Le nouveau coronavirus Mers apparu en 2012 au Moyen-Orient est moins infectieux mais plus dangereux que le virus du Sras qui avait fait environ 800 morts en Asie en 2003, selon un étude publiée vendredi. Peu de cas recensés dans le monde, mais près de 50 % de mortalité. Si le coronavirus Mers ne s'attrape pas facilement, il est très dangereux, beaucoup plus que son cousin, le SRAS. L'étude conduite par des scientifiques britanniques et saoudiens, publiée dans la revue médicale The Lancet, a passé en revue 47 cas d'infections confirmées par le Mers en Arabie Saoudite. «Bien qu'il partage des similitudes cliniques avec le Sras (fièvre, toux, période d'incubation), le virus Mers a des différences importantes comme l'évolution rapide vers l'insuffisance respiratoire», explique le Pr Ziad Memish, vice-ministre de la Santé en Arabie Saoudite qui a dirigé la recherche. Le virus du Sras qui a touché un peu plus de 8 000 personnes, était beaucoup plus infectieux, avec une transmission plus importante dans les établissements de santé et parmi la population jeune, rappelle l'étude. Le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (Mers) tend, lui, à toucher des personnes âgées, de préférence des hommes, dont une grande majorité (96%) atteinte d'une ou de plusieurs maladies chroniques : diabète (68%), insuffisance rénale (49%), hypertension (34%) et maladie du coeur (28%). 60% des personnes souffrant d'une maladie chronique ayant été infectées par le Mers, sont mortes, selon l'étude. Pour le Pr Ali Zumla d'University College de Londres, «l'identification récente de cas bénins (...) parmi le personnel médical, des enfants et des membres de familles au contact de personnes infectées, montre que nous n'observons que la partie émergée de l'iceberg». «La clé sera d'identifier la source de l'infection, les facteurs de prédisposition à la maladie et ceux de mauvais pronostic» alors que «les mesures de contrôle de l'infection dans les hôpitaux semblent fonctionner», commente encore le Pr Zumla. Ce nouveau virus, dit du Syndrome respiratoire du Moyen-Orient (Middle East Respiratory Syndrome, Mers) appartient à la même famille que celui responsable du Syndrome respiratoire aigu sévère (Sras) qui avait infecté plus de 8 000 personnes en 2003. Jusqu'à présent, 45 personnes sont mortes sur un total de 90 cas confirmés d'infections par le coronavirus du Mers dont l'origine, probablement animale, reste imprécise. L'inquiétude grandit à l'approche du pèlerinage annuel de la Mecque, en octobre avec plus de trois millions de participants attendus. Pour le moment, aucune restriction de voyage n'a été demandée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). L'Arabie Saoudite a toutefois restreint les conditions de délivrance des visas en particulier pour les personnes souffrant de maladies chroniques, selon le ministère français de la Santé.