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«La destination Algérie doit se différencier par ses produits distinctifs»
Le secrétaire d'Etat au Tourisme, Mohamed Amine Hadj Saïd, affirme :
Publié dans La Tribune le 11 - 08 - 2013


Salah Benreguia

LA TRIBUNE : En dépit de «la générosité de la nature» et des divers programmes mis en œuvre depuis plusieurs années, le secteur du tourisme en Algérie peine à prendre son envol. Cela est dû à quoi ?
Mohamed Amine Hadj Saïd : Tout d'abord, il me semble utile de rappeler que toute analyse ou évaluation du secteur doit adopter l'année 2008, comme année de base puisqu'il s'agit de l'année d'approbation du schéma directeur d'aménagement touristique (Sdat) qui définit les grands choix stratégiques pour la construction d'une industrie touristique performante à l'horizon 2030. Et ce n'est pas pour trop verser dans l'optimisme si je vous dis que depuis son avènement à nos jours, c'est-à-dire sur 5 ans, des résultats très encourageants sont enregistré. A titre d'illustration je prendrai le cas des capacités d'hébergement c'est-à-dire l'hôtellerie. Durant ladite période, il a été enregistré l'agrément par le ministère d'une capacité additionnelle, en grande partie encore en construction, de 82 000 lits c'est-à-dire une capacité équivalente à celle existante à fin 2008. Donc nous aurons pratiquement doublé nos capacités d'accueil d'ici fin 2015. Sans être exhaustif on peut dire autant pour ce qui est de la formation, des entrées de touristes dans notre pays, de la venue, dans notre pays, de grandes sociétés internationales de gestion hôtelière… D'évidence on ne peut pas dire qu'il n'y a pas beaucoup de choses qui se sont faites. Maintenant est-ce que ce sont ces lits additionnels qui vont développer le tourisme ? Assurément non. On en est conscient. Ce n'est pas l'hôtellerie qui va développer le tourisme. L'hôtellerie est juste un moyen, un maillon de la chaîne. Vous en conviendriez que ce n'est pas en construisant des hôtels et des restaurants qu'on va fabriquer un produit touristique. Il faut nous atteler à fabriquer des produits touristiques d'attrait. Une présence forte et lisible de l'offre Algérie sur Internet est, également, indispensable pour la promotion de la destination Algérie. Ce sont l à 2 conditions auxquelles demeure assujettit l'envol du secteur du tourisme. Nous sommes en train de réceptionner un nombre appréciable de structures d'accueil et de restauration, mais le produit touristique reste peu développé.

L'Algérie vient après le Maroc et la Tunisie pour ne citer que ces deux pays voisins en termes de destination touristique. Cela est-il dû au manque ou à l'absence d'une politique de communication ou de marketing touristique ou bien le produit proposé en Algérie est loin d'être compétitif ?
Vous n'êtes pas sans savoir que voilà à peine une décennie, la destination Algérie n'avait pas d'ambition affirmée pour développer son tourisme et se caractérisait, même, par un sévère déficit en capacités d'accueil comme vous l'avez très certainement déduit de ma réponse à votre première question. L'importance grandissante du secteur du tourisme dans le développement économique mondial et la quête de notre pays pour diversifier ses ressources de revenus ont, depuis, décidé autrement. C'est ainsi que l'Algérie s'est, en particulier, doté du Sdat qui consacre, dans les faits, la promotion du tourisme au rang de priorité économique nationale et la reconnaissance du rôle de locomotive de croissance économique qui lui échoit.
Toujours est-il que l'Algérie demeure une destination touristique naissante, à construire, même si elle a connue ses années de gloire par le passé. D'ailleurs, dans sa vision de développement de la destination Algérie, le gouvernement algérien n'entend nullement aller dans la concurrence. Nous n'avons pas à concurrencer les autres pays, mais nous avons obligation de proposer aux touristes des produits touristiques différenciés, spécifiques à l'Algérie si nous voulons être compétitifs. En d'autres termes, la destination Algérie doit se différencier par ses produits distinctifs d'autant plus, qu'à l'inverse de beaucoup pays de la région, notre pays possède des sites d'importance touristique singulière, non susceptibles d'être concurrencés.
En outre, vous avez assurément remarqué que les destinations qui ont connu des moments de gloire ces dernières décades, sont des produits touristiques qui ont beaucoup d'artifice : ce sont les grands buildings en bord de mer, les hôtels de luxe, les casinos… Aujourd'hui il y a un revirement spectaculaire au niveau mondial vers les autres types de tourisme, c'est-à-dire le tourisme vert, le tourisme culturel, le tourisme spirituel et le tourisme immatériel. Et l'Algérie qui n'a pas beaucoup altéré son environnement a une carte magique à jouer: c'est la carte de l'authenticité et du tourisme propre. Elle doit, à cette fin, se démarquer des autres destinations de la région. C'est cela notre stratégie. Ce que nous avons de façon intrinsèque, naturelle et intime n'existe nulle part ailleurs dans le monde. Les immenses espaces sahariens pour ne citer qu'eux en témoignent à suffisance.

