Par Rafik Elias Les prix des produits agricoles frais et alimentaires au niveau des marchés des grandes villes du pays ont reculé à l'entame de la seconde quinzaine du mois de Ramadhan. Selon certains mandataires de fruits et légumes, la flambée des prix du début du mois sacré a été provoquée par «l'intervention des commerçants occasionnels qui créaient une fausse situation de pénurie en stockant des produits de large consommation quelque jours avant le début du Ramadhan dans le but de les revendre à des prix supérieurs». Selon les mêmes sources, cette pratique a été à l'origine de la hausse des prix de certains produits, notamment la pomme de terre, la tomate et la courgette, qui connaissent une forte demande durant le Ramadhan. La tournée dans les marchés de gros permet à l'observateur de constater les reculs des prix notamment sur les deux principaux marchés de gros du centre à savoir celui des Eucalyptus et Boufarik. Après avoir franchi le cap des 35 dinars et plus au marché de gros au cours de la première semaine du mois sacré, la pomme de terre, a vu son prix revenir progressivement à 24 DA, voire moins. De même pour la tomate dont le prix en gros ne dépasse pas les 10 DA, la courgette (10 à 15 DA) ou encore les oignons (28 à 32 DA) et le poivron (34 à 36 DA). S'agissant des principaux fruits de saison, leurs prix demeurent, eux aussi, assez raisonnables. Ainsi, le kilogramme de pêche oscille entre 40 et 75 DA sur le marché de gros, selon la qualité, alors que celui de la pastèque est cédé à près de 24 DA. Le citron, ingrédient incontournable de la table algérienne, est, lui, cédé à 120 DA/kg pour celui importé, alors que celui local est proposé à 40 DA/kg. Ce retour à la courbe normale est-il le résultat de la continuité de la mise en œuvre du Système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac), mis en place pour la première fois en 2008 ? Ou est-ce tout simplement un répit en attendant la flambée qui précède la fête de l'Aïd el Fitr ? Dans la localité de Ouled Moussa à la sortie est de Rouïba, l'Etablissement privé Haouchine, entreprise familiale impliquée dans toute la chaîne de fonctionnement du Syrpalac à savoir la production, le stockage, et la distribution de pomme de terre, soutient l'efficacité de ce système de régulation. L'entreprise familiale a su profiter des avantages offerts dans le cadre de ce système lancé il y a cinq ans pour tenter de réguler le marché de la pomme de terre. Avec une capacité de stockage de plus de 9 000 tonnes à une température très basse, l'Etablissement Haouchine représente un véritable réservoir de stockage pour ce produit en vue d'apporter l'équilibre nécessaire au marché en période d'arrière saison, mais aussi fournir aux grossistes de la région est de la capitale, dont une grande partie opère au marché des Eucalyptus, les quantités nécessaires pour répondre à la demande pour ce tubercule. La viande de poulet, autre produit de large consommation, a également vu son prix baisser à la faveur de la mise en place du Syrpalac mais aussi suite aux mesures prises par les pouvoirs publics depuis début 2013 et portant, en particulier, sur l'allègement de la charge fiscale (TVA) sur les intrants des aliments de volaille. Le Groupe avicole du centre (GAC) qui pilote l'opération pour cette région couvrant une douzaine de wilayas, a pu stocker jusqu'à 4 000 tonnes de poulets, proposés à 230 DA le kg. Doté d'un réseau de distribution composé de 15 points de vente, 15 chapiteaux et plus de 150 vendeurs franchisés, le GAC a pu écouler plus de 1 000 tonnes de poulets depuis le début du mois sacré. Le rayon de distribution couvert par ce groupe public s'étend d'Alger, la capitale, et jusqu'à Tamanrasset où une bonne quantité a été distribuée par le biais de camions frigorifiques, explique Oufroukh Ali, patron de GAC qui a entamé cette opération de régulation en février dernier. R. E.