Babouche : «Le prochain doit avoir la discipline de Benchikha dont le départ nous a surpris» L'une des règles d'or pour la réussite d'une équipe, c'est de lui offrir de la stabilité à tous les niveaux. C'est justement cet équilibre qui permet à un club d'accroître ses chances de réussite. Or, c'est loin d'être le cas au Mouloudia d'Alger qui connaît actuellement une grosse instabilité à la barre technique. La démission plus qu'inattendue de Abdelhak Benchikha, qui a surpris tout son monde en décidant de jeter l'éponge au bout d'un mois de travail seulement, traduit un certain malaise au niveau du club. Comment peut-il en être autrement lorsqu'on sait que le Mouloudia a connu lors de ces vingt-quatre derniers mois six entraîneurs ? Un chiffre ahurissant qui n'est pas du tout fait pour rassurer les Chnaoua qui s'interrogent à présent sur le nom du septième entraîneur en espérant que ce sera cette fois-ci le bon. La valse a commencé avec le départ de Michel en octobre 2009 Il est indéniable que le Mouloudia puisait sa force dans la stabilité du staff technique qui avait conduit le club au septième sacre. Tout a commencé avec le départ d'Alain Michel en octobre 2009 alors que l'équipe caracolait à la tête du classement. A la surprise générale, Michel avait décidé de quitter le navire laissant ainsi le soin à François Bracci de mener la barque jusqu'au titre. Une situation qui aurait dû permettre au coach corse de poursuivre sa mission. Mais un nouveau rebondissement fait renaître cette instabilité avec le limogeage de Bracci pourtant fraîchement auréolé du titre de champion. C'est Alain Michel qui fera son retour à la maison après sept mois d'exil. Beaucoup d'espoirs reposaient sur Michel, mais les mauvais résultats finiront par avoir raison de lui. Le 8 mars 2011, Michel sera congédié par son employeur pour insuffisance de résultats. Zekri, Meguellati et Benchikha, trois skippers en sept mois La nomination de Nourredine Zekri pouvait être salutaire au club qui a pu tant bien que mal arracher une qualification historique en phase des poules de la Ligue des champions. Mais en réalité, ce n'était qu'un feu de paille puisque les relations entre Zekri et Ghrib étaient devenues exécrables. Des tensions qui ont accouché d'un divorce à l'amiable à l'issue du dernier match de championnat contre la JSK, le 8 juillet dernier. Une éviction bien mal à propos puisque le Doyen devait disputer une semaine plus tard son premier match de phase de poule contre l'ES Tunis au 5-Juillet. Faute de trouver un accord avec Robert Nouzaret, Jean Thissen et Jean Paul Rabier, les commandes ont été confiées à Abdelhak Meguellati. Celui-ci, une nouvelle fois, n'a pas hésité à relever un très gros défi en dirigeant les Vert et Rouge dans la compétition la plus prestigieuse du continent. Une expérience et un vécu inestimable pour ce technicien qui s'est toujours mis au service du Mouloudia, quitte à prendre énormément de risques. Mais après la débâcle de Casablanca, le coordinateur de section, Omar Ghrib a jugé alors nécessaire de recruter un entraîneur d'expérience pour driver une équipe qui navigue, depuis des mois, à vue. Abdelhak Benchikha était annoncé comme l'homme providentiel, celui qui allait redorer le blason du club. Sans être un skipper hors pair comme un Michel Desjoyaux, Benchikha a essayé d'éviter le chavirage de son navire qui a commencé à prendre l'eau avec la défaite face au CSC. Ne trouvant pas de solution pour éviter une collision fatale, le « général » Benchikha a décidé de quitter le navire qui poursuit désormais sa navigation sans commandant à bord. Résultat des courses, lors de ces sept derniers mois, le Mouloudia a connu trois entraîneurs, ce qui est inconcevable surtout pour un club qui aspire à jouer les premiers rôles au niveau national et continental. Il faut que les pensionnaires de Cheraga se mettent dans la tête que la stabilité est le gage de toute réussite. Chronologie de cette valse des entraîneurs Octobre 2009 : Alain Michel quitte sans crier gare ses fonctions pour rejoindre un club du Golfe alors que le MCA était leader du championnat. Novembre 2009 : François Bracci dirige l'équipe jusqu'au 7e sacre après treize ans de disette. Juin 2010 : La direction du club a décidé, à la surprise générale, de limoger François Bracci. Mi-juin 2010 : Les pensionnaires de Cheraga annoncent le retour d'Alain Michel à la barre technique du club. 8 mars 2011 : Alain Michel est démis de ses fonctions après la défaite contre l'USMB à Chlef. Les mauvais résultats de l'équipe ont contraint Ghrib à se défaire de son entraîneur. Mi-mars 2011 : Nourredine Zekri est désigné par la direction pour succéder à Michel. 