«Je ne veux pas qu'on mette inutilement la pression sur les joueurs.» Le championnat marquant un temps d'arrêt ce week-end, l'occasion était propice pour se rapprocher du coach chéliffien afin qu'il nous fasse le point de la situation en ce moment où son équipe semble bel et bien avoir repris du poil de la bête. Sid Ahmed Slimani nous donne son avis de technicien et n'omet pas de parler de choses et d'autres liées au quotidien de l'ASO que d'aucuns ne s'attendaient point à voir, de manière aussi ostensible, sortir la tête de l'eau. «Désormais, on sera attendus à tous les tournants» «Je crois que tout est allé très vite en cette phase retour où on a provoqué un véritable effet surprise tant personne ne donnait cher de notre peau après une portion de parcours en dents de scie où on ne parvenait pas à être réguliers dans nos résultats. Notre réaction a été fulgurante, même si cela ne s'est pas fait ressentir de manière brusque, mais comment interpréter autrement la situation maintenant qu'on se retrouve tout prêts du podium alors qu'il y a quelques journées à peine on flirtait avec la zone dangereuse. Notre regain de vitalité va faire que dorénavant toutes les équipes vont nous attendre au tournant. Je dirai même que nous serons en quelque sorte l'équipe à battre, car nous sommes devenus une menace pour nos futurs adversaires qu'ils soient concernés par les enjeux du haut ou du bas de tableau.» «Non, à Chlef, on n'est pas des adeptes du catenaccio !» Concernant certaines critiques sur la manière de jouer l'équipe à laquelle il est reproché, surtout depuis sa venue, qu'elle opte généralement pour la défensive, Slimani a répliqué : «Ceux qui croient que l'ASO adopte un schéma tactique défensif n'ont pas raison, car depuis ma venue j'ai toujours cherché à gagner. Comment puis-je opter pour la défensive au moment où l'équipe était en queue de classement ? Ce besoin de points qu'on éprouve de manière vitale ne nous aurait jamais permis de rester cantonnés dans notre camp en attendant que les points tombent d'eux-mêmes dans notre escarcelle. Non, ce serait irréaliste tout comme l'est le fait de nous accuser d'être des adeptes de la défensive alors qu'il n'y a rien de plus faux. Ce que j'ai fait à mon arrivée, c'est commencer par changer le dispositif défensif en le ramenant de cinq joueurs à quatre avec une défense plate, et maintenant j'ai changé les défenseurs qui n'ont pas de bonne relance et j'ai préféré convertir des milieux de terrain comme Sidibé et Gharbi que j'ai fait reculer d'un cran tout en pouvant compter sur eux pour prêter main-forte devant comme ils en ont l'aptitude. Ceci sans oublier que nous jouons la plupart du temps avec trois attaquants et parfois quatre. D'ailleurs il est édifiant que l'on soit la troisième meilleure attaque du championnat avec deux joueurs en course pour le titre de meilleur buteur de la compétition, donc de grâce que l'on nous épargne les faux procès ! » «Certains joueurs m'ont déçu» Slimani a ajouté qu'à son arrivée, il avait une image sur certains joueurs qu'il avaient vus auparavant, mais ces éléments n'ont finalement pas été à la hauteur de ses attentes : «A ma venue, je connaissais déjà certains joueurs sur lesquels je comptais un peu, mais en fin de compte, j'ai constaté qu'ils étaient loin de respirer la forme et encore moins d'avoir le rendement auquel je l'attendais de leur part. Il me fallait prendre des mesures et c'est ce que j'ai fait en les écartant du onze pour faire confiance aux jeunes qui ne m'ont pas démenti en me donnant entière satisfaction. Cela dit, tout le monde sait qu'avec moi, il n'y a pas de titulaires indiscutables et c'est toujours les plus en forme du moment qui sont alignés.» «Il n'y a pas d'affaire Ziane» Concernant tout ce qui s'est dit sur l'affaire Ziane Chérif qui avait eu un malentendu avec lui à cause de sa mise à l'écart des 18, Slimani a tenu à préciser : «Je crois que cette affaire a pris une proportion qu'elle n'aurait jamais dû connaître. Pour moi cet élément faire partie d'un groupe et il doit respecter les règles. Il a eu une blessure qui l'a écarté un bout de temps des terrains et j'ai dû donner la chance à un autre qui m'a procuré entière satisfaction, d'autant que l'équipe a commencé à se sentir plus à l'aise derrière. D'ailleurs sur le plan comptable, les résultats m'ont aussi donné raison et donc je ne voyais pas à quelle utilité je devais modifier la donne qui s'était instaurée en l'absence de Ziane Chérif qui doit travailler comme les autre pour revenir et attendre sa chance comme l'a fait son camarade, c'est tout.» «Je ne veux pas qu'on mette inutilement la pression sur les joueurs» Concernant ses objectifs pour cette saison, Slimani nous a confié qu'à son arrivée, il avait pour mission de redresser la barre et faire revenir l'équipe parmi les meilleurs tout en la reconstruisant et la préparer pour les saisons à venir et maintenant qu'elle se retrouve en sixième position, certains ne s'empêchent pas de parler d'ambitions alors qu'en début de saison on lui prédisait la relégation. Toutefois, Slimani garde la tête bien sur les épaules, même s'il compte bien maintenir le cap droit devant : «On ne peut pas s'arrêter en si bon chemin, on foncera, mais il faut savoir que rien n'est gagné d'avance et de la même façon qu'on garde toutes nos chances d'arriver au podium, on peut tout aussi bien passer à côté. Donc, on ne va pas se mettre de pression inutile en continuant à joueur comme on le fait présentement et tant que ça rapporte alors pourvu que ça dure.» «Ce serait un grand bonheur de gagner la Coupe d'Algérie avec l'ASO» Concernant les chances de l'équipe en Coupe d'Algérie, Slimani n'a pas caché son envie d'aller en finale : «Depuis que je suis entraîneur, j'ai connu les meilleurs moments avec l'ASO et je considère l'accession de l'équipe en 2001 comme mon meilleur souvenir et après 10 ans il est temps pour moi d'avoir un titre. Mon plus grand bonheur serait que ça m'arrive avec l'ASO et je pense que le coup est parfaitement jouable cette saison en Coupe d'Algérie où nous sommes bien placés pour passer aux demi-finales ; et à partir de là, tout sera du domaine du possible. Pour l'heure, on croise les doigts en tâchons de rester sur la bonne dynamique qui est la nôtre en ce moment et qui ne pourrait que mener au meilleur à venir. En tout cas, on défendra crânement nos chances, même si de grosses cylindrées comme le MCA, la JSK et l'ESS sont encore en lice. Ce sera aussi l'occasion de prouver qu'on n'a rien à leur envier.»