Par Amirouche Yazid Petit à petit, le président de la Commission nationale de promotion et de protection des droits de l'Homme (Cnppdh), Farouk Ksentini, a fini par se donner un rôle dans la question de l'emploi. Nul besoin pour loin d'être ministre à promesses, il s'acquitte de la mission en tant que fonctionnaire des droits de l'Homme. Sur un terrain qu'on croyait dédié au président du Conseil national économique et social (Cnes), Mohamed Seghir Babès, Farouk Ksentini tente d'appuyer le gouvernement dans sa quête de résoudre l'équation de l'emploi. Une équation que les chômeurs du Sud placent au devant de l'actualité nationale. Après avoir donc organisé une rencontre avec une poignée de chômeurs venus à son siège, sous les auspices de Saïda Benhabyles en nom de sa société civile, le président de la Cnppdh entame la bataille contre ce qu'il qualifie de «disparités régionales en matière d'emploi». Sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, Farouk Ksentini déclare que «cela dure depuis des années, ce qui fait que le nombre de ces jeunes réduits au chômage et à l'inactivité ne cesse d'augmenter d'année en année, à tel point que la situation est devenue insupportable pour eux». Farouk Ksentini déclare, à l'occasion, que le rapport réalisé par sa commission sur la situation au sud du pays a été transmis au Premier ministre et au président de la République. «Il y a des disparités régionales qui sont évidentes, qui sont criardes et auxquelles il faut mettre fin en toute urgence, parce qu'elles sont inadmissibles et sont contraires aux droits de l'Homme et au droit du citoyen», a-t-on souligné dans le rapport. Pour Farouk Ksentini, «il n'y a aucune raison qu'une catégorie de citoyens, de par son implantation géographique, soit favorisée par rapport à une autre, qui a la malchance de vivre loin de la capitale». L'avocat ajoute qu'«il faut de l'équité et de la justice la plus élémentaire». A propos des disparités, le président de la Cnppdh semble trouver les coupables. La responsabilité incombe, selon lui, aux multinationales et à Sonatrach. «Ces sociétés recrutaient difficilement les jeunes du Sud, pour des raisons qui nous échappent», note Ksentini. Ce dernier ajoutera par ailleurs que «les jeunes du Sud ne comprennent pas ce genre de discriminations et cette préférence accordée aux gens du Nord. Ce qui est quand même assez illogique, inadmissible et inacceptable». Ksentini ne se contente pas de culpabiliser les multinationales et Sonatrach. Il dénonce aussi «les agissements de certaines personnes qui avaient tenté de manipuler les jeunes du Sud et de les exciter contre l'Etat». Qui sont ces personnes ? Il faudrait peut-être une autre commission Ksentini. A. Y.