La quinzième cérémonie du Ballon d'Or El Heddaf - Le Buteur s'est déroulée dans la soirée du dimanche à Ain Benian à l'école supérieure d'hôtellerie. Comme à chaque édition, la soirée a été riche en émotions et en moments forts. Les très nombreux téléspectateurs ayant suivi la cérémonie en direct sur les chaînes nationales ont beaucoup apprécié. La cérémonie de remise du Ballon d'Or est devenue une tradition chez les quotidiens El Heddaf - Le Buteur, qui tentent toujours de contribuer à la renaissance du football algérien et donner un véritable coup de main aux instances pour que le football algérien retrouve son lustre d'antan. Mahrez en présence de sa famille Le premier point fort de cette 15e édition du Ballon d'Or a été incontestablement la distinction de Ryad Mahrez. Sans grande surprise, l'ailier droit de Leicester City a remporté l'édition 2015, devançant ainsi deux de ses coéquipiers en sélection... et de justesse. Il s'agit de Yacine Brahimi du FC Porto et Islam Slimani du Sporting Lisbonne. Ce trophée est le premier dans sa jeune carrière. La star des Foxies a épaté tout le monde. Il est considéré comme une véritable révélation en Premier League anglaise après ses doublés et un triplé inscrits, sans oublier bien sûr sa prestation vraiment étincelante face à Chelsea, ce qui a précipité le départ de José Mourinho du club. Ryad Mahrez a reçu le trophée des mains de la star égyptienne, Mohamed Aboutrika, qui reste une icône du football égyptien, africain et arabe. Aussi, un moment fort, c'est la présence de la mère de Ryad Mahrez ainsi que tous les membres de sa famille. Le Ballon d'Or honorifique de Bencheikh et les prières pour Lalmas Le deuxième moment fort de cette édition, c'est Ali Bencheikh. L'ancien chouchou du Mouloudia d'Alger des années 1970 et 80, qui a permis au Doyen de remporter sa première et unique coupe d'Afrique des clubs, a été honoré à l'occasion. On lui a donc décerné le Ballon d'Or honorifique pour tout ce qu'il a donné au club de cœur, le Mouloudia et la sélection nationale avec laquelle, il a remporté la médaille d'or des Jeux africains. Ali Bencheikh a été aussi Ballon d'Argent africain. Mais il ne faut pas oublier aussi l'hommage rendu par Ali Bencheikh à l'ancienne gloire du Chabab de Belouizdad, Ahcène Lalmas, souffrant : «S'il y a bien quelqu'un qui mérite le Ballon d'Or honorifique avant moi, c'est bien Ahcène Lalmas qui était un grand joueur. Je prie Dieu Tout Puissantde de lui prêter longue vie». Un hommage qui lui a valu les applaudissements de l'assistance. La montée sur l'estrade de Ali Bencheikh ou « Alilou » comme l'appelaient les intimes, a déclenché les applaudissements de l'assistance. C'est Abdelkader Drif, le président historique du Mouloudia qui a remis le trophée à son ancien protégé, non sans tenir un discours émouvant. Aboutrika honoré pour son amour pour le pays L'invité de marque de cette cérémonie a été l'Egyptien, Mohamed Aboutrika, qui a décidé de prendre sa retraite après une carrière riche en consécrations. La star égyptienne qui détient le record d'avoir remporté trois Coupes d'Afrique des nations à savoir en 2006, 2008 et 2010, possède un palmarès très riche, que ce soit avec les Pharaons d'Egypte ou même en club avec Al Ahly. Le directeur général d'El Heddaf et Le Buteur, Nabil Amra, a tenu à honorer Mohamed Aboutrika pour l'ensemble de sa carrière, mais aussi pour son amour envers l'Algérie. Malgré ce qui s'est passé en 2009 à l'occasion de la rencontre Egypte-Algérie, Aboutrika a été l'unique joueur côté égyptien à ne pas avoir insulté l'Algérie et son passé révolutionnaire glorieux. A cette époque, il avait déclaré : «L'Algérie est un pays frère. C'est aussi un pays possédant une grande histoire qu'on doit impérativement respecter, avec son million et demi de martyrs, pour libérer ce pays du colonialisme». Les Algériens ont en mémoire cette fameuse phrase d'Aboutrika, qui faut-il encore le souligner, s'est toujours montré solidaire avec les frères palestiniens. L'honneur