Les prix des produits agricoles frais et alimentaires au niveau de la capitale se sont radoucis à l'entame de la seconde quinzaine du mois de Ramadhan, avec une offre abondante, a-t-on constaté dans certains marchés de gros de l'Algérois. Une fois passée la première semaine du mois de Ramadhan, les prix sont revenus à la normale après une légère percée provoquée surtout par «l'intervention des commerçants occasionnels qui créaient une fausse situation de pénurie en stockant des produits de large consommation quelques jours avant le début du ramadhan dans le but de les revendre à des prix supérieurs», explique un mandataire de fruits et légumes. Cette pratique a été à l'origine de la hausse des prix de certains produits, notamment la pomme de terre, la tomate et la courgette, qui connaissent une forte demande durant ce mois de jeûne, a précisé ce mandataire installé au marché de gros des fruits et légumes des Eucalyptus, à l'est d'Alger. Une virée aux marchés de gros des Eucalyptus et Boufarik, deux des principales places fortes de l'Algérois, a permis de confirmer cette tendance. Après avoir franchi le cap des 35 DA et plus le kilogramme au cours de la première semaine du mois sacré, la pomme de terre, a vu son prix revenir progressivement à 24 DA, voire moins. De même pour la tomate dont le prix en gros ne dépasse pas les 10 DA, la courgette (10 à 15 DA) ou encore les oignons (28 à 32 DA) et le poivron (34 à 36 DA). S'agissant des principaux fruits de saison, leurs prix demeurent, eux aussi, à la portée des moyennes et petites bourses. Ainsi, le kilogramme de pêche oscille entre 40 et 75 DA, selon la qualité, alors que celui de la pastèque est cédé à moins de 24 DA. Le citron, ingrédient incontournable de la table algérienne, est, lui, cédé à 120 DA/kg pour celui importé, alors que celui local est proposé à 40 DA/kg. «Il est vrai que le marché était, au début, en proie à la nervosité des prix. Mais une fois les stocks constitués par les spéculateurs épuisés, la situation est revenue à la normale», note Miloud, commerçant au marché de gros de Boufarik. L'équilibre observé sur les marchés pour la première fois depuis de longues années est, en outre, le fruit de la continuité de la mise en œuvre du Système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac), mis en place pour la première fois en 2008, mais qui gagne de maturité d'année en année. Dans la localité de Ouled Moussa à la sortie est de Rouiba, c'est l'établissement privé Haouchine qui confirme ce constat. Avec une importante capacité de stockage de plus de 9 000 tonnes à une température très basse, l'établissement Haouchine représente un véritable réservoir de stockage pour ce produit en vue d'apporter l'équilibre nécessaire au marché en période d'arrière saison, mais aussi fournir aux grossistes de la région est de la capitale, dont une grande partie opère au marché des Eucalyptus, les quantités nécessaires pour répondre à la demande pour ce tubercule. La viande de poulet, autre produit de large consommation, a également vu son prix baisser à la faveur de la mise en place du Syrpalac mais aussi suite aux mesures prises par les pouvoirs publics depuis début 2013 et portant, en particulier, sur l'allègement de la charge fiscale (TVA) sur les intrants des aliments de volaille. Le Groupe avicole du centre (GAC), qui pilote l'opération pour cette région couvrant une douzaine de wilayas, a pu stocker jusqu'à 4 000 tonnes de poulets, proposés à 230 DA le kg. Doté d'un réseau de distribution composé de 15 points de vente, 15 chapiteaux et plus de 150 vendeurs franchisés, le GAC a pu écouler plus de 1 000 tonnes de poulet depuis le début du mois sacré. Le rayon de distribution couvert par ce groupe public s'étend de la capitale jusqu'à Tamanrasset où une bonne quantité a été distribuée par le biais de camions frigorifiques, explique Oufroukh Ali, patron de GAC qui a entamé cette opération de régulation en février dernier.