Djamel Belmadi, le premier lauréat de l'histoire du Ballon d'Or algérien, garde un souvenir magnifique de sa consécration en 2001. Belmadi qui a gagné un autre titre avec Lekhwiya, en remportant la Supercoupe du Qatar récemment, estime que la distinction de Riyad Mahrez est somme toute logique arguant du fait qu'il a cassé la baraque en Premier League, en cette fin d'année 2015. Djamel, tout d'abord félicitations pour votre nouveau trophée gagné avec Lekhwiya, on voudrait avoir votre avis sur cette consécration ? C'est un nouveau trophée, jamais gagné par Lekhwiya qui vient étoffer le palmarès de cette équipe. Une consécration qui me tenait à cœur parce que c'était le premier objectif tracé pour cette saison avec mes dirigeants. C'est aussi une bonne récompense après tout le travail accompli jusque-là. En plus du sacre, ce succès intervient après 7 victoires consécutives et qui nous permet de rester invincibles. Riyad Mahrez a été sacré meilleur joueur algérien de l'année 2015, quelle est votre réaction, en tant qu'ancien détendeur de ce trophée ? Premièrement, je dois le féliciter, je sais ce que représente un Ballon d'Or dans la carrière d'un footballeur, c'est une distinction prestigieuse parce que j'ai eu l'honneur et la chance de l'avoir gagné dans sa première édition. Vous n'avez pas assisté à la cérémonie, avez suivi l'événement ? C'est toujours pour moi un honneur d'être présent, malheureusement, cette année, mon emploi du temps ne le permettait pas. Bien sûr, quand je peux, je réponds toujours à l'invitation parce que c'est un rendez-vous important de l'année sportive. Malgré cela je suis toujours ça de très près. Qui l'aurait mérité, selon vous, ou plutôt quel aura été votre favori ? Ecoutez, les joueurs qui étaient en compétition avec lui, notamment Slimani et Brahimi, étaient aussi des favoris en puissance. Je veux dire que le choix était vraiment difficile à faire. Slimani sort une année magnifique, il a été vraiment remarquable avec le Sporting de Lisbonne. Brahimi réalise un énorme travail au FC Porto, donc voilà, la compétition est serrée et la concurrence rude entre nos internationaux, et ce pour le bien de nos joueurs et surtout de l'EN. Ce qui vient donner plus d'importance et de valeur à cette distinction décernée par Le Buteur et El Heddaf. Un mot peut-être sur Riyad Mahrez en tant qu'entraineur et ancien joueur de haut niveau... Pour Mahrez, franchement, on n'a qu'à le féliciter. Avec ses grosses performances à Leicester il surprend tout le monde. Sur la durée, cette équipe parvient à maintenir sa place de leader au classement et le grand mérite revient notamment à Mahrez. C'est vrai que Vardy est buteur mais Riyad est l'acteur principal du succès de son équipe. Il a surtout la responsabilité de faire le jeu, c'est lui qui marque, tout passe par lui, donc, aujourd'hui, Mahrez a franchi un palier, et franchement, pour tout cela, Mahrez mérite amplement. Vous le voyez atterrir dans un grand club, comme le PSG, Chelsea ou le Barça ? Il a les qualités pour atterrir dans un grand club. C'est vrai qu'il est passé par des moments difficiles mais aujourd'hui, Mahrez n'est pas un joueur surprise. Il arrive dans un club qui n'est pas Chelsea, Manchester United ou le Real Madrid, ni encore moins le PSG et en termes d'individualités, il est arrivé à tirer son épingle du jeu. Avec son sérieux et son humilité, je ne vois pas pourquoi il ne réussira pas dans un grand club à partir du moment qu'on lui offre la responsabilité. Il est régulier, il a grandi doucement mais sûrement, donc la prochaine étape c'est évidemment aller dans une grande équipe où il y aura plus de concurrence, et plus d'exigences. Que représente pour vous le Ballon d'Or ? J'ai eu l'honneur d'être le précurseur de ce trophée qui est cher pour tous les footballeurs algériens. A l'époque et à chaque cérémonie où j'avais assisté, c'était déjà relevé. C'était très bien organisé avec des invités de qualité, avec des grands noms du football international. Moi j'ai eu l'honneur de recevoir mon Ballon d'Or des mains de nos grands internationaux à savoir Belloumi et Madjer. C'était un moment fort pour moi et ce titre n'est pas du tout symbolique lorsqu'on sait que ce trophée a une grande importance sur la scène footballistique. Justement, cette année, c'est Aboutrika qui a remis le trophée à Mahrez, un commentaire ? C'est un joueur et un homme que tout le monde apprécie, moi en premier, ça fait plaisir de voir que des gens de ce calibre-là se déplacent et assistent à la cérémonie du Ballon d'Or. C'est tout à son honneur et en votre honneur qu'Aboutrika remette le trophée du meilleur joueur algérien, cette année. Pour terminer, la fin de saison s'annonce comment pour vous ? La fin de saison s‘annonce difficile avec la Champions League asiatique qui va arriver, le championnat qui demeure jouable mathématiquement, donc voilà pourquoi je vous ai dit que c'était important de démarrer la saison par cette victoire en finale de la Supercoupe du Qatar. C'est de bon augure pour le reste de l'année, Inch'Allah.