Au programme des manifestations qu'elle devra accueillir, la salle Ibn Zeïdoun, à Riadh El Feth, prévoit pour le 12 février prochain, un événement de taille : un concert de musique et de chants chaouis accommodés à des sonorités jazzy. Le concert sera animé par l'artiste algérienne d'origine chaouie Houria Aïchi, qui présentera à son public, en exclusivité, les Cavaliers de l'Aurès, son dernier album sorti au cours de l'hiver 2008. A signaler que cet album a été réalisé en collaboration avec Hijaz Car, un groupe de musiciens alsaciens composé de cinq membres connus pour leurs goûts prononcés pour les musiques traditionnelles orientales. Ces musiciens seront d'ailleurs aux côtés de Houria Aïchi pour animer ce concert organisé par le Centre culturel français d'Alger. Ainsi, la chanteuse aura pour accompagnateurs Nicolas Beck à la contrebasse, Gregory Dargent au oud, Fabien Guyot et Etienne Gruel aux percussions et Jean-Louis Marchand à la clarinette. Née dans les Aurès, Houria Aïchi part étudier la psychologie à Paris dans les années 1970. Elle enseigne la sociologie quand elle commence à se produire sur scène en 1985. Accompagnée d'instruments traditionnels, la gasba (flûte en roseau) et le bendir, notamment, elle interprète des chants traditionnels de son enfance, des berceuses et des chansons d'amour. Elle enregistre deux albums dans cette veine, en l'occurrence les Chants de l'Aurès en 1990 et Hawa en 1993. Elle participe aussi à la musique du film Un thé au Sahara de Bernardo Bertolucci (1990). Plus tard, en 2001, elle enregistre son troisième opus intitulé Khalwa, réalisé avec la collaboration d'Henri Agnel. Ce nouvel album est totalement consacré aux chants sacrés d'Algérie, comprenant des dhikrs soufis. C'est en 2007 que Houria Aïchi rencontre le groupe Hijaz Car. Partageant la même passion pour les chants et musiques traditionnels, la chanteuse et les musiciens s'accordent pour travailler ensemble. De cette synergie naîtra l'album les Cavaliers des Aurès sur lequel on retrouve des sonorités orientales mêlées à la voix résonante de Houria. Imprégné de couleurs d'autre part, Hijaz Car se joue des frontières dans ses compositions musicales. Entre lyrisme occidental, mélange de transes méditerranéennes et d'arrangements puissants, la formation alterne de sombres thèmes et des images mélancoliques d'histoires révolues, de poésies actuelles. Grâce à leur univers unique et leur musique qui s'inscrit dans l'universalité, les musiciens de Hijaz Car ont pu se produire un peu partout dans le monde. Entre autres scènes, ils ont joué dans une maison musée de Fès (2001), aux clubs d'Istanbul (2004/2005) et de l'European Jazz Festival d'Athènes (2005). En Algérie, le groupe a eu pour scène le stade au sol sablonneux de Tamanrasset où il a donné, en 2003, un concert. Les musiciens étaient accompagnés d'un chœur de femmes touareg.