Boukhlouf : «Je ne voulais pas voir les tirs au but par superstition». Au terme d'une rencontre très difficile face à un ténor de la Division 1, les poulains de Mustapaha Biskri y ont cru jusqu'au bout. Les Cabistes étaient appliqués, très concentrés. Ils croyaient dur comme fer en leur étoile. Les Daïra, Fezzani, Messaâdia n'ont connu que l'Interrégions avant d'atterrir au CAB et de connaître la Division 1. Les 90 minutes plus les prolongations n'avaient rien donné. Biskri choisit de jouer un coup de poker en incorporant le gardien de but Aouiti. Ce dernier avait déjà qualifié son équipe face à Blida lors des huitièmes de finale. Il avait sorti le penalty de Belahouel. Face à la JSK, la première série n'avait pas départagé les deux équipes. Mais, Aouiti récidivera en sauvant un penalty tiré par Cherif El Ouazzani. Le stade du 1er-Novembre acquis dans sa quasi-totalité ou presque aux Rouge et Bleu pouvait exploser, après la qualification du CAB. Une joie indescriptible s'en suivit. Fezzani s'en alla grimper sur le but, pour la photo. Des moments inoubliables qu'un joueur pourrait vivre une seule fois dans sa carrière. C'est pour cette raison que nous avons donné la parole aux Cabistes, à commencer par les responsables du club, le coach, puis quelques éléments accrochés par hasard, Aouiti, Boukhlouf et Frioua. * Aouiti : «Le coach m'a demandé de me tenir prêt» l «En quart de finale face au MCA, le coach m'avait averti qu'au cas où nous arrivions aux tirs au but, il allait me faire rentrer mais on avait marqué un but dans les prolongations. Face à Blida, on est allés jusqu'aux penalties. J'en avais sorti un, celui de Belahouel, et Boutabout en avait raté un. Cette fois, je me tenais prêt. Il y avait trop de pression. Hadjaoui se tenait souvent en dehors de la ligne et l'arbitre lui faisait la remarque. Puis, on avait raté un penalty. Du coup la pression est montée d'un cran. Il fallait que je garde toute ma lucidité. Cette qualification n'est que du bonheur.» * Boukhlouf : «Je ne voulais pas voir les tirs au but par superstition» l «C'est le fruit d'un travail de toute une saison. On a donné du bonheur à toute la région des Aurès. Je ne voulais pas regarder les tirs au but car je ne supporte pas ces moments difficiles. En plus, cela m'a rappelé la période durant laquelle j'évoluais dans la catégorie des juniors sous le maillot du MSPB. Je me souviens qu'on était arrivés à passer quelques tours grâce aux tirs au but. C'est pour cette raison que j'ai décidé de me cacher le visage. J'espère que nous n'allons pas nous arrêter en si bon chemin et que nous aurons la possibilité de gagner le trophée.» * Frioua : «Les joueurs me disent beaucoup de bien de Biskri» l «Il m'arrive de rencontrer quelques anciens coéquipiers. Les joueurs me disent beaucoup de bien de Biskri. Je suis très content de savoir que le CAB est en finale. Les joueurs ont cravaché dur. Ils méritent de gagner cette Coupe d'Algérie.»Frioua, qui avait débuté cette saison avec le brassard de capitaine, ne participera pas à la finale pour des raisons qu'il n'est plus nécessaire d'évoquer. Il pourrait opter pour l'USMH mais il confie qu'il va attendre l'ouverture du marché des transferts pour finaliser. * Nezar : «Maintenant, il faut brandir la coupe» l C'est le deuxième président dans l'histoire du club qui réussit à propulser les Rouge et Bleu du CAB en finale de la Coupe d'Algérie. Après la finale de 97, le CAB arrive à sa deuxième après avoir éliminé les meilleures équipes du championnat. Nezar nous confiera : «On est en finale et on va tout faire pour remporter le trophée. Nous sommes fiers d'avoir donné du bonheur aux Batnéens. Je souhaite que nous rencontrions l'Entente en finale pour que la Coupe d'Algérie reste dans la région de l'Est.» * Farhi : «C'est l'apothéose !» l On a pu joindre le porte-parole du CAB quelques heures après la qualification de son équipe. Il nous fait cette déclaration pratiquement à chaud : «C'est l'apothéose ! La chance nous a souri depuis le premier tirage au sort, à l'exception de notre déplacement à Souk Ahras. On a su en tirer profit et exploiter cette chance. Cela ne diminue en rien du mérite de nos joueurs. Ils ont su se transcender et ont réussi à sortir de grosses cylindrées. Notre objectif à présent est de gagner ce trophée.» * Biskri : «Des larmes de joie» lMustapha Biskri avait laissé couler ses larmes à la fin de la partie : «C'était des larmes de joie. On avait rencontré l'une des meilleures équipes du championnat. La JSK nous avait posé beaucoup de problèmes durant toute la rencontre. Il y a eu les prolongations, les tirs au but. On avait commencé par rater un penalty, mais fort heureusement, on s'en est très bien sortis. Je remercie les joueurs qui ont été volontaires à souhait. Ils se sont dépensés sans compter pour arriver en finale. C'est ma deuxième finale, après celle de 2006. J'espère que cette fois sera la bonne.»