L'Angleterre n'a qu'une idée en tête pour le Mondial: refaire le coup de 1966. Le 30 juillet 1966, Bobby Moore, alors capitaine des Trois lions, soulevait la Coupe du Monde remportée par l'équipe d'Angleterre aux dépens de la RFA à Wembley. Depuis, nothing, peanuts. A part la grosse lose. Le palmarès national reste désespérément vide au grand dam du peuple britannique. La honte pour le pays qui est tout de même le berceau de ce sport. Une blessure qui perdure, d'autant plus que la Premier League est considérée par beaucoup comme le meilleur championnat du monde regroupant les plus grandes stars de la discipline. Mais dès qu'il s'agit de leur sélection, les sujets de la Reine en sont réduits à la portion congrue. Si l'on excepte 1966, les douze participations anglaises à la grande messe du ballon rond n'auront été marquées que par une petite demi-finale perdue en 1990 contre la RFA et six places de quart de finaliste (1954, 1962, 1970, 1986, 2002 et 2006). Et ce, malgré des joueurs du calibre de Kevin Keegan, Gary Lineker, Chris Waddle ou encore Michael Owen. Elle est encore longue cette route? Du haut de leur distinction légendaire, nos amis britanniques ont longtemps cru être les seuls tauliers du rectangle vert. Si bien que les dirigeants de l'équipe nationale ont purement et simplement décidé de snober les premières éditions du Mondial arguant d'une supériorité évidente à leurs yeux. Pourtant, lors de sa première participation à la Coupe du Monde en 1950 au Brésil, l'Angleterre prendra la porte (en pleine figure!) dès le premier tour avec, en prime, une défaite contre les Etats-Unis (0-1) dans les valises. Une chute du piédestal auto-édifié qui aura au moins le mérite de pousser le football anglais à s'ouvrir au monde et à affronter plus de formations non-britanniques afin de se remettre à niveau. Seize ans plus tard, à domicile, le pari sera réussi. Mais depuis... Il représente l'entraîneur italien dans toute sa splendeur. Homme à poigne et au caractère bien trempé tout en étant fin tacticien, Fabio Capello s'est construit l'un des plus beaux palmarès de la profession avec, entre autres, cinq titres de champion d'Italie, deux championnats d'Espagne et une Ligue des champions. Un CV qui lui a valu de se voir confier les rênes de la sélection anglaise en 2007 avec un énorme salaire en conséquence. Second coach étranger à officier à la tête des Trois Lions après le Suédois Sven-Göran Eriksson, «Il Maestro» a su s'imposer tout en redonnant de la consistance à une formation qui en manquait cruellement ces dernières années. «C'est l'homme de la situation dans la mesure où on n'a jamais eu un entraîneur si peu contesté en Angleterre. C'est assez impressionnant de constater à quel point il règne sur cette équipe. Il a gagné le respect de tous les joueurs tout en installant une extraordinaire discipline au sein du groupe. Ce qui n'était pas le cas de son prédécesseur Steve McClaren», apprécie Darren Tulett. De quoi faire de «Fabiolous» Capello l'homme providentiel. Ultrafavorite du groupe C, l'Angleterre ne devrait pas perdre de plumes lors du premier tour en domptant la Slovénie, l'Algérie et les Etats-Unis. Même constat pour les 8es de finale où seule la menace d'une Allemagne moribonde pourrait venir compliquer les ambitions britanniques. Si la logique est respectée, un quart de finale contre la France semble se profiler à l'horizon. Il sera alors temps pour Rooney and Co de prendre les choses en main pour redorer le blason national sous la houlette de l'Italien Fabio Capello. Seul joyau de la couronne de Sa Majesté pour le moment, la Coupe du monde 1966 se sentira-t-elle moins seule 44 ans plus tard? On se dit juste qu'un bon rosbif est toujours meilleur accompagné d'une bonne dose de macaroni. Alors why not?