Relativement affecté par la crise financière internationale actuelle, le capital arabe est-il en train de se réorienter, de se chercher des débouchés, sûrs, rentables ? C'est une hypothèse discutable. Et les déplacements faits à Alger par de hauts responsables arabes, que ce soit dans le politique, l'économique ou le commercial y donnent crédit. C'est établi, le capital arabe, l'Algérie n'en attire pas assez aujourd'hui. En chiffres, le total des investissements arabes, en Algérie, enregistré entre 2002 et 2007, tourne autour de 1 700 milliards de dinars. C'est maigre, en valeur. Et, de plus, ce sont des capitaux injectés dans des créneaux savamment sélectionnés, de surcroît rentables : l'hôtellerie, la téléphonie, la santé, la pétrochimie… Autrefois fuie pour cause d'insécurité, l'Algérie se révèle aujourd'hui une destination sûre, prisée. C'est un pays en construction. C'est aussi un pays qui a des liquidités, beaucoup de liquidités. Une chasse aux bonnes affaires. Pour l'instant, deux grosses pointures moyen-orientales disposent de points de chute en Algérie : Imaar et El Kodra. Immar est une société connue à l'échelle régionale mais aussi internationale. Elle gère d'importantes participations dans des groupes américains opérant dans l'immobilier. Mais tout porte à croire que le groupe entend, depuis quelque temps, se repositionner, tourner le dos à certains marchés à risques pour se consacrer à des investissements porteurs dans les marchés émergents. Et l'Algérie fait partie de son tableau de chasse. La même vision vaut pour El Kodra et El Marai. Ce dernier groupe s'est construit une bonne réputation, fait un nom dans le domaine de l'agroalimentaire. Et il est en train de faire des prospections sur le marché algérien. En tout cas, ce dont les hommes d'affaires arabes sont sûrs, c'est que le marché algérien présente d'énormes potentialités dans différents domaines tels que 1'hydraulique, les services ou encore l'habitat et l'énergie. Dans l'énergie, par exemple, une palette de projets est à promouvoir, notamment dans la branche de la pétrochimie, une filière qui intéresse les opérateurs arabes. Dans le secteur de l'habitat, la demande en logements, en augmentation d'année en année, nécessite d'énormes projets. La nouvelle politique adoptée par le gouvernement en faveur de la réalisation du programme d'un million de logements ainsi que des programmes complémentaires relatifs au développement des Hauts Plateaux et du Sud pourraient susciter également l'intérêt des opérateurs arabes. Une question se pose cependant : les opérateurs algériens sont-ils en meure d'accaparer des parts de marché dans certains pays arabes ? Seule certitude, le capital algérien tout comme le produit made in Algeria n'arrive pas à s'exporter, exception faite de certaines exportations sporadiques. Seul groupe présent dans certains pays arabes : Saidal. Ratissant large, la société est sur des projets avec des pays arabes, mais aussi européens, africains… Considéré parmi les plus importants accords de partenariat, le projet liant Saidal à Dar Al Dawa remonte à 1996. Il porte sur le commercial, l'industriel et le scientifique. Il est souvent présenté comme un modèle de réussite en matière de partenariat. Dar Al Dawa est classée première en matière de production pharmaceutique en Jordanie. Son chiffre d'affaires dépasse les cinquante millions de dollars par an. C'est une société tournée vers l'exportation : 70% de sa production est commercialisée dans vingt-cinq pays. Y. S.