Les langues ont été bien pendues depuis un an. Les bad boys du football ont sévi, avec des déclarations fracassantes qui leur ont souvent valu des ennuis. Les langues ont été bien pendues depuis un an. Les bad boys du football ont sévi, avec des déclarations fracassantes qui leur ont souvent valu des ennuis. Maxifoot a sélectionné pour vous le meilleur, ou plutôt le pire, des dérapages verbaux de l'année 2009. Ames sensibles s'abstenir ! Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. La langue de bois est la norme des conférences de presse et autres interviews. La communication est réglée. Mais il arrive, parfois, que les acteurs du petit monde du football se lâchent. Quand la coupe est pleine, que l'injustice est trop grande, les langues se délient. Maxifoot a sélectionné pour vous les Top 10 des déclarations de l'année 2009, généreuse en petites phrases truculentes ou assassines. 1. Diego Maradona : «Ces putes de journalistes (...) qu'ils me la sucent et continuent à me sucer» En plaçant match après match Diego Maradona devant ses responsabilités en raison des résultats décroissants de l'Argentine, les journalistes ne pensaient pas qu'El Pibe de Oro les gratifierait d'une tirade propre à faire exploser l'audimat : «Je n'ai rien à faire de ce que disent ces putes de journalistes. Ceci est pour ceux qui n'ont pas cru en cette équipe et qui m'ont traité comme un moins que rien. Aujourd'hui, nous sommes au Mondial, sans l'aide de personne et avec tous les honneurs. A ceux qui n'ont pas cru en nous, je demande pardon aux dames, qu'ils me la sucent (sic) et continuent à me sucer !» Maradona aura dû attendre le dernier match pour assurer la qualification de l'Argentine et rendre ainsi la monnaie de leur pièce aux journalistes. Mais plus c'est long… La Fifa n'a pas apprécié, elle lui a infligé deux mois de suspension et une amende de 25 000 francs suisses (16 560 euros). 2. Francis Decourrière : «Une raclure de bidet, la honte de l'humanité (…) A croire qu'il est raciste des habitants du Nord» Le président de Valenciennes, Francis Decourrière, n'y est pas allé de main morte au sortir du match contre Bordeaux (1-2) le 13 mai dernier, excédé par l'arbitrage de Tony Chapron qui a osé exclure deux de ses joueurs (Siaka Tiéné et Luigi Pieroni) ainsi que son entraîneur (Antoine Kombouaré) au cours de la rencontre : «Vous êtes une raclure de bidet, la honte de l'humanité ! (…) C'était un triste cirque. Pendant tout le match, l'arbitre n'a fait que des erreurs. Il a dit à mes joueurs qu'il ferait tout pour descendre le club. Il aurait dû s'exclure en premier. C'est à croire qu'il est raciste des habitants du Nord.». Chapron a décidé de porter l'affaire en justice, qui l'a débouté le 26 novembre. Le dossier est désormais en appel. La Ligue a de son côté suspendu Decourrière de ses fonctions pendant six mois. 3. Eric Cantona : «Domenech est l'entraîneur le plus nul du football français depuis Louis XVI !» Eric Cantona n'a pas pour habitude de manier la langue de bois. Il était donc fortement tentant de l'interroger à propos du sélectionneur national Raymond Domenech au lendemain de la qualification tapageuse des Bleus pour la Coupe du monde face à l'Irlande le 18 novembre : «Domenech est l'entraîneur le plus nul du football français depuis Louis XVI ! Si c'est moi qui décide, je mets Laurent Blanc à la tête de l'équipe de France. Il continue sa saison avec Bordeaux, il est champion avec Bordeaux, et après il gagne la Coupe du monde. Enfin, ce n'est que mon avis...» 4. Louis Nicollin : «Pédretti ? (...) une petite tarlouze !» De retour en Ligue 1 cette saison, le président du Montpellier HSC, Louis Nicollin, est un adepte des déclarations comme on n'en fait plus, normalement, au XXIè siècle. Pas en public en tout cas… «Pedretti a tout commandé sur le terrain, mais celui-là, quand il viendra à Montpellier, on va s'en occuper. Ce type est une petite tarlouze !» 