«Je prendrai le plaisir d'analyser et d'observer l'évolution du football dans ses différents aspects à travers les matchs qui seront diffusés... Tout comme d'ici peu de temps.» Pourriez-vous nous décortiquer les faiblesses et les forces des Verts actuels ? Selon mon observation, les Verts forment un groupe solidaire s'articulant autour d'un noyau composé d'anciens joueurs que sont les Ziani, Mansouri, Yahia, Belhadj et Bougherra qui tirent l'équipe vers l'avant. Ce groupe adhère à un objectif collectif. Ils paraissent déterminés à réaliser un rêve commun. Et une partie de ce rêve a déjà été exaucée et qui se matérialise en cette belle qualification au Mondial en Afrique du Sud. L'autre partie débutera le 11 juin avec, je l'espère au bout, un bon parcours honorable et digne de leurs ambitions et de celles de tous les Algériens. Ensuite, l'Equipe nationale dispose de joueurs de qualité technique avérée. Ajoutons-y une bonne dose d'expérience du haut niveau et avec les nouveaux arrivants, l'émulation sera encore plus grande, plus excitante et plus palpitante. Ce qui devrait élever davantage le niveau de l'équipe pour la bonifier. Et les faiblesses ? Quant aux faiblesses, je me contenterai de citer la multitude de blessures, le manque de compétition de certains joueurs et l'insuffisance de la cohésion du groupe, en termes de jeu collectif, qui paraissent relativement, à mes yeux, comme le talon d'Achille de l'Equipe nationale. Est-ce que vous pensez que les joueurs en manque de compétition flagrante pourraient recouvrer la plénitude de leurs atouts avant le Mondial ? Justement, en revanche leur repos forcé pourrait être exploité par le staff technique par un travail spécifique qui hisserait ces joueurs à une forme optimale sur le plan physique. Mais cela, à condition de disposer du temps nécessaire pour l'accomplir. Mais est-ce que le temps est suffisant justement ? Compte tenu du programme des Verts, en tout cas celui que j'ai lu dans la presse, il me semble qu'ils ont suffisamment de temps pour revenir à un bon niveau sur le plan physique et par conséquence retrouver la plénitude de leurs capacités physiques. J'y crois de mon côté. Comment voyez-vous l'évolution des Verts au Mondial, face à ses adversaires du groupe ? Pour ma part, dans ce type de tournoi, il s'agit de déterminer avec précision et en fonction des données et des capacités de l'équipe, l'objectif technique assigné au groupe. Plus clairement, il faudra dire surtout s'il s'agira de se qualifier au prochain tour ou bien de faire une bonne participation sur le plan de la qualité du jeu et de la bonne représentation du football algérien. Il est clair que nous n'avons pas les mêmes objectifs techniques que l'équipe anglaise. C'est en fonction des réponses apportées à cette question que nous pourrons déterminer l'évolution de l'équipe. En pratique, il s'agit soit de faire des calculs dans le jeu pour aboutir à un résultat de match, ce qui ne garantit pas une bonne prestation, ou alors de bien jouer pour séduire et plaire. Et là encore, ça ne vous garantit pas un bon résultat. Trouver la solution entre les deux conceptions serait l'idéal, selon ma vision des choses. Meziane Ighil nous a habitués à ne travailler que dans le monde du sport, mais dans quel métier va-t-on vous revoir ? Vous savez, j'ai fait beaucoup de choses dans ma vie, mais c'était toujours lié au sport, au football principalement. J'ai été joueur, entraîneur de club, président de club, sélectionneur national, journaliste sportif, commentateur, directeur technique national, conseiller du ministre des Sports, (Ziari, l'actuel président de l'Assemblée Populaire Nationale, ndlr) ; j'ai un peu touché à tout ce qui est lié au football. Mais j'avoue que le métier qui me passionne le plus et qui me convient le mieux est celui d'entraîneur, malgré toutes les difficultés liées à ce poste chez nous. C'est là que je me sens le plus dans mon élément, même si le rôle de journaliste n'est pas mal… (il sourit). Est-ce qu'on peut comprendre que vous allez reprendre votre métier d'entraîneur dans les semaines à venir à la tête d'un club ? C'est ce que j'aimerais faire le plus en tout cas. Je suis tellement mordu par le football que je vous mentirais en vous disant que je ne voudrais pas retrouver l'ambiance du banc et des entraînements. Le métier d'entraîneur me passionne à un point très haut et puis, ce métier, c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas ! C'est une façon de gérer, entraîner, diriger le travail d'une équipe et c'est ce que je sais faire de mieux dans ma vie. Je fais ce métier depuis à peu près 24 ans et c'est ce que j'aimerais faire, c'est sûr. Est-ce que vous avez déjà été approché par des présidents de club dans ce sens ? Pour l'instant, concrètement, il n'y a que les dirigeants du NAHD qui sont venus discuter avec moi récemment sur l'avenir du club en souhaitant que je les accompagne dans leur projet de remettre le NAHD à la bonne place. Ils veulent reconstruire pour l'avenir et ils sont venus m'en parler, mais sans rentrer dans les détails. Ça s'est fait plus à titre amical pour l'instant. On verra un peu plus tard ce que ça va donner. Mais l'intention est claire et ils souhaitent une contribution de ma part dans ce projet. Mihoubi vient de démissionner, le NAHD va mal, non ? Je l'ai appris et je le regrette beaucoup. Mihoubi est quelqu'un de très sérieux, compétent et passionné par le métier. J'ai eu beaucoup de discussions avec lui, on s'est beaucoup appelés. Mais c'est ça la vie d'un entraîneur, un jour ici, un autre là. C'est comme ça. Mihoubi saura rebondir parce qu'il a des qualités et c'est un garçon entier et très dévoué pour son métier. Quant au NAHD, c'est vrai que le club n'est pas à sa place aujourd'hui et que la saison a été très difficile pour les supporteurs, mais je suis sûr qu'il se relèvera très prochainement, car les grands clubs ne meurent jamais. Il y a plus de chances de vous voir au NAHD la saison prochaine ? Pas forcément…, sincèrement pas forcément. Si vous voulez, je trouve à la limite que c'est même naturel que ce soit ma propre famille du NAHD qui me fasse la première proposition. Cela ne m'a pas surpris, vu que le NAHD a toujours été mon club et c'est là que j'ai fait toutes mes classes en tant que joueur, entraîneur ou président. Je n'ai donc rien décidé au jour d'aujourd'hui, pour être clair avec vous. Mais on verra d'ici peu l'évolution des choses. Un dernier mot, monsieur Ighil ? Pour l'instant, j'attends avec impatience le démarrage de la Coupe du monde qui reste un événement majeur, d'autant plus que notre Equipe nationale y prendra part. Je prendrai le plaisir d'analyser et d'observer l'évolution du football dans ses différents aspects à travers les matchs qui seront diffusés... Tout comme d'ici peu de temps, je prendrai la décision de répondre aux différentes sollicitations que je recevrai. Je dirai avant de terminer bonne chance à notre Equipe nationale et je transmets à tous mes encouragements les plus sincères. Bon vent à tous !