«L'arbitrage algérien fait partie du gotha mondial» Le physique svelte, l'allure imposante et souvent autoritaire. L'arbitre Mohamed Benouza sera présent au Mondial africain. Une fierté dans un championnat d'Algérie souvent morose où le plus souvent, pour cacher sa défaite, tout le monde crache son venin sur l'arbitre. Si Benouza, et cela est très envisageable, dirige une rencontre du Mondial, il n'y aura pas une seule personne en Algérie qui va s'en offusquer. On sera tous derrière lui pour apprécier le match qu'il aura à diriger, mais surtout pour le supporter comme on on le fait pour son équipe. C'est dire qu'on se sentira fier de faire partie du même pays que Benouza qui sera appelé à diriger des rencontres entre les plus grandes nations du football. Une chose est sûre, notre sifflet l'aura bien mérité. Il n'y a qu'à se rappeler en 2008 et 2010, lors des deux précédentes Coupes d'Afrique des nations au cours desquelles il s'est fort bien illustré. Les Lors de ces tournois, les joueurs ont prouvé qu'ils connaissaient bien le règlement, se retenant de gesticuler pour un oui ou pour un non. Meilleur sifflet en 2008 et 2009 Les quotidiens Le Buteur et El Heddaf ont eu, dans un passé récent, à honorer Mohamed Benouza, comme étant le meilleur sifflet de notre championnat. Ces quotidiens ont vu juste. Il était normal que les mêmes quotidiens honorent le même homme, à l'occasion de sa sélection parmi les 30 arbitres conviés à diriger la phase finale de la Coupe du monde. Pourtant, Benouza était prédestiné pour jouer au foot dans son quartier Boufatis, à Oran. A quelque chose malheur est bon. Il ne s'entend pas avec son coach, c'est alors qu'il côtoyera un ancien arbitre. Il lui pose quelques questions sur l'arbitrage. Le regretté Nacer le dirige vers la Ligue d'Oran. C'est le grand départ d'une carrière dans l'arbitrage. M. B. «L'arbitrage algérien fait partie du gotha mondial» Mohamed Benouza fait partie des 30 arbitres retenus par la FIFA pour diriger la Coupe du monde 2010 qui se déroulera en juin prochain en Afrique du Sud. Le journal Le Buteur n'a pas manqué l'occasion d'honorer l'un des chevaliers du sifflet sur le territoire national qui nous livre ses impressions. * Après deux décennies d'absence, l'arbitrage algérien va se retrouver à une phase finale de Coupe du monde ; quel est votre sentiment ? C'est une immense joie pour moi et pour l'arbitrage algérien que d'être de nouveau désigné parmi le gotha des arbitres. Je me souviens que Belaïd Lacarne était le dernier arbitre à diriger une rencontre de phase finale de Coupe du monde en 82. * Quel est votre sentiment, suite à cette désignation ? Je ne vous cache pas que je suis arbitre international depuis 10 ans. En 2007, la FIFA m'a sélectionné et depuis, je suis régulièrement des stages parrainés par la FIFA. J'ai fait des efforts, en vue de cette consécration dans ma carrière et mes efforts ont abouti, puisque je suis retenu parmi les 30 arbitres qui seront présents en Coupe du monde en Afrique du Sud. * C'était lors du Mondial espagnol J'avais dix ans, à cette époque et Lacarne avait dirigé un certain Argentine-Belgique. Je ne pourrais pas parler de son arbitrage parce qu'à cette période, je n'étais pas destiné à ce métier. * Savez-vous que lorsque Lacarne arbitrait son match, toute l'Algérie était clouée en face de l'écran de télévision pour supporter Lacarne. Comme si c'était l'Equipe nationale qui jouait. On ne doit pas oublier Hansal en 90 et Djezzar tout récemment. Ce dernier était juge de ligne. * On avait désepéré de revoir un arbitre algérien officier une phase finale de Coupe du monde On doit tenir compte que l'Afrique est constituée de 52 pays et que l'Algérie ne peut pas avoir à chaque fois l'opportunité d'être représentée par son corps arbitral à une phase finale de Coupe du monde. * Etait-il question de chance ou parce qu'ils n'avaient pas assez d'appui ? En ce qui me concerne, si la FIFA a jugé ma présence utile parmi les 30 arbitres, c'est sans aucun doute grâce à mes compétences. Mais je ne vous cache pas que le soutien est nécessaire dans tous les domaines et dans le monde entier. Il arrive que l'on soit estimé en dehors du pays. On peut avoir un soutien de l'extérieur du pays. * On veut des noms... J'ai eu du soutien de membres de la commission d'arbitrage de la CAF… * Et Raouraou ? Bien