Photo : S. Zoheir Par Samira Imadalou Après le fonds spécial pour le développement des wilayas du Sud qui n'ont pas donné de résultats probants, le gouvernement passe à une autre étape. Un plan d'action réservé au Sud contenant une série de mesures dédiées essentiellement à l'emploi vient d'être arrêté. C'était l'objet d'un conseil interministériel tenu le 10 mars dernier sous la présidence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Ce plan sera annoncé incessamment. C'est ce qu'a annoncé, hier, l'APS citant une source proche du gouvernement. Parmi ces mesures figure l'ouverture, en avril prochain à Ouargla d'un centre de formation dans certaines activités relevant des hydrocarbures. Cette nouvelle structure lancée par Sonatrach démarrera avec une première promotion d'une centaine de stagiaires, selon les services de la wilaya. Des stagiaires qui seront recrutés à la fin de leur formation par Sonatrach. L'Université Kasdi-Merbah de Ouargla connaîtra également le lancement de la faculté des sciences médicales. Ce projet s'inscrit dans le cadre de la préparation des installations et structures nécessaires à la concrétisation du projet de Centre hospitalo-universitaire (CHU) dans cette wilaya. Le projet de réalisation du CHU est actuellement au stade de préparation des appels d'offres pour le lancement de ses études techniques. Sa réalisation évitera aux malades de la région les longs déplacements vers le Nord, notamment pour les soins urgents. Les autres mesures qui seront dévoilées entrent dans le cadre de la prise en charge des préoccupations des citoyens du Sud qui sont montés au créneau ces derniers temps posant essentiellement le problème du chômage comme l'illustre les manifestations organisées régulièrement par les jeunes de Ouargla. La mal vie et les mauvaises conditions sociales ne datent pas d'aujourd'hui. Les populations du Sud, une région qui regorge d'énormes ressources naturelles, sont loin d'en bénéficier. Face à cette situation, le gouvernement a dans un premier temps engagé un processus de concertation via le Conseil national économique et social (Cnes) en 2011. Un rapport a été élaboré à cet effet lors des Assises nationales du développement local. Mais, il n'y a pas d'application. Après les évènements de Tiguentourine, trois membres du gouvernement ont été chargés de mener cette concertation avec les populations, les notables des wilayas du Sud et le mouvement associatif. Deux semaines plutôt, il y a un changement partiel des walis suivi par l'organisation dimanche dernier, d'un Conseil interministériel qui s'est réuni autour de ce dossier, considéré par certains comme «une véritable bombe à retardement» particulièrement dans son volet emploi. A ce sujet, lors d'une cérémonie d'installation des nouveaux walis, samedi dernier à Alger, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, a indiqué que l'emploi est le «problème majeur» qui se pose dans le Sud du pays, tout en préconisant une formation «assez complète et rapide» au profit des jeunes demandeurs d'emploi et n'ayant pas de qualification. Estimant que l'emploi dans le secteur des hydrocarbures «ne peut satisfaire l'immense demande» dans le sud du pays, Ould Kablia a préconisé le «redéploiement» des jeunes vers d'autres domaines, comme l'agriculture et l'artisanat. C'est ce qu'il a mis en exergue aux côtés de Rachid Benaïssa et Hocine Necib lors des trois réunions de concertations tenues à Illizi, Ghardaïa et Adrar. D'autres visites sont annoncées pour les prochains jours dans d'autres wilayas du Sud. Le Premier ministre et les membres du gouvernement effectueront des visites sur le terrain pour suivre l'application des nouvelles mesures. Abdelmalek Sellal est attendu d'ailleurs à Béchar prochainement.