10 juillet 2011 : Le Mouloudia annonce son divorce d'avec Nourredine Zekri à qui on reproche ses déclarations et ses sorties médiatiques fracassantes qui ont fait à chaque fois le buzz sur la toile et les réseaux sociaux. 16 juillet 2011 : Abdelhak Meguellati est désigné pour assurer l'intérim en dirigeant le premier match de phase de poule contre l'EST au 5- Juillet. 4 septembre 2011 : Face à l'urgence de la situation, le Mouloudia parvient à convaincre Abdelhak Benchikha de devenir le nouvel entraîneur des Vert et Rouge. 4 octobre 2011 : Au bout de trente jours à la tête de l'équipe, Abdelhak Benchikha annonce officiellement sa démission du club qui, selon lui, ne garantit pas toutes les conditions de travail. Désormais, les Chnaoua veulent connaître le nom du septième entraîneur du Mouloudia. ---------------------------- Les joueurs ne s'attendaient pas à la démission de Benchikha Apparemment, Abdelhak Benchikha excelle aussi dans l'art du dribble puisque par sa démission, il aura pris à contre-pied tous les joueurs. Alors que les Babouche, Zeddam et autre Douadi se réjouissaient à l'annonce de la venue de l'ex-sélectionneur des Verts, c'est désormais la consternation dans le camp mouloudéen car personne ne s'attendait à ce que leur coach allait jeter l'éponge au bout d'un mois seulement de présence à la barre technique. Comme nous l'avons fait à sa nomination, nous avons décidé d'effectuer un petit tour d'horizon pour prendre le pouls du vestiaire mouloudéen de plus en plus désabusé par tous les événements qui s'enchaînent à la vitesse grand V l'affaiblissant au point de le rendre vulnérable. Réda Babouche, El Eulmi Douadi et Hamza Zeddam ont accepté de commenter le départ de Benchikha. ---------------------------- Babouche : «Le prochain doit avoir la discipline de Benchikha dont le départ nous a surpris» En tant que leader charismatique de l'équipe, on voudrait connaître votre avis sur le départ de Benchikha… Je suis très surpris, à l'instar de mes partenaires, car personne ne s'attendait à ce qu'il démissionne. Ce départ nous met dans une situation très délicate, heureusement qu'il y a cette mini trêve qui donnera assez de temps à la direction pour trouver un nouvel entraîneur. Ne pensez-vous pas que vous les joueurs avez votre part de responsabilité ? Tout le monde en est responsable. Mais Benchikha a donné les raisons qui l'ont incité à prendre sa décision sur les ondes de la radio. En ce qui nous concerne, nous devons à présent nous projeter vers l'avenir en préparant de la meilleure manière notre match de championnat contre la JSMB. Et pour cela, il faudra profiter de cette mini trêve. Est-ce que vous les joueurs aurez votre mot à dire dans le choix du prochain entraîneur ? Le choix de l'entraîneur incombe à la direction. Maintenant, ce que je peux dire à ce sujet, c'est qu'il faudra très bien réfléchir avant de nommer un nouveau coach. Le nouvel entraîneur du Mouloudia doit avoir la discipline de Benchikha. Il doit avoir un certain charisme pour parvenir à maîtriser de main de maître le groupe. Comptabiliser six entraîneurs en deux ans, n'est-ce pas un manque de stabilité au sein du club ? On sait tous que la stabilité est un gage de réussite. Si nous avons pu gagner le titre en 2010, c'est parce qu'il y avait cette stabilité à tous les niveaux. Force est de constater que maintenant on en est bien loin. ---------------------------- Douadi «C'est une situationtrès délicate» La coqueluche des Chnaoua, El Eulmi Douadi a accepté de nous livrer ses premières impressions après le retrait de Benchikha : «Le départ de Benchikha était la dernière chose à laquelle j'aurais pu penser. C'est une très grosse surprise pour nous les joueurs, ce qui nous laisse sans voix. Il faut reconnaître que cette démission nous met dans une situation très délicate.» ---------------------------- Zeddam «Il faut se serrer les coudes pour s'en sortir» A l'instar de Babouche et Daoudi, Hamza Zeddam aussi était abasourdi à l'annonce du départ de Benchikha. Toujours convalescent, le libéro mouloudéen dira : «C'est la consternation dans le vestiaire après l'annonce du départ de Benchikha qui était, à mon avis, l'homme de la situation. Il ne faut pas se leurrer, à présent on se trouve dans une situation très difficile. Et c'est justement dans ces moments-là qu'il faudra se serrer les coudes pour s'en sortir.»