Par Mohamed Touileb On le sentait bien, cette équipe avait un petit quelque chose. Un potentiel, une fougue une envie de bien faire. La détermination de s'imposer sur le plan continental en dépit d'une CAN-2013 à mettre aux oubliettes (ou presque). En retenir les bonnes choses et en tirer les leçons pour bâtir une équipe compétitive et réaliste. Un réalisme qui avait fui les Verts depuis l'ère de Saâdane qui a passé le relais à Vahid Halilhodzic. La génération d'Oum Dourman avait déjà réalisé son rêve et celui du peuple algérien : jouer une Coupe du Monde, 24 ans après le Mondial du Mexique (1986). Mais, depuis le Mondial Sud Africain (2010), c'est la descente aux enfers qui va débuter pour l'EN quand on sait que les coéquipiers de Madjid Bougherra n'ont même pas pu composter leur billet pour le tournoi continental de 2012 qu'avaient abrité, conjointement, le Gabon et la Guinée Equatoriale. L'équipe ne marquait quasiment pas ou plus. Le Bosnien a su métamorphoser son groupe mais c'était au prix fort. En n'hésitant pas, par exemple, à «mettre au frigo» des éléments qui paraissaient intouchables aux yeux du public. La mise à l'écart de Karim Ziani, malgré son statut au sein de la sélection et sa notoriété, était l'incarnation parfaite de ce changement inscrit à l'ordre d'une logique où il fallait repartir sur de nouvelles bases, avec de nouvelles têtes et de nouvelles règles du jeu. En fait, une nouvelle mentalité que l'ancien sélectionneur de la Côte d'Ivoire voulait voir s'instaurer au cœur d'une sélection où plus rien n'allait plus. Depuis juillet 2011, Coach Vahid a tout tenté. Différents schémas de jeu, différents joueurs et des choix qu'il a parfois payés au prix fort comme durant le défunt tournoi africain et cette élimination du premier tour. Une messe africaine que V. H. avait disputée avec un effectif jeune et inexpérimenté. Une décision qui lui aurait pu être fatale si ce n'était la lucidité du président de l'instance algérienne de football (FAF) M. Mohamed Raouraoua qui a pris la sage décision de maintenir le driver national à son poste. Pour une raison très simple : cette équipe avait laissé une très bonne impression malgré un seul et unique point glané en trois matchs. Une seule unité glanée face à la Côte d'Ivoire (2/2), un cador du football en Afrique et une prestation venue soutenir le fait que le «Club Algérie» pouvait se construire et grandir lors des prochains rendez-vous. Malgré la «crise» le temps de la stabilité était revenu, ramenant avec elle un vent de jeunesse, un nouveau souffle. L'Algérie a commencé à mûrir au fil des matchs. A peine 5 mois après la déconvenue au Pays de Mandela, les camarades de Saphir Taïder, un des quatre nouveaux éléments qui sont venus renforcer le groupe de Vahid (Brahimi, Ghilas et dernièrement Belfodil), ne sont qu'à deux matchs du prochain tournoi mondial qui se jouera au Brésil dans un an. 23 ans c'est l'âge des deux plus vieux entre le quatuor, Yacine Brahimi et Nabil Ghilas en l'occurrence. Belfodil et Taïder, qui évoluent en Série A (Italie) en ont 21. La moyenne d'âge de l'effectif aura ainsi pris un salutaire et sérieux coup de jeune pour permettre ainsi à une nouvelle génération de mettre ses bases et préparer les échéances futures.