5. Nicolas Anelka : «Je ne veux pas jouer au foot et payer 50% de ce que je gagne (...) la France, un pays hypocrite» Qu'on se le dise, Nicolas Anelka ne jouera plus en Ligue 1. L'enfant de Trappes a grandi et veut désormais être libre de rouler au volant d'une grosse cylindrée sans être insulté : «Quand tu as vécu et joué à l'étranger, tu ne peux plus revenir en France. On ne t'accepte plus comme tu étais avant. En France, tu ne peux pas faire ce que tu as envie. J'aimerais bien habiter en France, mais ce n'est pas possible. On sait pourquoi, niveau fiscalité... Si je veux rouler en grosse voiture, je suis regardé différemment. Je ne veux pas jouer au foot et payer 50% de ce que je gagne. Si certains sont choqués tant pis. Mais la France, c'est un pays hypocrite. L'argent que j'ai, il est pour mes enfants» , confessait-il le 16 décembre dernier. Cela ne l'empêchera pas de porter le maillot de la France en Afrique du Sud. Identité nationale quand tu nous tiens. Ses enfants seront donc gâtés. Petit détail cependant, Nicolas Anelka n'a qu'un seul rejeton pour l'instant. A moins qu'il n'en ait de cachés, une hypothèse improbable puisque les déclarer lui aurait offert des parts supplémentaires sur sa feuille d'impôts. 6. Antoine Kombouaré : «C. Gourcuff doit dégonfler son cigare (...) Ce mec est aigri (...) Il mérite des claques dans sa gueule !» Fin septembre, l'entraîneur de Lorient Christian Gourcuff s'en est pris à Claude Makelele après le match contre le PSG. Il est «dépassé et n'a plus rien à faire sur un terrain» , avait-il osé. De quoi déclencher les foudres de son homologue parisien Antoine Kombouaré : «On doit respecter l'homme et sa carrière. Christian Gourcuff, il faut lui dégonfler son cigare. Je suis très fâché. On peut tout dire du joueur mais c'est interdit d'attaquer l'homme. Il faut que Christian Gourcuff parle football et arrête de se prendre pour un autre. J'ai l'impression que ce mec-là est aigri. Est-ce qu'il a un souci ? Excusez-moi de parler avec mes mots à moi mais ce genre de mec mérite des claques dans la gueule.» Touche pas à mon pote ! Le conseil national de l'éthique a condamné les deux protagonistes à participer à une action pédagogique sur les valeurs du football. 7. Jean-Claude Dassier : «Je ne serai pas un président à la libanaise ni à l'africaine» Jean-Claude Dassier ne se doutait pas qu'il avait amorcé une bombe à retardement le 9 septembre lors de son discours de rentrée auprès des salariés de l'OM. Quelques semaines plus tard, le nouveau président du club marseillais a appris à ses dépens que tout finit toujours par sortir dans la presse. «Je ne serai pas un président à la libanaise, ni à l'africaine» , avait-il avancé. Accusé de racisme, Jean-Claude Dassier a passé les jours qui ont suivi à s'excuser et à tenter de s'expliquer. Son prédécesseur Pape Diouf n'a pas manqué de l'enfoncer, se déclarant «profondément heurté» et trouvant les propos «pour le moins ambigus et douteux.» 8. Jean-Michel Aulas : «De la part de quelqu'un d'un peu puceau dans le milieu (…) Comment s'appelle-t-il ?» Le président du Paris SG Robin Leproux s'était ému le 20 septembre dernier d'apprendre que son homologue lyonnais Jean-Michel Aulas s'était entretenu avec l'arbitre entre quatre yeux et quatre murs, à la mi-temps du match entre les deux équipes. «De la part de quelqu'un d'un peu puceau dans le milieu, je pense qu'il a réagi un peu vite à partir d'une situation qui n'est pas celle qui s'est passée. Comment s'appelle t-il?» , a répliqué Aulas après les critiques émises par Leproux. 9. Robert Pires : «Domenech est incompétent. Ses entraînements ne sont pas dignes de son poste. Tu sors de là, tu a juste envie de te jeter dans la piscine.» La guerre entre Robert Pires et Raymond Domenech est déclarée depuis des années. Le milieu de terrain de Villarreal a profité du «clash Henry - Domenech» en septembre, pour remettre de l'huile sur le feu : «Ses entraînements ne sont pas dignes de son poste... Si les Bleus n'ont pas de style de jeu, c'est parce que Domenech ne fait rien pour. Pour ses causeries, il devrait prendre exemple sur des grands techniciens et faire des discours plus courts et plus efficaces. Tu sors de là, tu n'as qu'une idée en tête, c'est de te jeter dans la piscine. Il est incompétent.» 10. Eric Cantona : «Henry venait de l'enculer trois minutes avant (…) Si j'avais été cet Irlandais, il ne serait pas resté trois secondes à côté de moi» La main de Thierry Henry contre l'Irlande en barrage retour de la Coupe du monde 2010 n'est pas passée inaperçue. Outre l'acte de tricherie, Eric Cantona a surtout été choqué par l'attitude de l'attaquant français à l'issue du match. «Ce qui me choque le plus, ce n'est pas la main. C'est qu'à la fin, Henry est allé s'asseoir à côté d'un Irlandais pour le consoler, alors qu'il venait de l'enculer trois minutes avant ! Ça en dit long sur ce qu'est le personnage... Si j'avais été cet Irlandais, il ne serait pas resté plus de trois secondes assis à côté de moi...»