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Le conflit au sein du RCD déborde sur la place publique à Béjaïa Un mouvement de protestation dénonce la «gestion autoritariste» du parti et «l'usage occulte» de sa trésorerie
De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar Les structures de base du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) à travers la wilaya de Béjaïa sont, depuis quelques mois déjà, en proie à un profond mouvement de protestation qui dénonce la «gestion autoritariste» des instances nationales du parti et «l'usage occulte» de sa trésorerie. Le conflit qui a éclaté lors du dernier congrès du RCD porte notamment sur la démocratisation de tous les leviers de la décision et l'élection des responsables à tous les niveaux. La proposition, émanant de la délégation de Béjaïa, avait, pour rappel, suggéré la limitation des prérogatives du président qui dispose du pouvoir de nomination des chefs de bureaux régionaux et des organes exécutifs du parti. La crise larvée qui déborde désormais est ainsi portée devant l'opinion publique suite à une vague de suspensions et de radiations ayant touché plusieurs cadres, jugés indisciplinés. De graves accusations sont clairement formulées à l'encontre du président, Saïd Sadi, qui serait à l'origine de cette purge dans le seul objectif de «garder la mainmise sur le combat de plusieurs générations de militants». Au cours d'une conférence de presse tenue mercredi dernier à Béjaïa, Braham Benadji, Azzedine Tinouche, Saci Achouri et Sadek Khelladi, membres du conseil national et élus du parti, s'insurgent contre «l'assujettissement» de tous les organes de leur formation politique au profit exclusif de leur chef. Les frondeurs, pour l'essentiel des militants de longue date ayant été de tous les combats du Rassemblement depuis sa fondation en 1989, comptent remédier de manière radicale à ce «déficit démocratique interne» pour rendre au parti sa crédibilité et ses performances électorales. Pour cela, ils insistent sur l'alternance aux commandes à travers l'ouverture d'un large débat interne et l'instauration d'un régime statutaire sain. «L'opinion publique doit savoir que notre formation fonctionne sur un mode organique digne des années de plomb, et l'opacité qui caractérise la gestion des finances du parti nous interpelle tous», est-il écrit dans une déclaration remise à la presse à cette même occasion. Des consultations seraient déjà en cours à travers au moins 15 wilayas pour créer le rapport de force nécessaire à cette «mutation interne», précise Braham Benadji qui annonce également la publication imminente d'un livre blanc dénonçant «vingt ans de dérives au sein du RCD». Les initiateurs de cette fronde, qui semblent bénéficier de la caution de cadres hauts placés du parti, promettent de récidiver dans les prochains jours.