Photo : APS Par Abderrahmane Semmar Une structure chargée d'organiser et d'orienter les fonds de la zakat sous forme de microcrédits au profit des jeunes qui désirent créer des microentreprises sera officiellement créée l'année prochaine. C'est du moins ce que le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, M. Bouabdellah Ghlamallah, a annoncé dimanche, en marge de la rencontre consacrée au lancement de la 7ème campagne de sensibilisation autour du fonds de la zakat, organisée par la Direction des affaires religieuses et des wakfs de la wilaya d'Alger. Ainsi, cette structure aura pour principale mission de mettre à la disposition des jeunes entrepreneurs des prêts à l'investissement aux montants variables. L'objectif affiché par le département de Ghlamallah est de contribuer à la lutte contre le chômage des jeunes, notamment des universitaires, en engageant des sommes conséquentes du fonds de la zakat, destinées initialement aux familles nécessiteuses, sous la forme de crédits sans intérêt. Il faut savoir que ces crédits «Ihcene» sont d'ores et déjà accordés par le Fonds national de la zakat. Mais la nouvelle structure devra avant tout gérer d'une manière draconienne ces crédits et veiller également à leur remboursement, lequel cause un énorme problème. A ce sujet, il faut savoir que 70% des bénéficiaires de ces crédits ne remboursent pas leurs dettes. Mais ce constat n'a guère freiné le développement des crédits «Ihcene». Pour preuve, 37,5% des fonds collectés en 2007 ont été attribués aux jeunes chômeurs pour les aider à monter des microentreprises. Aussi, quelque 1 200 jeunes ont bénéficié en 2008 de micro crédits au titre du Fonds de la zakat, ce qui leur a permis de créer leur micro entreprise. Toutefois, cette destination, qui n'a pas reçu l'agrément du HCI, a provoqué une violente polémique entre le Haut Conseil islamique (HCI) et le département de Ghlamallah. En effet, le HCI estime que le Fonds national de la zakat ne devrait pas être utilisé pour financer des microentreprises ou autres projets économiques, mais aller directement aux nécessiteux. En revanche, Ghlamallah ne l'entend pas de cette oreille et croit dur comme fer que le Fonds de la zakat, dont le montant global est estimé à 540 millions de dinars en 2008, redonnera aux jeunes chômeurs l'espoir de connaître une vie meilleure. Dans ce sens, la nouvelle structure qui verra le jour l'année prochaine, et qui sera probablement baptisée Office national de la zakat sur proposition de plusieurs spécialistes en économie islamique, planchera sur le manque de suivi, de contrôle et d'accompagnement relevé au niveau local de la part des directions des affaires religieuses. Visant à mettre de l'ordre dans les modalités et les conditions d'octroi des crédits «Ihcene», le nouvel office se chargera également de saisir la justice concernant les retards ou les refus de remboursement de la dette. Pour rappel, les crédits, dits «Ihcene», sont remboursables mais sans intérêt. Les sommes accordées oscillent entre 50 000 et 300 000 DA. Pour bénéficier de ce crédit, il faut déposer un dossier et attendre le résultat d'un tirage au sort effectué au niveau des mosquées et en présence de témoins. Avec la création en 2009 de cette nouvelle structure annoncée en grande pompe par Ghlamallah, cette procédure est appelée à connaître de nombreuses modifications.