La finale de tous les records L'Egypte disputera aujourd'hui à Luanda sa huitième finale de Coupe d'Afrique des nations face au Ghana qui honorera à son tour le même nombre de finales jouées dans cette compétition. Six fois détendeurs de ce trophée, les Egyptiens viseront un septième titre africain, le troisième d'affilée pour battre un nouveau record dans cette joute. Cependant, leur mission ne sera pas de tout repos face à un spécialiste de l'épreuve qui compte aussi à son actif quatre titres africains. Le Ghana, qui s'est présenté en Angola sans plusieurs de ses éléments importants, à l'instar de Stephen Appiah, Sulley Ali Muntari, Laryea Kingston, John Paintsil, John Mensah, Prince Tagoe, sera privé cet après-midi de son capitaine Michael Essien, contraint de retourner à Chelsea en raison d'une grave blessure au genou, et d'Anthony Annan, diminué suite à une blessure contractée lors de la dernière demi-finale face au Nigeria. Seulement, nonobstant ces handicapes non moins importants, les Black Stars abordent ce duel final avec le même état d'esprit affiché lors des tours précédents où ils ont montré une rigueur tactique et une efficacité qui font d'eux une équipe difficile à manier et capable de surprendre n'importe quel adversaire sur une partie de 90 minutes. D'autre part, auteurs d'un sans-faute depuis l'entame de cette 27e édition, les Pharaons sont les grands favoris de cette finale. A vrai dire, la qualité de jeu proposée par les poulains de Shehata ne laisse personne indifférent. Collectivement irréprochables, les Egyptiens ont cette faculté de s'adapter au jeu de l'adversaire quelle que soit sa nature, et ce, comme l'atteste bien leurs deux dernières sorties face au Cameroun et l'Algérie, deux mondialistes. Cela étant, forts de leur derby gagné face aux voisins nigérians, les hommes de Rajevac, qui ont démontré une solidarité sans faille et un mental d'acier, ont des atouts à faire valoir. La surprise n'est donc pas à écarter dans cette finale qui sera, à coup sûr, agréable à suivre. Moumen A. --------------------- Shehata promet la victoire à Moubarak A la veille de la grande finale qui opposera son équipe au Ghana cet après-midi à Luanda, l'entraîneur Hassan Shehata a fait preuve d'un optimisme le moins que l'on puisse qualifier de débordant. En effet, selon un quotidien égyptien paru hier, Shehata aurait, au terme d'un entretien téléphonique avec le président de la République égyptienne, Hosni Moubarak, promis de ramener avec lui la Coupe d'Afrique en Egypte : «On donnera tout pour battre le Ghana, on vous promet de revenir avec la Coupe d'Afrique en Egypte pour faire oublier aux Egyptiens la déception engendrée par cette élimination en Coupe du monde.» Les fils de Moubarak présents à Luanda Les deux fils du président égyptien, Ala et Djamel Moubarak, des férus du ballon rond, ont tenu à faire le déplacement en Angola pour encourager la sélection des Pharaons à revenir avec le trophée pour la troisième fois de suite. C'est ce qu'a rapporté la presse égyptienne dans son édition d'hier. La finale de tous les records La finale qui aura lieu aujourd'hui à Luanda sera aussi l'occasion pour l'Egypte de signer d'autres records difficiles à égaler, il faut le dire. En plus d'un probable troisième titre d'affilée, une performance jamais réalisée jusque-là sur le plan continental, on notera que Shehata sera le premier entraîneur local d'un pays africain à disputer trois finales de suite. L'Egypte abordera aussi cette rencontre dans la peau d'une équipe qui a préservé son invincibilité durant trois éditions de phase finale de Coupe d'Afrique jusqu'à l'ultime rencontre du tournoi. Ahmed Hassan, qui est devenu le joueur le plus capé avec 171 sélections, pourrait soigner ce record en la portant à 172 si son entraîneur décide de l'incorporer d'entrée. Geddou, la nouvelle star du football égyptien, visera le titre du meilleur buteur du tournoi. Ayant déjà à son actif quatre réalisations, il sera en course pour cette distinction avec le Ghanéen Gyan et son compatriote Ahmed Hassan, auteurs tous les deux de trois buts chacun. Moumen A. --------------------- La revanche d'Asamoah Gyan Asamoah Gyan a marqué les buts victorieux du Ghana en quarts de finale de cette CAN 2010 face à l'Angola et en demi-finales contre le Nigeria. L'attaquant revient en forme malgré des blessures à répétition et une CAN 2008 ratée à l'issue de laquelle sa famille avait été menacée. En 2010, Gyan est redevenu décisif et une idole dans son pays avant la finale face à l'Egypte. Il y a deux Asamoah Gyan. Celui qui pose, tout sourire, pour la photo avec les «journalistes supporters» ghanéens. Et celui qui a traversé la zone d'interview, la veille, sans dire mot malgré un but victorieux face au Nigeria, en demi-finales de la CAN 2010. Celui qui creva l'écran à 20 ans en Coupe du monde 2006 en marquant dès la 68e seconde contre la République tchèque. Et celui qui loupa totalement sa CAN 2008, jouée au Ghana, provoquant des menaces envers sa famille. Celui qui a débarqué au Stade Rennais, en France, en 2008, contre 8,5 millions d'euros mais qui a manqué sa première saison (16 matches joués, 1 but inscrit). Et celui qui en est cette année à 8 réalisations en 17 rencontres de Ligue 1. Qui est vraiment