Le sort de la JSK et du CAB sera connu dans les 90 minutes, voire les 120. Etant l'une des rares personnes qui ont joué à la JSK et au CAB, l'attaquant actuel du NRB Réghaïa, Mounir Dob, nous a donné son analyse sur le match d'aujourd'hui. Connaissant le style de jeu des deux équipes, il nous dira que le sort de la JSK et du CAB sera connu dans les 90 minutes, voire les 120. D'abord, donnez-nous de vos nouvelles… Je joue actuellement en inter-région avec le NRB Réghaïa. On joue pour l'accession. Nous sommes bien partis pour réaliser notre objectif. Pour ma part, j'essaye d'apporter mon expérience à notre équipe, notamment aux plus jeunes d'entre nous. Un mot sur la qualification des A' pour la CHAN 2011 ? J'ai suivi le match. Nous avions l'opportunité de marquer un but dès la première période. Le penalty des Libyens était fatal. De même pour le second but. Mais je pense que les joueurs de la sélection ont démontré qu'ils avaient du caractère. Ils sont revenus de très loin et ont offert cette qualification à l'Algérie. Chose qui maintient notre football au sommet. Vous êtes parmi les rares personnes qui ont joué au CAB et à la JSK. Quelle est votre analyse du match des demi-finales de demain entre les deux formations (entretien réalisé hier, ndlr) ? C'est un match difficile, pas seulement pour le CAB. Ce genre de rencontre se joue durant les 90'. C'est une occasion en or pour les joueurs de disputer la finale. Je pense qu'on assistera à un très beau duel. Certains estiment que le CAB bénéficie de l'avantage du terrain et des supporters. Partagez-vous cet avis ? Non, je ne suis pas du tout d'accord. Vous savez, à mon époque lorsque je jouais au CAB, on recevait les équipes au stade Sefouhi. Les clubs avaient peur d'évoluer là-bas, car le stade était petit, contrairement au match de demain qui se jouera dans un grand stade gazonné. Il y aura moins de pression. De plus, ce ne sont pas les supporters qui jouent, mais les joueurs ! L'appui du public peut parfois être un inconvénient. La différence se fera au niveau de la préparation. Connaissant les deux équipes, la JSK et le CAB ont-ils un style de jeu similaire d'après vous ? Vous savez, le style de jeu change en fonction de l'adversaire du jour. Ce qui est certain, c'est que le CAB ne va pas jouer de la même manière que d'habitude. Il aura en face la JSK qui n'est pas facile à manier. Je pense que chaque camp prendra ses précautions avant de sortir le jeu. Ce CAB-JSK ne vous rappelle-t-il pas quelque chose ? (Sourire) Il me rappelle en fait les 8es de finale de la Coupe d'Algérie de 1997. Parlez-nous de cette confrontation… Ce fut un match fou. Il y avait un grand engagement physique, une grande volonté sur le terrain. Ce jour-là, j'ai marqué un but 15 minutes après le début de la partie. Par la suite, l'arbitre a refusé le second. Moussouni s'est fait expulser en cours de jeu. J'ai eu l'impression que nous avions joué une éternité. A la fin, nous nous sommes qualifiés en finale grâce à mon but face à une grande équipe de la JSK. C'est un match inoubliable. Comment expliquez-vous le fait que l'on n'assiste plus à des rencontres du niveau de votre époque de nos jours ? C'est difficile de répondre à cette question. Il existe plusieurs paramètres qui entrent en jeu aujourd'hui. Mais pour déterminer la cause principale, il faut faire toute une étude. Je vous donne un simple exemple. A notre époque, lorsqu'on rentrait en stage, je passais plus de 10 jours sans parler à mes parents. On ne pensait qu'à la préparation. On ne faisait que s'entraîner, manger et dormir. Mais aujourd'hui, le monde est trop ouvert. Entre le portable et l'internet, le joueur est préoccupé par plusieurs trucs à la fois. Mais ce qui est certain, c'est que l'on ne peut pas comparer les deux époques. Chaque génération à ses avantages et ses inconvénients. Entre la JSK d'avant et celle d'aujourd'hui, qu'est-ce qui a changé ? Dans un premier temps, je pense qu'elle a nettement changé en matière de recrutement déjà. A notre époque, la JSK ne recrutait jamais plus de 3 à 4 joueurs. Contrairement à ces dernières années. Pas plus tard que l'été dernier, il y a eu pas moins de 10 départs et d'arrivées. Estimez-vous que ce soit une bonne chose ? Bien sûr que non, mais ce qu'il faut comprendre, c'est que les responsables du club veulent bâtir une équipe d'avenir, comme la nôtre lors des années 2000. Néanmoins, ce qui est certain, c'est qu'il ne faut pas trop toucher aux cadres de l'équipe. Il faut garder ce groupe pendant des années. Malgré les changements l'été dernier, ils sont arrivés en demi et sont sur le point de se qualifier aux poules de la Ligue des champions. Quelle est la raison, d'après-vous, qui fait que les dirigeants de la JSK ne misent pas beaucoup sur la Coupe d'Algérie ? Vous savez, on ne peut jamais définir la Coupe d'Algérie comme étant un objectif en début de saison. Ça vient tout seul. L'appétit vient en mangeant, comme on dit. Maintenant que la JSK est arrivée en demi, la coupe peut devenir un objectif. Votre pronostic pour ce match ? Difficile de dire qui va remporter ce match. Mais ce qui est certain, c'est que cette rencontre se jouera dans les 90', au plus 120'. Dommage que je n'aie pas le temps de me déplacer à Batna pour y assister. Je me contenterai de la suivre à la télé (sourire).