Après plus d'une demi-douzaine d'années d'existence, des centaines d'élèves, enfants et adultes, formés à différents arts (musique, danse, peinture, photographie…) et nombre de manifestations culturelles (expositions, rencontres littéraires…), l'école d'art Artissimo, qui est née du rêve fou de deux sœurs que rien ne prédisposait à une carrière de formatrices en art -elles sont diplômées en droit-, entame le deuxième souffle et se redéploie. Sous le nom d'Atelier d'Artissimo, une annexe de l'école vient d'être inaugurée dans le quartier d'El Mouradia. La maison qui abrite cette annexe «offre plus d'espaces et de commodités. Ça nous permettra de diversifier l'offre et de lancer de nouvelles formations, en danse, en musique et en arts appliqués, avec la possibilité d'accueillir plus d'élèves. De plus, les élèves pourront travailler à l'aise et sans risquer de déranger le voisinage comme c'était le cas à Didouche Mourad. Or, l'espace et l'ambiance, le milieu en somme, l'environnement, sont très importants dans la formation aux arts», nous dira la directrice de l'école, Mme Zafira Baba, que nous avons rencontrée lors de l'inauguration de l'Atelier d'Artissimo.En effet, installée dans un appartement en plein cœur de la ville, rue Didouche Mourad, l'école, qui au fil des ans s'est taillé sa petite renommée, n'a pas tardé à devenir trop exiguë pour contenir les élèves dont le nombre grossissait chaque année. On se marchait presque sur les pieds. Le problème, car c'en était un, se posera avec plus d'acuité quand la direction de l'école lancera des formations qualifiantes dans des domaines liés aux arts et à la création (décoration, architecture d'intérieur, infographie…). Les apprenants deviennent plus nombreux que ce que l'appartement, bien que vaste, peut contenir. «Sans compter que les va-et-vient et le bruit lors des cours de danse, de polyphonies et de musique ne pouvaient manquer de déranger les voisins. On ne pouvait continuer à abuser de leur gentillesse et de leur compréhension. Car, il faut préciser qu'ils ne se sont jamais plains […]», dira Mme Baba qui, dès lors, prendra la décision de délocaliser l'école d'art. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres, et trouver un local susceptible d'accueillir l'annexe fut une quête qui durera plus d'une année. Et pour cause. «Il nous fallait trouver un local spacieux, bien situé et dont le prix de location se situerait dans une fourchette qui ne grèverait pas trop notre budget tout juste équilibré et nous obligerait à augmenter nos prix», expliquera la directrice. Et ce n'est qu'après de longues prospections et de nombreux contacts que le fameux local sera trouvé : une maison basse avec patio. Quelques aménagements (installation du parquet et des barres d'exercices pour la salle de danse, insonorisation des salles de musique…), et l'Atelier d'Artissimo est fin prêt pour recevoir les élèves, petits et grands, qui pourront suivre des cours de danse classique, de musique, de peinture, de photographie et de décoration. L'espace existant, la direction projette de lancer de nouvelles formations en danse. D'autres projets sont en maturation. Mais le financement reste un écueil difficile à contourner, surtout avec la résolution de l'école de tout faire pour éviter l'augmentation des prix de ses prestations. H. G.