Dans vos différentes interventions, la formation dans le domaine du tourisme revient tel un leitmotiv. Pourquoi accordez-vous autant d'intérêt au volet formation ?
Le schéma directeur d'aménagement touristique qui définit les grands choix stratégiques pour la construction d'une industrie touristique performante à l'horizon 2030 s'appuie sur 5 axes. Si la formation est l'un de ces axes, cela ne peut que dénoter de son importance dans la construction de la destination Algérie. C'est d'ailleurs, à cet égard, que le gouvernement algérien a mis en place la carte de la formation dans les métiers du tourisme qu'il a approuvée en octobre 2011. Celle-ci est une véritable feuille de route pour le secteur pour former utile, former aux normes édictées par l'Organisation mondiale du tourisme et former dans le cadre d'une intersectorialité performante. Si on veut réussir notre stratégie touristique, il faut simplement qu'on s'inscrive dans les normes internationales. Et les normes en matière de formation disent qu'un lit d'hôtel doit créer un demi-emploi. Si je réalise une structure d'accueil de 100 lits, cela suppose qu'elle va créer 50 emplois directs. Si on se base sur les objectifs fixés par le Sdat, à l'horizon 2015, nous devrons avoir réalisé 75 000 lits. Ces lits vont induire un besoin de près de 35 000 emplois directs. Il va falloir donc former tous ces entrants, dont 5% doivent être formés dans la gestion et le management, 10% doivent être formés aux métiers de réceptionniste, 25% aux métiers des employés d'étage et d'hébergement, 45% aux métiers de la restauration et enfin 15% aux métiers du tourisme, c'est-à-dire guides, agents de voyages et autres. Il faut également savoir que le choix des lieux où nous devons injecter des établissements de formation ne se fait pas aléatoirement. Celui-ci est porté en fonction du nombre de lits de chaque pôle touristique. Il y a, également, le projet d'école de Aïn Benian qui va être d'un grand apport pour la formation dans les métiers du tourisme. C'est la Société d'investissement hôtelier (SIH) qui est en train de la réaliser. Elle sera réceptionnée en janvier 2014, donc dans 5 mois. Elle est d'une capacité de 880 places pédagogiques et sera gérée dans une première étape de 8 ans par l'Ecole supérieure de l'hôtelière du canton de Lausanne (Suisse). Durant cette première étape nous allons bénéficier de formateurs de renom et aurons, pour ainsi dire, assez de temps pour bénéficier du savoir-faire et compétences du contractant.

Parallèlement aux ressources humaines, le développement du tourisme est également tributaire de la suffisance du nombre de places des structures d'accompagnement. Qu'en est-il des divers projets de réalisation de nouvelles infrastructures hôtelières à l'échelle nationale initié par votre département ?
Nous avons actuellement 82 000 lits en projet lesquels ont été agréés par le ministère du Tourisme. De ces 82 000 lits, près de 52 000 lits sont en cours de réalisation avec un taux moyen d'avancement de 70% et les 30 000 lits restants sont soit à l'arrêt ou dont le lancement butte sur des contraintes de natures diverses. Là, il faut savoir que les arrêts relèvent, en grande majorité, de problèmes de financement qui fort heureusement sont en train d'être solutionner depuis que le ministère a contracté 6 conventions avec des banques nationales que sont le CPA, la Cnep, la Badr, la BDL, el Jazair Istithmar et le Fgar. Ces institutions bancaires sont en train d'examiner avec les promoteurs concernés les voies et moyens de faire redémarrer leurs projets.

