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Karim Djoudi livre des précisions sur les subventions, les impôts et le dossier Djezzy Le ministre des Finances a brossé un tableau exhaustif des dossiers
Photo : Riad Par Youcef Salami Une foultitude de données chiffrées a été livrée, hier, par le ministre des Finances, Karim Djoudi, en marge d'une conférence animée par des experts du FMI, la Banque d'Algérie et des banquiers algériens, à l'occasion de la visite à Alger de la directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde. M. Djoudi, jouant la transparence, a brossé un tableau exhaustif, parlant de tout ou presque. En haut du tableau, les subventions dites implicites ou indirectes, un sujet qui fâche, en fait. Il est reproché au pays d'en accorder davantage et dans beaucoup de secteurs, l'énergie en tête. L'aide de l'Etat porte, entre autres, sur les prix de l'énergie (électricité, gaz, essence gasoil) et du loyer, des prix qui ne couvrent pas les charges d'exploitation ou l'amortissement de la dette des entreprises ni leur développement économique, a expliqué le ministre. M. Djoudi, cité par l'APS, a ajouté que le Trésor public prend en charge ces montants non pas à travers le budget, mais le rachat des dettes des entreprises publiques, citant en exemple les deux cents milliards de dinars de dettes contractées par la Sonelgaz, et rachetées par le Trésor. Les deux cents milliards représentent en réalité le différentiel des prix de l'électricité et du gaz qui permettent de couvrir les investissements et les charges de la société, et ceux appliqués sur le terrain. Une approche pas tout à fait clean, aux yeux du Fonds monétaire. Zeine Zeidane, conseiller au département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI, et qui était de la délégation conduite par Christine Lagarde, va le faire savoir lors de cette conférence de presse, pour qui il faut adopter «plus de prudence pour bien cibler les subventions en direction des populations les plus vulnérables, les subventions dites implicites s'avèrent trop coûteuses pour l'Algérie». Pas autant que certains pays ? Une récente étude élaborée par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), met en relief des indices sur le sujet ; l'Algérie figure parmi les pays arabes qui subventionnent le plus les produits énergétiques, avec 10,59 milliards de dollars (quelque 800 milliards de dinars) consacrés à la subvention des prix de l'énergie en 2010. L'électricité a bénéficié de 2,13 milliards de dollars (quelque 150 milliards de dinars) de subventions, tandis que les carburants ont coûté 8,46 milliards de dollars (environ 650 milliards de dinars). Ces subventions représentent 6,6% du PIB algérien en 2010. D'autres subventions, comme celles liées aux prix des blés tendres et dures, du sucre, de l'huile et de l'eau dessalée, sont par contre budgétisées annuellement en Algérie. La dépense sociale budgétisée représente presque un quart du budget de l'Etat et 13% du PIB national. En incluant les subventions non budgétisées, ce taux atteindrait les 30% du PIB. Ces subventions, les deux chambres du Parlement en seront informées par le gouvernement, dès la présentation de la prochaine loi de finances. Autre chapitre évoqué à la faveur de la visite de la DG du FMI, à Alger : les «potentialités énormes» dont dispose l'Algérie, notamment dans les secteurs de l'agriculture et dans la pétrochimie, de la pharmacie, du tourisme, des TIC et des services en général, lui permettent d'atteindre, avec la réunion de certaines conditions, une croissance de 6% et de réduire le taux de chômage à 5% à moyen terme, prédit le FMI. De plus, l'Algérie a pratiqué une «gestion macroéconomique saine» qui lui a permis le renforcement de la stabilité économique, faisant d'elle un pays très peu vulnérable par rapport aux pays de la région, estime le Fonds monétaire, qui s'est également félicité de l'efficacité de la politique monétaire en Algérie, qui a conduit à «une inflation maîtrisée» et un taux de change «équilibré». La politique budgétaire n'est pas en reste pour Zeidane, qui a qualifié la loi de finances de 2013 de «très positive en matière de consolidation budgétaire». Le pays est ainsi capable de réaliser une croissance globale du PIB supérieure à 6% à moyen terme, contre 2,4% en 2012, mais à certaines conditions, selon lui. Il faudrait surtout, recommande cet expert international, «réduire la rigidité des marchés du travail et des biens et services, mettre la formation en adéquation avec l'emploi et travailler sur une croissance hors hydrocarbures inclusive». Si le taux de chômage a baissé à 10%, en 2011, en ce qui concerne les jeunes, il reste élevé et atteint 20,4%, une situation qui «nécessite une attention particulière», selon le FMI. Le chômage chez les diplômés de l'Enseignement supérieur est aussi préoccupant, puisqu'il est à 15,2% et montre surtout que ce département «n'est pas assez orienté vers le marché de l'emploi», souligne le Fonds monétaire. Et le climat des affaires ? Le FMI a préconisé de l'assainir, en renforçant le fonctionnement de l'administration, en combattant clairement le secteur informel depuis ses sources et en augmentant la capitalisation Boursière. L'institution multilatérale a proposé de donner plus d'attention à la productivité et, évidemment, réduire au maximum la vulnérabilité envers les hydrocarbures en encourageant les exportations dans les autres secteurs. y. S.