Asamoah Gyan ? Sans doute pas l'égal d'un Didier Drogba ou d'un Samuel Eto'o. Mais l'avant-centre a déjà frappé trois fois durant cette CAN 2010 : sur penalty contre les Ivoiriens, d'un tir croisé du droit au sortir d'une longue chevauchée face aux Angolais et d'une tête cruciale contre les Nigérians. De quoi le placer au sommet du classement des artificiers (à égalité) malgré une compétition parasitée par des douleurs à une cheville. «D'un buteur, on attend qu'il marque au moins une fois à chaque match, lance l'intéressé. La seule chose qui compte pourtant, c'est que j'aide mon équipe à gagner.» * «Je n'en crois pas mes yeux» Un raisonnement mal compris et qui a valu à l'ex-joueur d'Udinese (Italie) de sévères critiques. Pas l'ombre d'un sentiment de revanche pourtant malgré le déluge de reproches de 2008. Nous sommes en 2010, sourit ‘Asa'. J'ai beaucoup souffert il y a deux ans. Mais j'ai un gros mental. Je sais ce que je peux faire sur un terrain. Et les gens voient ce que je donne pour mon pays.» Asamoah Gyan n'a plus qu'à savourer le parcours des Black Stars dans cette CAN 2010 : «C'est la première fois que le Ghana se qualifie pour la finale en 18 ans. Après la victoire face au Nigeria, je n'ai pas tout de suite réalisé. Je n'en croyais pas mes yeux.» Gyan s'apprête pourtant bel et bien à disputer une finale et avec tous ses moyens de surcroît. Ce qui en surprend plus d'un aujourd'hui. Car cet Asamoah-là semblait un peu perdu pour la cause. --------------------- Meteeb entretient le suspense Donné absent à cent pour cent en raison d'une blessure à la cuisse contractée face à l'Algérie, Imad Meteeb, l'attaquant égyptien, est soumis à des soins intensifs. Le canonnier d'Al Ahly du Caire ne veut pour rien au monde rater la finale d'aujourd'hui. Gomma d'attaque Le défenseur central d'Egypte, Wael Gomaâ, qui a quitté ses camarades face à l'Algérie en raison de blessure, est annoncé d'attaque pour le match d'aujourd'hui face au Ghana. Il devrait commencer la partie comme titulaire dans l'axe de la défense. Coulibaly arbitrera la finale La Confédération africaine de football (CAF) a désigné l'arbitre international malien Koman Coulibaly pour diriger la finale de la Coupe d'Afrique des nations 2010 qui opposera le Ghana à l'Egypte. Agé de 38 ans, Koman Coulibaly est inspecteur des Finances et arbitre international de la Fédération internationale de football (FIFA) depuis 1999. A ce titre, il avait déjà officié plusieurs matches internationaux aussi bien pour le compte de la CAF que de la FIFA : CAN et Coupe du Monde ainsi que les compétitions africaines (Ligue des champions, Coupe de la CAF…) Il sera assisté par le Marocain Achik Redouane et le Camerounais Everest. L'Angolais Martins sera le quatrième referee. Fathallah suspendu L'Egypte sera amoindrie cet après-midi par la défection de son fougueux défenseur central Mohamed Fathallah. Ayant écopé d'un carton jaune face à l'Algérie, Fathallah, qui en est à son second de suite dans ce tournoi, sera donc suspendu. Aboutrika rejoint ses camarades Mohamed Aboutrika s'est rendu hier à Luanda pour suivre la finale historique que joueront ses camarades aujourd'hui face au Ghana. En dépit de son forfait pour cette CAN2010 en raison de blessure, Aboutrika, qui a toujours montré son soutien à la sélection, a rejoint le camp de résidence de ses coéquipiers internationaux en Angola. Une information confirmée par le site internet du club d'Al Ahly qui expliqué son absence à l'entraînement ce matin par le voyage de ce dernier en Angola. Moumen A. --------------------- L'Egypte a fait 7h30 de route Il y a sans doute meilleure façon de préparer une finale de la CAN. Les Egyptiens, qui affrontent le Ghana aujourd'hui à Luanda (17h) n'ont pas mis moins de sept heures et demie pour rallier vendredi la capitale angolaise depuis Benguela où les Pharaons ont conquis leur billet face à l'Algérie en demi-finale jeudi (4-0). «Nous sommes partis de notre hôtel de Benguela à 16h et sommes arrivés à notre hôtel de Luanda à 23h30», a dit hier Hamada Shaady, responsable des relations internationales à la Fédération égyptienne, à l'issue de la réunion technique traditionnelle d'avant-match entre les deux équipes. Les Pharaons devaient s'entraîner à 17h au stade du 11-Novembre de Luanda, à huis clos. Aucun point de presse n'était prévu. --------------------- Nyantakyi soutient Rajevac Malgré les progrès de l'équipe dans le tournoi, plusieurs journalistes ghanéens ont critiqué le schéma de jeu jugé défensif de Milovan Rajevac. Le président de la Fédération ghanéenne, Kwesi Nyantakyi, est venu au secours de son entraîneur. Dans une déclaration faite à ce propos au site officiel de la CAF, il affirme : «Le football est avant tout une affaire de résultat. Nous sommes venus en Angola pour jouer et pour gagner. A la fin d'un match, ce qui importe, c'est le tableau d'affichage et pas la manière. L'Allemagne n'est pas un modèle de beau jeu, mais en efficacité, ils sont les meilleurs.» Pour lui, la performance confirme que le choix du coach serbe, qui était avant d'arriver au Ghana un inconnu en Afrique, était un bon choix : «Milo (Rajevac) est un maître tacticien, il sait exactement ce qu'il attend de ses joueurs parce qu'il étudie le jeu de leurs adversaires.»