Lang : «J'ai seulement dit à l'arbitre assistant qu'il était malhonnête» Suite au rapport établi par l'arbitre de la rencontre USMAn-JSK, l'entraîneur de la JSK, Jean Christian qui rappelons-le avait été expulsé lors de ce match, sera convoqué par la commission de discipline de la LNF devant laquelle il devra s'expliquer sur les propos qu'il a tenus envers le juge assistant. Un match de suspension pour « Guillou » Toujours dans le cadre de l'affaire USMAn-JSK, le kiné du club kabyle, Rachid Abdeldjebbar qu'on surnomme habituellement « Guillou » a écopé d'un match de suspension et une amende de 20.000 DA pour contestations. Lang : «J'ai seulement dit à l'arbitre assistant qu'il était malhonnête» D'une voix à peine audible, le verbe lourd, l'entraîneur de la JSK, Jean-Christian Lang, est revenu sur la mésaventure qu'il a vécue jeudi à Annaba. Petit rappel : le coach français avait été touché par un pétard, il a dû être évacué à l'hôpital. Puis il a été expulsé par l'arbitre à son retour sur le terrain. Dans l'entretien qui suit, Lang affirme ne pas avoir insulté le juge de touche, tout en soutenant que la rencontre aurait dû être arrêtée avant son terme. * Revenons sur le dernier match face à l'USMAn, pas spécialement de la victoire mais de la mésaventure que vous avez vécue. Après coup, comment réagissez-vous à ce qui vous est arrivé ? La déception est toujours là. Je suis encore affecté par ce qui s'est passé. C'est désolant qu'on ait eu à vivre ça. Je ne parle pas que de moi, mais du contexte de manière générale. La rencontre n'aurait jamais dû aller à son terme. L'arbitre aurait dû penser arrêter le match, dès lors que la sécurité n'était plus assurée sur le terrain. Quand je vois un juge de touche agenouillé, car il avait reçu un coup sur la tête, je me dis que l'arbitre aurait dû intervenir dès lors que l'intégrité physique de ceux qui étaient sur le terrain était menacée. * Vous avez, vous-même, été blessé à la tête et on a dû vous évacuer à l'hôpital... J'ai été en effet blessé. Un pétard m'a explosé au ras de l'oreille, cela m'a obnubilé sur le coup. Je n'entendais plus rien... J'avais des maux de tête, ce qui a poussé les pompiers à insister pour m'emmener passer des examens. * Finalement, c'est vous qu'on a sanctionné puisque l'arbitre vous a expulsé à votre retour, quelle en était la raison ? A mon retour sur le terrain, je suis allé dire au juge de touche qu'il était malhonnête. Dans sa précipitation sur l'action de Achiou, il y avait bel et bien peno (penalty, ndlr). C'était limpide, mais il avait omis de le signaler. Je continue à penser que l'erreur ne se situe pas qu'à ce niveau. La rencontre n'aurait jamais dû aller à son terme, au regard de tout ce qui c'était passé. * Cela peut-il justifier votre expulsion ? Je laisse l'arbitre à sa conscience. Il n'a jamais été question d'insulte ou quoi que ce soit. J'assume ce que j'ai dit au juge de touche, à savoir que je l'ai trouvé malhonnête dans son jugement de l'action de Achiou. Mais je ne l'ai à aucun moment insulté... Les gros mots, on sait tous ce que c'est. C'est bien triste, car lorsque je repense à tout ce que certaines personnes ont proféré comme grossièretés à l'endroit de l'arbitre, ça me désole, car un officiel doit agir en toute équité. On ne fait pas dans le deux poids deux mesures. C'est bien dommage. * On parle aussi d'une sanction alourdie, vous risquez un match de suspension, ça vous inspire quoi ? De l'incompréhension, à partir du moment où on s'estime être lésé. Il n'a jamais été question d'insultes. Pour le moment, on ne m'a rien signifié. J'entends parler de suspension… mais pour le moment, rien ne m'a été signifié. Je ne sais pas si je serai suspendu pour le prochain match ou pas. J'attends de connaître le verdict. * Dans le cas où la suspension d'un match venait à être confirmée, songeriez-vous à faire appel ? Non, je ne ferai pas appel dans ce cas. Je suis un homme respectueux des décisions. Je laisserai faire. J'espère seulement que l'arbitre sera honnête et racontera ce qui s'était réellement passé. * On sent de l'amertume dans vos propos... Oui, c'est le cas. Je suis encore déçu par ce qui s'est passé. C'est triste pour le football. Imaginez un instant si l'une des personnes qui se sont introduites dans le vestiaire avait un couteau et blessé quelqu'un. Je pense que dès lors qu'on laisse prospérer la violence et qu'on n'agit pas, on est quelque part complices. Il ne faut pas attendre à ce qu'il y ait dégâts pour agir. Enfin, je fais confiance à M. Raouraoua, je sais qu'il saura prendre les mesures qui s'imposent pour endiguer ce fléau. * Peut-on dire que vous avez découvert à Annaba la face cachée du football algérien ? Non, pas spécialement du football algérien. Car la violence n'est pas la spécificité de l'Algérie seulement. Malheureusement, ça s'est généralisé. Je suis triste pour le football. * Vous est-il arrivé dans votre carrière de joueur ou d'entraîneur de vivre ce genre de mésaventure ? De cette ampleur jamais, mais il m'est arrivé, une fois, d'assister à une bagarre rangée entre joueurs sur le terrain. Mais quand on voit un juge de touche agenouillé et que son compère ne fait rien pour le protéger, là ça devient intolérable. Je continue à dire que la rencontre aurait dû être arrêtée avant son terme. Entretien réalisé par Achour Aït Ali