, l'IUP considère que la progression annuelle inaccoutumée de près d'un point de pourcentage de la moyenne mondiale de femmes parlementaires en 2012 a démontré une fois de plus que "les quotas sont cruciaux si l'on veut combler l'écart entre hommes et femmes dans la vie politique". La moyenne mondiale des femmes dans les parlements s'établissait à 20,3% en 2012, contre 19,5% en 2011. L'application de quotas fixés par la loi ou de quotas volontaires dans certains des 48 pays où des élections se sont tenues en 2012 explique en grande partie cette progression inhabituelle de la proportion de femmes parlementaires, note-t-elle. Globalement, des quotas électoraux ont été appliqués dans 22 des 48 pays qui ont tenu des élections en 2012. Lorsque les quotas étaient imposés par la loi, 24% des sièges au Parlement sont allés à des femmes. Avec les quotas volontaires, les femmes en ont emporté 22%. En l'absence de quotas, les femmes n'ont obtenu que 12% des sièges, bien en deçà de la moyenne mondiale, rapporte cette organisation. Dans le continent américain, la moyenne régionale des femmes parlementaires est de 24,1% en 2012, contre 23,2% en Europe, 18% en Asie et 15,3% dans la région du Pacifique. "Bien que le recours aux quotas soit contesté dans certaines parties du monde, ils restent critiques pour renforcer cette composante fondamentale de la démocratie qu'est la parité des sexes dans la représentation politique", a déclaré le Secrétaire général de l'IUP, Anders B. Johnsson. Selon lui, "on ne saurait prétendre à la démocratie sans avancées sur ce terrain