«J'ai refusé Sochaux parce que sa proposition était indigne pour un international .» Abdelmalik Ziaya semble trouver ses marques avec son nouveau club, l'Ittihad de Djeddah. Il arrive à enchaîner les buts et est devenu un titulaire dans l'équipe. Cependant, il redoute d'être oublié dans la perspective de la Coupe du monde. * Comment les choses se passent-elles pour vous à l'Ittihad de Djeddah ? Je suis très satisfait de cette expérience. Après un mois et demi de présence ici, je me suis vite intégré dans le club et me suis intégré encore plus vite à l'environnement. * Le championnat d'Arabie saoudite n'avait pas souri aux joueurs algériens tels Mourad Meziane, Hadj Adlane, Adel Maïza ou Youcef Saïbi. Avez-vous tenu compte de ce paramètre dans votre choix ? Je ne veux pas parler au nom des autres. Peut-être ne s'étaient-ils pas bien adaptés. Me concernant, je n'ai pas rencontré ce problème. Je ferai de mon mieux pour que l'expérience soit enrichissante. * En arrivant à l'Ittihad de Djeddah, vous avez trouvé un club englué dans de multiples problèmes et éliminé de la Coupe du Prince héritier par un petit club. Cela ne vous a-t-il pas fait penser à renoncer à y jouer ? Non, jamais. Certes, le club était dans une situation peu enviable à cause des mauvais résultats, mais je n'en ai pas été affecté pour la simple raison que je n'étais pas responsable de cette situation. En tant que professionnel, je me devais de respecter mon engagement envers le club et les supporters. Je n'ai donc jamais pensé à renoncer, surtout que j'étais convaincu qu'un club comme l'Ittihad ne pouvait être ébranlé par un simple accident de parcours. * Sitôt débarqué au club, une affaire a éclaté, celle relative à la durée de votre contrat. Sans entrer dans les détails, confirmez-vous que cette affaire est réglée ? Il n'y a aucun problème. Le contrat court sur deux ans, pas plus. * Le championnat d'Arabie saoudite est connu comme étant le plus fort dans le monde arabe et votre club regorge de stars. N'aviez-vous pas craint d'être confiné dans le banc des remplaçants, surtout avec la présence des attaquants Chermiti et Boucherouane ? J'ai entendu beaucoup de choses à ce sujet et beaucoup de gens m'avaient mis en garde contre une expérience dans ce club avec le risque de me retrouver remplaçant. Cependant, j'avais confiance en mon potentiel et j'ai pu gagner une place de titulaire, si bien que notre entraîneur argentin a loué mes qualités, et les supporters m'ont vite adopté. * Vous avez inscrit de nombreux buts lors des matches amicaux, vous avez marqué un but en Coupe d'Asie et vous avez été l'auteur de la passe décisive pour la victoire dans le derby contre le Ahly de Djeddah. C'est encourageant, n'est-ce pas ? Effectivement. Cela m'a mis en confiance. Ce n'est qu'un début car je compte persévérer et faire encore mieux lors des prochaines semaines. J'aspire à devenir le buteur de l'équipe et à contribuer à aller loin dans la Ligue des champions asiatique et, pourquoi pas, remporter la Coupe du Roi qui est un objectif pour nous cette saison. * Des Algériens suivent les matches de l'Ittihad Djeddah parce que vous y évoluez et il y en a même eu qui étaient présents au stade lors de votre dernier match et qui ont accroché l'emblème national. L'avez-vous remarqué ? Oui, et j'ai ressenti une grande fierté et un immense bonheur en voyant le drapeau national flotter dans le stade. Lorsque j'avais inscrit le but, je me suis dirigé directement vers les supporters algériens pour les saluer. Je me considère désormais comme un ambassadeur de l'Algérie en Arabie saoudite et je ferai mon possible pour honorer mon pays sur et en dehors des terrains. * Ne regrettez-vous pas d'avoir raté l'opportunité de jouer en professionnel en France, à Sochaux ? C'est le destin qui m'a conduit à Djeddah. Je ne regrette pas d'avoir refusé Sochaux. * Certains accusent le président de l'ESS, Abdelhakim Serrar, de vous avoir obligé à opter pour l'Ittihad de Djeddah pour des considérations financières. Le confirmez-vous ou bien le démentez-vous ? Serrar n'a rien à voir dans mon choix. J'ai été le seul à avoir choisi. Le seul volet sur lequel Serrar a voulu m'influencer a été la durée du contrat car il voulait que je signe pour deux ans et demi, alors que j'étais déterminé à ne signer que pour deux ans. Le président de la FAF a pris position pour moi. Mis à part cela, le président de l'Entente ne m'a rien dicté. * Beaucoup de gens n'ont pas accepté à ce jour que vous ayez préféré l'Arabie saoudite à la France où vous auriez pu améliorer votre niveau et avoir de nouvelles perspectives. Quelle est la vraie raison de ce choix ? La seule raison est que la proposition que la direction de Sochaux m'a faite est indigne pour un international. On m'avait proposé un contrat de six mois afin de remplacer un attaquant blessé et avaient conditionné un prolongement du contrat par l'obligation de jouer dix matches au moins en tant que titulaire. C'était une sorte de mise à l'épreuve. J'ai refusé cette option car je suis un international et je m'apprêtais à participer à la CAN. Voilà pourquoi j'avais refusé. * En parlant de la CAN, vous n'avez pas beaucoup joué et des entraîneurs ont même affirmé que vous avez été lésé. Est-ce votre avis ? Je sais que même Madjer avait déclaré que je méritais d'avoir un plus grand temps de jeu, mais le sélectionneur avait fait des choix et je les respecte. Peut-être que si j'avais eu la chance de disputer un match dans son intégralité, j'aurais pu m'affirmer. Cependant, je m'interdis de commenter les choix de l'entraîneur. * Vous n'avez pas été convoqué pour le match amical de la Serbie. N'est-ce pas une manière indirecte de vous écarter ? Je ne le crois pas car Rabah Saâdane avait expliqué que je n'ai pas été convoqué afin de me permettre de jouer avec mon club et avoir du temps de jeu. Je ne crois donc pas qu'il s'agit d'une mise à l'écart. * Ne craignez-vous pas d'être privé de Coupe du monde, surtout que les joueurs évoluant en Europe ont les faveurs du sélectionneur ? C'est vrai que les joueurs émigrés font l'objet de toute l'attention. Nous voyons des joueurs qui accourent aujourd'hui pour jouer pour l'Algérie parce qu'il y a le Mondial. Où étaient-ils donc lorsque le football algérien allait mal ? J'espère que Saâdane ne m'oubliera pas et qu'il suivra mes prestations avec mon club. Les joueurs locaux ont aussi des qualités et ils peuvent défendre honorablement les couleurs nationales. En tout cas, avec ou sans le Mondial, ils répondent toujours présents pour défendre le maillot national. Pour ma part, les choses se passent très bien dans mon club et je joue à mon niveau, de l'avis même de mon entraîneur qui a fait mes éloges plusieurs fois.