De la pluie et de la neige tombent depuis hier dans plusieurs régions du pays. Le week-end promet d'être froid et pluvieux si les précipitations annoncées par les services de la météo se poursuivent. Les bulletins spéciaux se succèdent cet automne, présageant un hiver rigoureux avant l'heure comme le voudrait le calendrier. Dans un bulletin spécial (BMS) établi hier matin, l'Office national de météorologie a annoncé des chutes de neige dans l'ensemble des reliefs et des hauts plateaux de l'ouest, au centre et dans l'est du pays, sur des hauteurs dépassant 800 mètres d'altitude. L'épaisseur des neiges qui devaient recouvrir dans l'après-midi d'hier les reliefs des wilayas de Tlemcen, Naama, El Bayadh, Sidi Bel Abbès, Saïda, Tiaret, Tissemsilt, Djelfa, Laghouat, Médéa, Blida, Aïn Defla, Bouira et Tizi Ouzou devait atteindre 20 cm, alors que pour la journée d'aujourd'hui, les flocons blancs qui tomberont dès ce matin sur les reliefs de l'Est dépassant 700 mètres d'altitude à partir de la matinée, et qui concerneront les wilayas de Béjaïa, Bordj Bou Arréridj, Sétif, Constantine, Souk Ahras, Batna, Khenchela, Oum El Bouaghi et Tébessa, devront atteindre une épaisseur de 30 cm. Le BMS prévoit également des pluies assez marquées, parfois sous forme d'averses orageuses, accompagnées de rafales de vent dans les régions est, centre et ouest du pays. Ces pluies qui continueront d'affecter les wilayas de Tlemcen, Aïn Témouchent, Oran, le nord de Mascara, Relizane, le nord de Sidi Bel Abbès, Mostaganem et Chlef avec des cumuls de 30 mm, devront «arroser» le Centre et l'Est et concerneront les wilayas de Tipasa, Alger, Aïn Defla, Blida, Boumerdès, Tizi Ouzou, Bouira, Béjaïa, Jijel, Skikda, Annaba et El Tarf avec des cumuls qui atteindront localement 40 mm. Ces précipitations météorologiques interviennent alors que les municipalités et les entreprises communales de nettoiement tardent à agir pour éviter des inondations. De tels épisodes ont été vécus par certaines villes et communes, et se laisser surprendre par des pluies diluviennes relèverait de l'inconscience, si ce n'est de l'incompétence. Des avaloirs et des regards bouchés, c'est l'image qui s'offre à la vue à longueur d'années sans que cela gène aucunement les autorités communales. Ordures et objets de toutes sortes s'entassent dans l'embouchure de ces dégagements et il suffirait d'une heure de fortes pluies pour que des quartiers entiers immergent sous l'eau. Les pouvoirs publics ne l'ignorent pas pour avoir été confrontés à de telles circonstances. Si les BMS sont utiles à une chose, c'est bien pour prendre des dispositions afin de parer à ce genre de situation et pour éviter le désastre. L'exemple de la wilaya de Béchar est édifiant. Après les inondations qu'à vécues cette région, c'est suite à un bulletin météorologique spécial que l'alerte a été donnée rapidement, et que la population habitant près des oueds a été évacuée, ce qui a permis d'éviter une catastrophe de la dimension de celle de Ghardaïa. Sinon, à quoi bon rendre publiques des alertes de la météo si elles ne sont pas prises en compte. Les pouvoirs publics doivent impérativement en tenir compte, s'ils ne veulent pas faire face à des situations désastreuses. R. M.