A Gueugnon, avec Belhadj et Bouguerra, c'était «L'Algérian connection» En football, à l'instar des gardiens de buts, les attaquants sont une catégorie à part. Ils ne ressemblent pas aux autres joueurs. On peut les comparer aux sprinters en cyclisme, car ils ont leurs codes à eux. Là où ça se complique c'est qu'à l'intérieur même de la catégorie «attaquants», il y a 2 castes. Les attaquants qui aiment marquer sur des actions construites avec ouvertures, centres et coups de pieds arrêtés, et les Renards des surfaces qui fonctionnent à l'instinct, sentent le but, et qui traînent toujours dans les surfaces de réparation à la recherche du but comme un prédateur sur sa proie. Mansour Boutabout a de la chance, puisqu'il dispose des qualités qui lui permettent d'entrer dans les deux catégories. L'Algérie et Oran dans le cœur Il peut marquer des buts sur des actions construites à la manière d'un attaquant classique, mais il est aussi un Renard des surfaces, car il sent le but et se trouve toujours là pour gêner le gardien, contrer ou faire une déviation de la tête qui ira droit dans les filets adverses. En sélection algérienne, on peut le comparer à Nasser Bouïche ou Djamel Menad. Boutabout, grâce à son jeu de tête et à ses qualités physiques, est un poison pour les défenses avec ses appels incessants et son jeu sans ballon. Il est à l'image de ces Verts nouvelle génération, un patriote convaincu, un amoureux de l'Algérie son pays et Oran sa ville qu'il aime tant. Boutabout nous parle de sa carrière en club, de l'Equipe nationale qui lui manque beaucoup, et de sa vie de père de famille. On s'aperçoit que sous le sourire et le visage jovial de Mansour, il y a eu des souffrances et des batailles disputées pour en arriver là où il est aujourd'hui. Le petit loisir Mansour Boutabout est né le 20 septembre 1978 au Creusot en Bourgogne (France), à 30 kilomètres environ de Gueugnon, il est originaire de Gdyel, à côté d'Oran. Ses parents y résident actuellement. Pour ce qui est de ses débuts en football, Boutabout nous dira : «Le football était un petit loisir comme pour chacun de nous, pour passer le temps après l'école et il y avait un petit club à côté de chez nous je m'y suis inscrit et voilà. A onze ans au Creusot, j'ai signé ma première licence. J'ai fait toutes mes classes au Creusot, tout simplement et c'était un bon niveau, c'est pour cela que Gueugnon m'a contacté. En -17 ans on jouait contre Sochaux, Lyon…et c'est comme ça que je me suis fait remarquer.» Les choses iront très vite pour cet intarissable buteur. Remarqué par les recruteurs Gueugnonais, il rejoint le grand club de la Bourgogne à l'âge de 17 ans et demi, et joue en Ligue 2. «Lorsque je suis arrivé là-bas c'était tout nouveau, j'étais amateur et on m'a dit que si je faisais une bonne année, il y avait un contrat derrière. Le FC Gueugnon va souvent chercher des jeunes aux alentours, qui jouent dans des divisions inférieures. Ils sont venus deux ou trois fois me voir, ensuite j'ai joué contre Gueugnon et ça s'est fait naturellement. Après j'ai cravaché dur et la chance a fait que j'ai été repéré par l'entraîneur Gransart. Apres seulement trois mois d'entraînement, j'ai intégré le groupe pros et j'ai joué mon premier match de Ligue 2. Je ne l'oublierais jamais ce match, c'était à Toulon», dira t il. Boutabout restera à Gueugnon jusqu'en 2002, puis il rejoindra les rangs de Sète, un club de National (D3 Française). Il expliquera qu'il était descendu d'un palier pour mieux rebondir. Le moins que l'on puisse dire, est qu'il ne s'est pas trompé. A Gueugnon, avec Belhadj et Bouguerra, c'était «L'Algérian connection» Lors de la saison 2002/2003, il explosera à Sète. 31 matchs de joués et une avalanche de buts (16 buts). Boutabout reviendra l'année suivante à Gueugnon par la grande porte. Il claquera but sur but et effectuera une grosse saison. En plus de cela, il y avait au club la présence de Nadir Belhadj et Madjid Bougherra, ce qui donne une ambiance particulièrement algérienne aux vestiaires gueugnonais. Boutabout nous dira à ce sujet : «C'était une ‘Algérian connection' au FC Gueugnon de cette époque, car on était quand même six Maghrébins, 