Chaud devant ! Les quatre renforts enregistrés après la CAN-2013 ont touché le compartiment offensif qui est retombé dans ses travers lors de cette compétition avec 2 buts inscrits en 3 rencontres. (Très) peu lorsqu'on jette un coup d'œil sur les nouvelles statistiques de la première ligne des «Fennecs». Neuf buts en 4 matchs (3 comptant pour les éliminatoires et 1 amical), Hilal Soudani et ses compères ont déjà fait mieux. La mayonnaise a pris et V.H. a fini par trouver sa paire. Slimani – Soudani, les filets tremblent face à ces deux joueurs qui sont un pur produit du football algérien, deux des rares qui ont pu passer entre les mailles du filet. A eux deux ils totalisent 17 buts en 29 matchs (8 buts en 15 apparitions pour Soudani et 9 buts pour 14 caps pour Slimani) soit un peu plus d'un but tous les deux matchs, ce qui constitue un très bon ratio. Pour le prochain match face à la Guinée, au stade Mustapha-Tchaker (20h30) dans 3 jours, le sélectionneur a fait appel à Ishak Belfodil. Le joueur de l'Inter de Milan n'évolue d'ailleurs que dans ce compartiment où la concurrence sera plus rude qu'avant. Entre Hilal Soudani, qui fait déjà l'unanimité en Croatie avec son nouveau club le Dynamo Zagreb, Islam Slimani, qui a fini par trouver un accord avec le Sporting Lisbonne et donc un point de chute depuis mardi passé, Nabil Ghilas, qui évoluera avec le grand FC Porto, Rafik Djebbour, l'un des meilleurs buteur en Europe (même s'il trouve toujours du mal à s'illustrer avec les Verts), et Ishak Bedlfodil, les places seront chères et tout le monde devra se donner à 200% pour convaincre l'entraîneur de son mérite d'être dans son onze. 24 ans c'est la moyenne d'âge de notre attaque, malgré les 29 bougies que compte Djebbour, ce qui signifie que Slimani et Cie pourront prétendre disputer 2 mondiaux et les 5 CAN à venir. Une stabilité et une constance qui devraient être garantie en espérant que ces éléments se maintiennent à leur niveau actuel lors des prochains exercices. Le moins qu'on puisse dire c'est que des bases solides ont été mises par Halilhodzic qui est en passe de réussir son pari : permettre à l'Algérie d'avoir une équipe d'avenir.
Le temps de mûrir A en croire les chiffres, tout va comme sur des roulettes pour la troupe à Vahid. Même les nouveaux venus se fondent parfaitement dans le moule. Preuve à l'appui, Nabil Ghilas et Saphir Taïder n'ont pas attendu longtemps pour inscrire leur premier but avec le maillot de l'Algérie. Pour rappel, le frère cadet de Kamel avait scellé la victoire des Verts au Bénin (3/1) juste après son entrée en jeu et a fêté sa deuxième sélection comme il se doit tandis que Saphir Taïder a offert trois précieux points face au Rwanda à Kigali en inscrivant l'unique but de la rencontre pour porter son compteur buts à 2 en 4 apparitions seulement. Si l'attaque a pris la vedette ces derniers temps, c'est parce qu'elle constituait le véritable chantier du staff technique, les autres compartiments de jeu comptant d'autres jeunes éléments à l'instar d'Essaïd Belkalem (24ans), Mohamed Ziti (23 ans), Rafik Halliche (26ans) ou encore Liassine Cadamuro (25ans) et le plus jeune Faouzi Ghoulam qui n'a que 22 ans. Une défense emmenée par l'expérimenté Madjid Bouguerra seul rescapé de la génération d'Oum Dourman. Dans l'entre jeu, c'est Sofiane Feghouli qui a soufflé le moins de bougies avec 23. N'empêche, l'ailier du FC Valence est une véritable force de frappe sur le côté, tout comme Yacine Brahimi qui forme un superbe duo avec Sofiane. L'ensemble des compartiments est relié par deux «porteurs d'eau» qui ne sont autre qu'Adlene Guedioura (24ans) et Medhi Lacen (29ans) qui est le second capitaine, après «Bouggy» qui est son aîné d'une année. L'ancien joueur des Glasgow Rangers est le plus «vieux» parmi les poulains d'Halilhodzic. Décidément, pour le capitanat c'est l'âge et l'expérience qui tranchent dans les choix du driver national. Depuis son retour en sélection, «Magic» a apporté une stabilité à cette défense plus solide que jamais et qui n'a encaissé que 2 buts lors des 4 derniers matchs. Ce qui est certain c'est que ce groupe n'a pas fini de surprendre. Les «play-offs» de novembre approchent à grands pas et notre sélection a fait une belle avancée en revenant de très loin et en signant une véritable résurrection dans un groupe «H» qui comptait le Mali, que les camardes de Djamel Mesbah affronteront le 10 septembre prochain à l'occasion du dernier match des qualifications, tout de même. Une équipe jeune avec de grandes ambitions : c'est ce que le public veut voir et avoir. A vous d'écrire l'histoire et vous en avez du temps semble être le message que lancent les fans plus que jamais de retour, qui devront sûrement marquer de leur présence la joute amicale mais tellement instructive de mardi prochain contre le Silly national de Guinée Conakry. M. T.