La Tripartite a été une aubaine pour les entreprises, notamment celles évoluant dans le Btph, pour poser encore une fois sur le tapis leurs difficultés au quotidien qui vont en travers des objectifs qu'elles se fixent, à savoir la participation à la réalisation du programme présidentiel. La Coordination nationale du patronat du Btph, créée à la veille de cette importante rencontre gouvernement-Ugta-patronat, y est allée, comme tous les autres partenaires, avec une panoplie de propositions qui abondent dans le sens de l'assainissement de l'environnement de l'entreprise. A la grande satisfaction de ce patronat, le cinquième et dernier groupe de travail mis en place est chargé de proposer les modalités facilitant l'intervention des entreprises nationales du Btph dans la réalisation du programme national d'équipement. Les problèmes que vit le secteur de la promotion immobilière, qui sont nombreux et bloquent tout lancement de nouveaux projets, quel que soit le type de promotion (LPA, public, LSP, privées), ont été soulevés lors de cette Tripartite. Il s'agit, entre autres, des difficultés d'application de la loi de 2011 et la multitude de textes et de lois en contradiction, parfois, les uns avec les autres, qui font que les logements promotionnels aidés ne sont confiés qu'aux organismes publics Opgi, Enpi, Agence foncière… La Coordination du patronat du Btph estime qu'il est urgent de revenir aux anciens textes revus et corrigés et indique que différentes réunions avec le ministre ont eu lieu sur ces questions. D'autres propositions sont formulées pour insuffler et redonner vie à beaucoup d'entreprises, victimes des lenteurs administratives, contentieuses et autres. Il s'agit du rééchelonnement des dettes bancaires, fiscales et parafiscales, de l'effacement des agios pour les entreprises qui réalisent le logement social, de la suppression des pénalités de retard fiscales et parafiscales, de la suppression du système de l'ATD qui paralyse l'entreprise et la condamne à disparaître, de la refonte de la fiscalité sur le logement social (IBS, IRG) pour éviter les appels d'offres infructueux, de la refonte du Code des marchés, de l'appel d'offres international qui doit se faire à titre exceptionnel, le paiement par exemple d'un équipement doit se faire après la réception du PV du produit et non avant (Credoc), la formation selon les besoins et le problème des ressources humaines. Sur ce point, le patronat propose l'ouverture de l'université sur le monde du Btph (expertise, étude, accès aux laboratoires), l'allègement du droit du travail, et sur le dispositif Anem il propose de recruter et d'aviser l'agence et non l'inverse. Pour trouver des solutions adéquates aux problèmes spécifiques au secteur du Btph, nombreux et diversifiés, le patronat a d'ailleurs suggéré de créer une commission présidée par le ministre de l'Habitat et composée des représentants des différents ministères : Finances, Travaux publics, Hydraulique et du Travail et la Coordination nationale du Btph. Cette structure aura à se pencher sur tous les problèmes qui bloquent l'environnement de l'entreprise du secteur (lifting des textes etc.), de même que la création au niveau local et wilayal d'une commission d'arbitrage administration-opérateurs économiques pour faire les médiations nécessaires, éviter les contentieux, le blocage des entreprises et l'allongement des délais de réalisation. Pour la première fois, les professionnels évoluant dans le secteur du Btph, qui emploie pas moins de 800 000 salariés, ont été conviés à la Tripartite. La Coordination du patronat du Btph voit en cela un signal fort et la volonté de briser la bureaucratie et les lourdeurs qui bloquent parfois toute initiative d'entreprendre. «Le dialogue et la concertation sont des mécanismes qui nous permettent d'avancer et de régler les problèmes. C'est même le cadre idéal pour cela», estime le patronat du Btph.
L'AGEA établit un partenariat avec la Confederation Asturiana de Construction Dans une conférence de presse animée, avant-hier, M. Mouloud Kheloufi, président de l'Agea membre de cette organisation patronale, a exprimé sa satisfaction quand au déroulement de cette Tripartite. Elle a permis, selon lui, et pour la première fois, l'unification du patronat et surtout de sortir avec des résolutions concrètes, à savoir la mise en place de groupes de travail pour le suivi et la concrétisation sur le terrain des propositions. M. Kheloufi n'a pas manqué de signaler que sans cette unification on ne peut aller à l'industrialisation du pays. Toujours selon lui, il n'y a point de leadership et qu'à chaque rencontre un porte-parole est désigné pour représenter la profession. Et de rappeler encore qu'une convention a été signée mardi dernier avec le ministère de l'Habitat pour la réalisation de 60 000 logements de gré-à-gré, toutes formules confondues, à l'exception de la location vente-Aadl dont le programme est spécifique. Et pour mener à bien ce programme, l'Agea a signé une convention avec la Confederation Asturiana de Construction (CAC Asprocon) qui porte sur la formation des formateurs sur demande du ministère de la Formation professionnelle et suivant les besoins exprimés. Une autre convention entre l'Agea et ce département ministériel sera bientôt signée avant de lancer officiellement cette coopération. M. Kheloufi fera savoir que cette Confédération espagnole compte 650 entreprises de Btph et deux écoles de formation, et que l'objectif de ce partenariat est de travailler avec eux pour la réalisation non seulement des logements, mais aussi des barrages et infrastructures routières et, pourquoi pas, mettre en place des unités de fabrication de produits céramique et de dalles de sol, produits actuellement importés de chez eux. Les espagnols seront partie intégrante de la convention qui sera signée avec le ministère de la Formation professionnelle pour former les formateurs. Car, aujourd'hui, tient à souligner le conférencier, les stagiaires sont formés de façon théorique. Il ajoutera aussi que le diplôme qui sera délivré à la fin de cette formation est reconnu dans l'ensemble de l'Union européenne et leurs écoles de formation sont classées numéro un de l'UE. De son côté, M. Sefarin Abilio Martinez, président de la Confédération Asturiana de la construction (CAC Asprocon) s'est dit content d'être présent en Algérie et de nouer un partenariat avec l'Agea, qui est représentée à travers tout le pays. Selon lui, ce n'est pas facile de trouver dans un autre pays du monde une organisation aussi bien structurée et qui couvre l'ensemble du territoire national. Le savoir-faire dans le domaine de la formation sera mis à la disposition de milliers de jeunes Algériens d'autant que l'Algérie est un pays qui se développe et dans tous les domaines de l'économie. Un savoir-faire qui est en plus reconnu par l'UE, a indiqué M. Sefarin Abilio Martinez. Et ce dernier d'ajouter que le choix de l'Algérie est dicté par le rapprochement entre les deux pays et par le fait qu'elle dispose d'un programme de développement inégalé de par le monde. Ceci en plus que son économie est forte et caractérisée par la stabilité. Ce partenaire espagnol prendra en compte dans la formation la spécificité que l'Algérie est située dans une zone sismique. Le partenariat qui se veut gagnant-gagnant entre l'Agea et CAC Asprocon est un premier pas vers l'industrialisation du Btph. B. A.