Conjoncturellement, le Ramadhan en Algérie et dans tous les pays musulmans est arrivé en pleine saison estivale, et cela durera encore quelques années. Votre département a-t-il prévu un plan d'action spécial (notamment au niveau des hôtels publics…) afin d'attirer le maximum de touristes aussi bien locaux qu'étrangers ?
Comme vous l'avez très certainement remarqué, les soirées du mois de Ramadhan sont très animées. Pour cette année on a même constaté que de nouvelles habitudes sont en train de se développer chez nos concitoyens du littoral. Des familles entières, par dizaines, partent rompre leur jeûne en bord de mer, ce qui leur permet de profiter des bienfaits de celle-ci et de l'air marin et d'assister, par la même occasion, en soirée, aux animations diverses qui y sont organisées. On voudrait que d'ici quelques années ces habitudes se perpétuent et se généralisent au niveau des différentes régions du pays et qu'elles soient en harmonie avec les us et
coutumes de celles-ci. On ne peut pas espérer développer le tourisme si les citoyens ne peuvent pas sortir la nuit ou s'il n'existe pas d'animation nocturne. Les gens aiment veiller et prendre plaisir à la vie nocturne. Nous sommes conscients de ces aspects. D'ailleurs, lors de nos différentes visites sur le terrain, nous avons veillé à faire appliquer l'instruction de Monsieur le Premier ministre appelant les autorités locales à assurer une animation nocturne au niveau des villes du pays. Actuellement des initiatives en ce sens ont tendance à se généraliser un peu partout à l'exemple de l'hôtel Les Hamadites de Béjaïa qui a mis à la disposition de ses clients un bus pour leur permettre d'accomplir leurs prières des «Taraouih».

Le gouvernement n'a pas cessé, depuis des années, d'annoncer la création des fameuses Zones d'expansion touristique (ZET) dans l'objectif de booster l'investissement dans le domaine touristique. Ces zones, pour la plupart, ne sont pas encore opérationnelles. Qu'en est-il au juste ?
Comptant pour près de 9% du PIB mondial et représentant un réservoir considérable d'opportunités d'emplois (8% de l'emploi dans le monde), le tourisme s'est révélé un véritable levier de développement économique, de soutien à la croissance et de création d'emplois.
Le développement d'une offre foncière, appropriée, au profit de l'investissement touristique est, à cet égard, fondamental. C'est dans cette perspective qu'un portefeuille foncier touristique comptant 205 Zones d'expansion et sites touristique (Zest) classées, en grande partie, depuis 1988 et totalisant une superficie initiale de près de 53 200 ha, a été créé. Celui-ci a subi des pertes considérables sur les 20 dernières années, des pertes dues, en grande partie, à une urbanisation non maîtrisée et, dans certains cas, à la réalisation d'équipements publics. C'est dans un souci de garantir le bon usage de ce foncier touristique, qu'a été promulguée la loi n° 03-03 du 17 février 2003 sur les ZET, le Plan d'aménagement touristique (PAT) a été institué avec pour objet de spécifier, pour chaque ZET, les zones à protéger, les zones constructibles, les aménagements structurants et le parcellaire (délimitation de l'assiette foncière réservée à chaque projet). La même loi a disposé que les terrains constituant le foncier touristique ne peuvent être concédés ou rétrocédés qu'au profit des investissements prévus par le Plan d'aménagement touristique et agréésconformément aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur.
Pour revenir à votre question, sachez que l'opération de réalisation des PAT avance dans des conditions acceptables. Sachez également que pour les 205 ZET classées, la surface constructible est estimée inférieure à 10 000 ha, se situant à 70% le long du littoral ce qui dénote de la nécessité de son bon usage. Maintenant la question qui mérite réponse est de savoir si nous avons les capacités d'absorption et de réalisation pour la meilleure occupation du peu de ressources foncières touristiques dont nous disposons.
La réponse à cette question et à d'autres réside dans notre capacité d'évaluer nos besoins en capacités d'accueil et en capacités de réalisation pour le moyen, long et très long terme.
S. B.


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