L'établissement Arts et Culture de la wilaya d'Alger rendra hommage au cinéaste et militant Youcef Bouchouchi, demain à 15h, à l'espace Casbah du complexe culturel Laadi Flici, en présence de la famille du 7ème art algérien, des amis et collègues de l'une des figures les plus prestigieuses du cinéma algérien. Près de quatre décennies durant, Youcef Bouchouchi n'a pas cessé d'écrire des scénarios, de réaliser et de produire des œuvres poignantes où il aborde avec lucidité les nombreux maux de la société algérienne. La résistance du peuple algérien face à l'injustice française a aussi été l'un de ses thèmes favoris. Né en 1939 à Kherrata, Youcef Bouchouchi a passé la majorité de son enfance à Béjaïa avant de rejoindre le lycée technique d'Alger à Ruisseau où il a participé à la grève des étudiants. En 1956, il adhère à l'OCFLN (Organisation civile du Front de libération nationale). Fervent militant de la cause nationale, il est arrêté et incarcéré à Barberousse. A l'indépendance, il intègre la Radio et télévision algérienne (RTA) en qualité de caméraman avant de devenir reporter pour le journal télévisé. De fil en aiguille, il réalise sa première œuvre cinématographique pour la RTA, les Hauteurs de la révolution. Il enchaînera ensuite avec El Hidjra et Salim et Salima, où il expose les maux des orphelins de la guerre. En 1968, il crée l'association 3V (Agence artistique audiovisuelle) qui lui permettra de réaliser et de produire de nombreux travaux, dont la série Omar Ibn El Khattab, présent et absent avec un texte de Kateb Yacine, l'Industrie de la dette, Pas blanc à la une, et la série sociale et comique Fantazia. Il a aussi travaillé en collaboration avec Ali Boukessani pour une série documentaire sur les ravines de Mostaganem produite en 2001. En 2003, il a reçu à Oran des mains du Président la médaille du mérite pour sa contribution à l'enrichissement du 7ème art et de la culture algérienne. Youcef Bouchouchi s'est également intéressé à d'autres domaines de la culture, comme le théâtre et la musique. Il a ainsi édité les premiers albums de nombreux artistes, dont Hamidou, Belmarouf et Mohamed Laraf. L'année dernière, dans le cadre d'«Alger, capitale de la culture arabe 2007», il a réalisé le Prix de la liberté, un documentaire fiction sur la révolution algérienne à travers lequel il voulait «sensibiliser la génération post-1962 sur les révoltes et les soulèvements du peuple algérien face à la colonisation française», dira-t-il. Actuellement, il travaille sur une série pour enfants de dix films, Kalila oua Doumna, adaptée des œuvres de Mouloud Feraoun. S. A.