Dossier Djezzy, poursuite des négociations Le ministre des Finances a affirmé que les négociations se poursuivent autour du dossier Djezzy. Elles se poursuivent dans un contexte relativement différent de celui ayant prévalu, à l'annonce du rachat de Djezzy par l'Etat, il y a quatre ans. En effet, Djezzy est en situation conflictuelle avec l'Etat algérien depuis 2009, date à laquelle, l'Algérie avait annoncé qu'elle allait exercer son droit de préemption pour le rachat de Djezzy, après qu'OTH eut affiché ouvertement son intention de céder Djezzy à un opérateur sud- africain : Le géant MTN. Ce dernier avait, on s'en souvient, surpris son monde en avançant qu'il était disposé à mettre sur la table sept milliards de dollars pour absorber Djezzy. La loi de finances complémentaire pour 2009 avait consacré le droit de préemption pour l'Etat algérien sur toutes les cessions de participation des actionnaires étrangers ou au profit d'actionnaires étrangers. Djezzy a été accusé de fraude fiscale et condamné à payer une amende de 975 millions d'euros, selon une décision de justice. Ce qui a changé aujourd'hui, c'est que Djezzy n'est plus le vis-à-vis de l'Etat algérien, cette filiale étant passée sous «l'aile tutélaire» du Russe Vimpelcom, et que Naguib Sawiris, un profil devenu encombrant pour l'Etat algérien, s'est retiré du Groupe. Naguib Sawiris, qui jouait, à un moment donné, les arbitres entre les deux actionnaires principaux de Vimpelcom : Altimo, propriété du milliardaire russe Mikail Fridman, et Telenor, un opérateur norvégien, a préféré tout vendre. Cela était dans l'air. Altimo et Telenor ont augmenté leurs parts dans Vimpelcom, en achetant les actions du troisième actionnaire majeur, Naguib Sawiris. Y. S.
L'allocation de change sera revue à la hausse pour freiner le marché parallèle des devises L'allocation de change sera revue à la hausse par la Banque d'Algérie (BA) dans le but de freiner l'élargissement du marché parallèle des devises, a indiqué hier, à Alger le Gouverneur de la banque, M. Mohamed Laksaci. «Nous travaillons à la BA sur la révision des plafonds de l'allocation de change et cela vise à approfondir la convertibilité courante du dinar au profit des ménages pour restreindre leur recours au marché parallèle des devises», a confié le Gouverneur à des journalistes en marge d'une conférence organisée par la BA et animée par des experts du FMI. La question est «en cours d'étude au niveau de la BA», s'est contenté d'affirmer M. Laksaci sans pour autant se prononcer sur un éventuel taux de relèvement ni sur l'échéance de la mise en application de cette mesure. L'Algérie a adhéré en 1997 à l'article 8 du statut du FMI qui porte sur la convertibilité courante du dinar en fixant des plafonds pour les allocations de change au titre de la santé à l'étranger, l'éducation et le voyage. L'allocation voyage, appelée communément allocation touristique est actuellement plafonnée à 15 000 DA (moins de 200 dollars) par an, un montant jugé dérisoire aujourd'hui. Revenant sur la nouvelle centrale des risques des ménages, le Gouverneur a avancé qu'elle devrait être opérationnelle en 2014 et non pas en 2013 comme annoncé auparavant en raison des nouvelles exigences en matière d'infrastructure informatique. En attendant, la BA dispose déjà d'une ancienne centrale des risques dont la mise à niveau a bien avancé, a-t-il rappelé. Lors de sa participation à la conférence, M. Laksaci a saisi l'occasion pour revenir sur les solides indicateurs macro-économiques réalisés par l'Algérie en 2012.