pour les militaires et les olympiques Outre l'ES Sétif et l'USM Alger, deux autres sélections ont été aussi honorées. Tout d'abord, l'ESS a été honorée pour son titre de champion d'Algérie puis l'USM Alger pour sa participation à la finale de la Ligue des champions africaine qu'elle a perdue face aux Congolais du TP Mazembe. Pour les sélections, il y a eu la sélection militaire qui a été championne du monde en Corée du Sud au mois d'octobre dernier. Le général Benziane Mokdad, directeur du sport militaire, est monté sur scène pour recevoir le trophée en compagnie de Mohamed Amine Abid et surtout Oussama Darfalou, auteurs de deux buts en finale. La sélection olympique n'a pas été en reste, elle aussi. En effet, la qualification aux Jeux olympiques, trente-six ans après la dernière apparition algérienne aux JO constitue une grosse performance et un évènement majeur. Mohamed Raouraoua, président de la FAF, l'assistant de Pierre André Schürmann, Tarek Nouioua en l'occurrence ainsi que les joueurs Darfalou, Kenniche, Abdellaoui, Benkhemassa et d'autres encore sont montés sur scène pour être honorés. Désormais, ils savent que les Algériens attendent une bonne performance lors du rendez- vous de Rio de Janeiro. Slimani n'a pas été oublié Bien qu'il soit actuellement le meilleur buteur du championnat portugais et bien qu'il affiche une forme exceptionnelle qui a conduit le Sporting de Lisbonne vers la première place du championnat, Islam Slimani a été devancé de quelques voix seulement pour remporter le Ballon d'Or. Une déception sans doute pour l'ex-Belouizdadi, mais qui n'a pas été oublié tout de même. Islam Slimani s'est vu décerné le trophée de meilleur buteur de la sélection nationale, pour avoir marqué un nombre important de buts. C'est son ancien président au CRB, celui qui l'avait découvert à la JSM Chéraga pour l'emmener ensuite au Chabab, l'actuel président de la LFP, Mahfoud Kerbadj, qui avec un gros sourire, est monté sur scène pour recevoir le trophée à la place du joueur, absent de la cérémonie pour des d'obligations professionnelles. Mahfoud Kerbadj, très attaché à son poulain, avait marqué sa présence lors des négociations du joueur avec le FC Nantes, avant de prendre la décision d'aller au Portugal pour négocier avec les dirigeants du Sporting, qui avaient formulé une offre. Kerbadj avait conseillé le joueur pour faire le bon choix et ne pas compromettre sa carrière. Présence en force de la génération des années 1980 La génération dorée du football algérien durant les années 1980, celle qui avait réalisé deux qualifications de suite en Coupe du monde en 1982 et 1986, a marqué sa présence en force à la cérémonie. On pouvait apercevoir Ali Bencheikh, Djamel Menad, Ali Fergani, Lakhdar Belloumi, Rabah Madjer, Mahmoud Guendouz. D'autres anciens joueurs étaient aussi au rendez-vous comme Zoubir Bachi, Saïd Allik, ancien joueur et président de l'USMA. D'anciens dirigeants et même en poste actuellement ont marqué leur présence. Bensebaïni reçoit son trophée des mains de son président Ramy Bensebaïni, un nom à retenir. Déjà, il commence à émerger depuis son transfert à titre de prêt du Paradou AC à Montpellier. Le joueur finira par s'imposer comme une pièce maîtresse en EN. Christian Gourcuff en est persuadé et, justement, pour cette raison, le technicien français avait décidé de le retenir en sélection à l'occasion de la double confrontation face à la Tanzanie, afin de faire son apprentissage. En tout cas, Ramy Bensebaïni a vécu un moment carrément inoubliable, comme il l'avait si bien dit : «C'est un moment important dans ma carrière, je remercie ceux qui m'ont honoré». Le défenseur de Montpellier a été honoré comme la révélation de la saison. C'est son ancien président au PAC, celui qui avait contribué à sa réussite après une formation solide à l'académie de Jean-Marc Guillou, Kheireddine Zetchi, qui lui a remis sa distinction. Pour Zetchi, c'est aussi une consécration pour l'académie du Paradou, dont les fruits du travail sont là.