L'année dernière, un semi-marathon a été organisé à Ath Aggouacha, daïra de Larbaâ Nath Irathen, wilaya de Tizi Ouzou. C'était à l'occasion de la célébration du Cinquantenaire de l'indépendance de notre pays. Une première dans la région, couronnée d'un succès retentissant malgré le peu de moyens mis en œuvre pour son bon déroulement. Le semi-marathon est de retour cette année. Accueil prévu le 29 juin prochain. C'est une initiative des autorités communales, ainsi que des habitants, en collaboration avec la DJS-ligue d'athlétisme de Tizi Ouzou et l'Association des amis de la course à pied (Adcp) de la même wilaya. Le choix de la date n'est pas fortuit. C'est une date phare de l'histoire de la région et de toute la Kabylie, qui s'est soulevée comme un seul homme contre l'occupant français. Elle rappelle la bataille d'Icheridene (1857) et aussi un grand personnage parmi tant d'autres : Lala Fadhma N'Soumer. Une histoire à revisiter et une très belle région à découvrir et à faire découvrir (et redécouvrir) à des athlètes des quatre coins du pays. Pas seulement des athlètes mais toutes les personnes qui désireraient se dégourdir les jambes l'espace de quelques heures sur un parcours de dix kilomètres, le regard posé sur Idurar (montagnes) des Ath Irathen. «Ça ne s'adresse pas qu'à des athlètes. Bien au contraire, c'est ouvert à tout le monde. Notre objectif justement est d'inciter un maximum de personnes, des hommes et des femmes, à faire du sport. Relancer l'activité sportive et avec elle, les activités culturelles, le mouvement associatif et autres», indique Sofiane, fonctionnaire à l'APC. L'événement aura lieu le 29 juin mais sa préparation a nécessité des mois de travail. «C'est une lourde responsabilité l'organisation d'un semi-marathon parce qu'elle demande beaucoup de moyens, financièrement notamment. Il faudrait bien remettre des cadeaux aux lauréats, assurer la sécurité des lieux et des participants…et autres. Cela fait au moins quatre mois depuis que nous sommes sur ce travail», rapporte Belaïd, également fonctionnaire à l'APC et entraîneur d'athlétisme, à titre bénévole. Abdelkrim, cadre à la direction de la jeunesse et des sports à la wilaya de Tizi Ouzou, est aussi un bénévole : «Le bénévolat revient avec force dans toute la région de Kabylie et c'est tant mieux.» Un homme, la cinquantaine, malade chronique, conforte ses dires, en parlant, lui, de volontariat : «Chaque trois mois, il y a une action de volontariat au niveau de notre commune, initiée par les citoyens, en collaboration avec les employés de l'APC. Généralement, elle porte sur le ramassage des canettes aux abords de la RN15. Actuellement, un travail est en train de se faire au niveau du monument d'Icheridene.» Notre interlocuteur affirme être porté sur ce genre d'initiatives et les encourage vivement. Il a participé au semi-marathon de l'année dernière et compte faire la même chose cette année. Des personnes handicapées seraient aussi à l'honneur. De même que des personnes âgées. Abdelkrim évoque justement la participation d'un homme de 80 ans au semi-marathon de l'année dernière : «C'est un exemple à suivre. Il y avait aussi le coiffeur de Abane Ramdane, 79 ou 80 ans. Il compte revenir cette année.» L'initiative est louable, à plus d'un titre. Elle favorise la relance de l'activité sportive et culturelle, voire touristique. Elle encourage le travail de groupe et l'échange. Elle rappelle la nécessité de construire et de réhabiliter des espaces qui appartiennent à toute la communauté. C'est aussi une action censée aider à la lutte contre l'oubli. La lutte contre le déracinement. K. M.