évidemment, c'est mon premier soutien. * Avez-vous été convoqué sur la base de vos prestations lors de la CAN 2008 ? Je tiens à préciser que je fais partie de la liste des arbitres convoqués depuis 2007, par l'instance internationale avant la CAN 2008, pour être éventuellement présent en 2010. J'ai suivi des stages réguliers sous le patronage de la Fifa. Mes prestations étaient sans doute une confirmation de ma progression * En 2008 et même cette fois en 2010, vous vous êtes fort bien illustré, alors qu'en championnat d'Algérie... C'est tout simple, ici, on n'accepte pas les décisions de l'arbitre. Que cela soit lors de la CAN ou en Algérie, on applique les mêmes règles d'arbitrage. * A votre retour d'Angola, vous avez arbitré JSMB- USMA et MCA-ESS, en championnat. Cela n'a pas empêché l'USMA et le MCA de contester votre arbitrage. Cela vous agace-t-il ? Al'issue de ces deux matchs, j'ai quitté le terrain la conscience tranquille. Le MCA a jugé que c'était un penalty et moi en tant qu'arbitre, j'ai vu une simulation. Même le téléspectateur sur le petit écran a certainement vu une simulation. Parce que j'avais revu le match. C'est vrai que lors de l'exercice passé, le MCA, en s'étant fait accrocher face à Blida, a remis sur moi ce semi-échec. Mais je n'ai rien à voir avec les résultats du MCA. Je me rappelle qu'en 2002, le MCA avait gagné face au CRB 3 à 2. Maintenant, si je ne porte plus chance à cette équipe, je n'y peux rien. * La consécration est sans doute le fait d'être honoré par nos deux quotidiens, le numéro 1 de la presse spécialisée ? Je remercie les deux quotidiens pour cette distinction. * Êtes-vous certain d'être désigné aux matchs de Coupe du monde ? Non, aucun arbitre parmi les 30 que vient de désigner la FIFA est sûr d'arbitrer en Afrique du Sud, en juin 2010. Ce qui est certain, c'est que les 30 arbitres seront présents en Coupe du monde, mais seulement 24 auront l'opportunité de diriger les rencontres. Les six autres seront des suppléants. Il faut tout prévoir, comme l'indisponibilité d'un arbitre à la dernière minute. * Sur quels critères seront choisis les 24 arbitres ? D'ici au mois de juin, on va subir deux tests. Le premier test dit test Cooper (physique) aura lieu à Las Palmas, une île sous souveraineté espagnole à 120 km de la RASD. Et le deuxième test concerne le contrôle physique. Il aura lieu à Zurich. * Etes-vous prêt à subir ces tests et comment vous préparez-vous ? Je suis un programme régulier, je m'entraîne tous les jours à midi, pendant deux heures. Du travail physique, avec un entraîneur désigné par la FIFA. Il s'agit de Belkacem, un ex-arbitre. * Quelle est la couleur de la tenue que vous aimez porter le plus souvent ? Sans aucune hésitation, je dirai que la couleur de ma tenue d'arbitre que je préfère porter et la couleur noire. Je ne la porte pas à tous les coups. Il arrive que je change de couleur de tenue. * Quel est le match que vous n'auriez jamais souhaité diriger ? En 2002, le MCA devait rencontrer le RCK. Une semaine auparavant, il avait refusé de terminer le match contre le CAB. J'étais désigné à la rencontre MCA RCK et au moment de rentrer sur le terrain, je me suis dit, : qu'est ce que je suis en train de faire ici ? La pression avait atteint son paroxysme. Les deux équipes jouaient leur survie en division1. La FAF n'avait pas encore défalquée un point au MCA, à la suite des événements survenus à Batna. Ce n'était pas évident de se retrouver dans cet environnement. Mais cela s'était bien passé. * Parlez-nous de vos adjoints lors des matchs internationaux ? Je serai secondé par un juge de ligne égyptien. Depuis quelques années, nous nous entendons sur toute la ligne. * Malgré les différends entre l'Algérie et l'Egypte... On est restés tout le temps coopératifs et nous ne nous parlons pas des matchs entre nos deux pays. On est là pour faire correctement notre métier. * Issam Abd Al Fatah a dit récemment que c'est grâce à Raouaraoua que vous êtes parmi les 30 arbitres choisis par la FIFA. C'est une grande fierté pour moi de participer au Mondial et heureux que Raouraoua soit le président de la FAF. Cela dit, cet arbitre ne faisait partie des arbitres sélectionnés, en 2007. Ce Issam n'était même pas sur la liste des présélectionnés. * Combien touche un arbitre en Algérie ? 15 000 dinars par match. Entretien réalisé par Mouloud B.