4 Algériens et 2 Marocains.» Le trio Belhadj-Boutabout-Bougherra a fait les beaux jours du FC Gueugnon à cette époque. «Il y avait une belle ambiance, on parlait de nos origines et de nos coutumes aux autres joueurs, Il y avait même certaines personnes qui n'étaient pas contentes de voir autant de Maghrébins dans l'équipe.» Une saison mi-figue mi-raisin au Mans La saison suivante (2004/2005) Boutabout décide de partir au Mans, un autre club de Ligue 2 mais qui est plus ambitieux que Gueugnon. Il effectuera une saison mi-figue mi-raisin. Ayant signé en cours de saison pour remplacer Daniel Cousin et aider le club à remonter le plus rapidement en Ligue 1, il connaîtra, nous dira t il, des problèmes d'adaptation et d'automatismes avec les autres joueurs. Le changement d'entraîneurs ne sera pas fait pour arranger les choses. Avec moins de temps de jeu, il marquera quelques buts, mais ce n'était pas le vrai Boutabout. « La Ligue 1, ça ne pardonne pas» Boutabout ne restera qu'une année au Mans, il rejoindra Sedan où il retrouvera son ami Nadir Belhadj. Meilleur buteur de l'équipe, il marquera surtout des buts décisifs. Sedan remonte en Ligue 1. Boutabout en parle : «Il y a un fossé énorme entre la Ligue 2 et la Ligue 1. Médiatiquement surtout, il est là le point essentiel. Il y a plus de pub, les stades sont pleins de supporters et de caméras, on parle plus de vous dans la presse, c'est fou. Quand on passes à côté d'un match, on ne nous rate pas. La Ligue 1, ça ne pardonne pas.» Entre Wallons et Flamands, à Courtrai Boutabout quittera Sedan pour Angers, où il ne restera que six mois. Pour connaître d'autres sensations, il s'engagera avec le club belge de Courtrai. Il reconnaît lui-même que ce n'était vraiment pas une bonne idée. «Après mon passage à Angers (janvier à juin 2008), je voulais me relancer mais je suis tombé sur un contexte un peu spécial. En fait, au club, il y avait une majorité de Flamands. On n'était que trois francophones (avec Salah Bakour et Tristan Lahaye). L'entraîneur (Hein Vanhaezebrouck) nous ignorait totalement et les autres joueurs aussi. Souvent, à l'entraînement, ils parlaient en flamand pour qu'on ne comprenne rien. Nous, on était à l'écart et le week-end on jouait en réserve. Même si on était bons, on n'avait aucune chance de jouer avec la première.» A Blida pour revenir en EN Dès qu'il a déposé ses valises en Algérie, Boutabout a annoncé la couleur. «Je suis là pour être remarqué par l'entraîneur national et, si Dieu le veut, revenir en EN. Il y a une année j'étais avec l'Equipe nationale. Je connais bien la maison et l'Afrique, alors je me dis que si je suis performant je pourrais peut-être retrouver la sélection. Ce serait formidable quelques mois avant la Coupe du monde.» Pour les fans blidéens, on attend avec curiosité ce que donnera l'association Ezechiel-Boutabout. Deux joueurs, le moins que l'on puisse dire, atypiques. * Bilan de carrière et palmarès de Mansour Boutabout CLUB ARRIVEE DEPART MATCHS BUTS Courtrai 29/08/2008 29/08/2009 3 0 Angers 28/01/2008 01/07/2008 10 0 Sedan 13/06/2005 28/01/2008 97 21 Le Mans 10/08/2004 13/06/2005 26 2 Gueugnon 01/07/2003 10/08/2004 40 14 Sète 01/07/2002 01/07/2003 1 0 Gueugnon 01/07/1996 01/07/2002 16 0 ----------------------------- * Un report qui tombe à pic L'USMB ne sera pas concernée par la journée de championnat du week-end prochain. Son adversaire, l'ESS, sera en appel pour le compte de la Coupe d'Afrique face aux Diables rouges. Cela permettra aux trois blessés, Ghalem, Djemaoune et Abed, de se soigner. D'un autre côté, Boutabout, la nouvelle recrue, aura du temps pour s'adapter et surtout trouver ses marques dans l'équipe qui compte énormément sur ses services. * Abed, Ghalem et Djemaoune absents Trois joueurs ne se sont pas entraînés avec le groupe et cela depuis le début de la semaine. Il s'agit de Ghalem, Djemaoune et Abed qui sont tous les trois blessés. * Trois jours de repos L'effectif blidéen s'entraînera sur la pelouse en tartan du stade de Mouzaïa et cela jusqu'à jeudi. Après, les joueurs bénéficieront de trois jours de repos. La reprise se fera dimanche prochain pour préparer la rencontre face au WAT.