«Capello n'a pas besoin de m'appeler pour avoir des tuyaux» Giovanni Trapattoni, l'un des plus beaux palmarès des entraîneurs encore en fonction, a réussi à redonner au football irlandais ses lettres de noblesse. Eliminé de la Coupe du monde seulement par une main litigieuse de l'attaquant français Thierry Henry au cours d'un match de barrage qui a fait couler beaucoup d'encre et de salive, il jouit de l'amour et de l'admiration des supporters de l'Eire. Mardi soir, au terme de la victoire de son équipe face au Paraguay, il a répondu à nos questions et à ceux des journalistes présents à la conférence d'après-match. Un mot sur le match que votre équipe a livré face au Paraguay ? C'était un match intéressant et important qui marque le retour de l'équipe dans la compétition. Nous avons noté qu'il y a le même état d'esprit et la même quête de la performance depuis notre dernier match il y a trois mois. Nous avons repris pratiquement le même groupe que lors des qualifications pour la Coupe du monde, à deux ou trois éléments près. Nous avons ainsi testé aujourd'hui Sheridan qui a joué quinze minutes aujourd'hui. C'est important de tester de nouveaux joueurs. Cela dit, nous n'avons pas changé de système de jeu. De même, le rendement de l'équipe n'a pas changé. C'est un signe important, mais ce n'est pas encore suffisant. Nous devons continuer à nous améliorer. Je veux que l'équipe rentre toujours sur le terrain avec un état d'esprit conquérant. Que pensez-vous de la performance de Kevin Doyle, auteur du premier but ? J'ai toujours pensé du bien de lui. D'ailleurs, j'ai discuté récemment de lui avec Marco, mon fils. J'ai beaucoup d'estime pour ce joueur. Lorsque je l'ai découvert il y a deux ans, j'étais convaincu qu'il serait performant. Ne pensez-vous que Robbie Keane et lui se marchent un peu sur les pieds ? Non, je ne le pense pas. Ce sont deux joueurs complémentaires. Ils jouent tous deux en attaque, mais chacun dans un registre différent. Leurs performances se complètent. Les quatre joueurs remplacés l'ont-ils été à cause de blessures ? Non, pas tous. Lawrence a un hématome au pied et il sera consulté par un médecin. Keane, quant à lui, a été touché aux ligaments. La blessure de Keane est-elle grave ? On ne le sait pas encore. Il a pris un coup aux ligaments et il va falloir attendre le résultat des examens médicaux pour pouvoir se prononcer. N'êtes-ce pas une grande victoire pour vous aujourd'hui, puisqu'elle survient après une élimination de la Coupe du monde et face à une sélection qualifiée pour la Coupe du monde alors que l'Irlande ne sera pas de cet événement ? Nous avons discuté avec les joueurs de notre déception de ne pas être en Afrique du Sud, mais je leur ai dit que nous devons aller de l'avant et nous tourner vers l'avenir. Nous ne devons pas oublier nos formidables performances et le fait que nous avons été à deux doigts d'aller au Mondial. Il y a les éliminatoires de l'Euro-2012 à préparer, surtout que nous sommes tombés dans un bon groupe. C'est avec une mentalité de gagneur et un état d'esprit sain que nous pourrons aspirer à être parmi les meilleurs et atteindre nos objectifs. Nous avons remarqué qu'il y a plus d'entrain chez les joueurs, qu'ils se portent vers l'avant, mais qu'il y a quand même une certaine rigueur défensive. Y a-t-il un secret à cette recette ? Non, il n'y a aucun secret. J'ai dit à plusieurs reprises que les spectateurs payent leurs tickets d'entrée pour assister à un spectacle, comme dans un théâtre ou dans un cinéma. Il faut donc leur offrir du beau jeu, indépendamment du résultat. Donc, si possible, nous aimerions offrir du beau jeu. Votre prochain match sera contre l'Algérie, vendredi. Pourquoi avoir choisi cette équipe comme sparring-partner et quelles sont vos attentes pour ce match ? Ce sera un autre match, différent de celui de ce soir car il y aura une équipe différente sur le terrain. Je connais bien l'Algérie, comme je connaissais le Paraguay. Avec le Algériens, le jeu sera plus rapide, plus alerte. Nous aurons seulement deux jours de récupération pour préparer ce match. Nous affronterons une équipe qui s'apprête à aller en Afrique du Sud, alors que notre équipe sera en vacances après cette rencontre. C'est pour ça que j'appréhende un peu la réaction de mes joueurs. Peut-être auront-ils plus la tête à leurs vacances qu'au match. Je ne sais pas ce qui se passera dans leur tête, mais je leur demanderai de jouer ce dernier match de la saison avec le même état d'esprit qui les a toujours animés. Vous attendez-vous à un coup de fil de votre compatriote Fabio Capello, samedi prochain, pour vous demander des tuyaux sur la sélection algérienne ? Il n'aura pas besoin de le faire puisqu'il y aura un superviseur de la sélection d'Angleterre. Il sera là puisque je le connais et je l'ai croisé car c'est un Italien (il s'agit de l'adjoint de Capello, Baldini, ndlr). Donc, l'Algérie sera supervisée ce vendredi par les Anglais. Allez-vous aligner le même onze qui a débuté face au Paraguay contre l'Algérie ? Peut-être, mais je pense aussi à changer quelques joueurs. Avec les blessures que nous avons eues, il est possible que je ménage deux ou trois joueurs. Je verrai cela demain. Normalement, c'est la même équipe qui sera reconduite à 90 %.