«En plus d'être un bon ami à moi, Mekhloufi était mon idole». Jean-Michel Larqué, commentateur vedette de TF1, se confie au Buteur. Rencontré avant le début du match Tunisie-France à Radès, dimanche passé, il a accepté de nous livrer ses impressions sur la qualification de l'Algérie en Coupe du monde. Il a abordé cet entretien avec émotion, surtout qu'il est très attaché à l'Algérie quand on sait que son ami intime et idole n'est autre que Rachid Mekhloufi. Larqué estime que le retour de l'Algérie sur la scène internationale n'est guère une surprise. M. Larqué, c'est le quotidien sportif algérien Le Buteur. On aimerait bien, si ça ne vous dérange pas, vous interviewer pendant quelques minutes… Oui, pas de problème. Surtout que vous êtes des Algériens. Je peux vous accorder quelques minutes. L'Algérie a effectué son retour sur la scène internationale, après une absence de 24 ans, quel est votre avis ? Je pense que tout est normal. Le fait que l'Algérie soit revenue sur la scène internationale me paraît tout à fait logique, vu son passé glorieux. C'est un pays qui a tout le temps renfermé de grands joueurs. Au contraire, c'est l'absence des Verts de la Coupe du monde qui était complètement anormale. C'est une nation de football. En plus, elle possède une jeunesse qui aime beaucoup le foot et les joueurs ont beaucoup de qualités. Avez-vous suivi son parcours durant les éliminatoires ? Très honnêtement, oui. Je suis toujours le parcours de l'Algérie. Vous savez, j'ai beaucoup d'amis Algériens avec lesquels on parle du football algérien, notamment cette année où les Verts ont réalisé un bon parcours. Parmi vos amis, il y a Rachid Mekhloufi… Oui, Rachid est un ami intime à moi, mais aussi mon idole. Lui, il le sait bien. On a joué ensemble à l'ASSE. Il y avait aussi Kader Bettar. Sans doute, vous avez suivi la double confrontation face à l'Egypte… Oui, bien sûr, pour des raisons parfois sportives, parfois extra sportives. L'Algérie a réussi à se qualifier à la phase finale de la Coupe du monde, quelques jours après sa défaite au Caire. Cette victoire prouve que les joueurs sont forts de caractère. Ils ont un moral d'acier. Maintenant, l'Algérie est en Coupe du monde, c'est une bonne chose, certes, mais il faudra quand même effectuer un bon parcours. Il faut bien y figurer, car ça pourrait se retourner contre vous. La défaite de l'Algérie face à la Serbie et l'Irlande va, selon les spécialistes, avoir un effet positif sur les joueurs pour remettre les pieds sur terre, votre avis ? Je pense que c'est un peu bizarre. J'ai trouvé anormal que le sélectionneur ait changé un grand nombre de joueurs, en ramenant des éléments qui n'étaient pas prévus. Bon bref, il faut continuer à travailler. Donc, le fait de ramener sept nouveaux joueurs constitue un désavantage pour l'Algérie… Ah, oui. Ça peut être une arme à double tranchant. Le gardien de but algérien est annoncé comme le meilleur au monde. Mais on voit qu'il est complètement déstabilisé. Il ne faut pas faire trop dans les changements. Il y a un problème de taille, puisque certains joueurs sont blessés et d'autres accusent un manque de compétition… Oui, mais même dans le groupe français on vit la même situation. Il y a des blessés et certains aussi accusent un manque de compétition. Maintenant, c'est au sélectionneur national de trancher, de peser le pour et le contre. Je n'ai pas la prétention de me substituer au rôle de l'entraîneur. Un joueur que vous connaissez très bien, en l'occurrence Mourad Meghni, a dû déclarer forfait pour cause de blessure… Moi, je ne considère pas ce cas-là comme étant un forfait. Meghni Mourad sera loin du groupe parce qu'il est blessé, c'est tout. Cela veut dire qu'il ne peut pas jouer. Les choses sont bien claires là-dessus, même si son absence va être ressentie. Etes-vous toujours en contact avec Rachid Mekhloufi ? Oui, bien sûr. Rachid n'est pas simplement un ami à moi, c'était aussi mon idole. Vous savez ! Mes deux idoles sont africaines. J'ai joué aux côtés de Rachid Mekhloufi, et lorsqu'il est parti j'ai joué aux côtés du Malien Salif Keita. Ce sont deux grands joueurs avec lesquels je prenais beaucoup de plaisir à leurs côtés, avec le numéro huit que je portais à l'ASSE. Pour revenir à votre question, je suis toujours en contact avec Mekhloufi. D'ailleurs, le dernier contact remonte à la double confrontation entre l'Algérie et l'Egypte pour le compte des éliminatoires au Mondial. Vous avez commenté sur l'antenne de TF1 le fameux France-Algérie d'octobre 2001, et vous étiez même en colère après l'envahissement du terrain… Oui, j'étais en colère. Quand on revoit les images, on constate que la première personne ayant provoqué l'arrêt de la partie est une jeune fille. Vous savez ce qu'elle a fait ? Oui, c'est une footballeuse… Voilà, c'est une footballeuse, et elle joue à Lyon. C'est ce qui m'a beaucoup plus énervé. Cette jeune fille était la personne la mieux placée pour donner l'exemple. Elle savait bien que lorsqu'elle se trouve dans les gradins, le terrain ne lui est plus réservé. Sa place est dans la tribune, mais avait agi de la sorte pour que la partie soit arrêtée. C'est vraiment dommage. J'étais aussi très énervé parce qu'on avait trouvé toutes sortes d'excuses par la suite. Voilà, j'ai été déçu par le comportement de cette jeune fille, et aussi par les explications qu'on a trouvées par la suite. Allez-vous commenter les matchs de l'Algérie en Coupe du monde? Sincèrement, je ne sais pas. Je ne vous cache pas, que je n'ai pas encore regardé le programme des matchs que je vais commenter. En tout cas, il est possible que je commente un match de l'Algérie au second tour face à la France (rire). Probablement en quarts ou aux demi-finales, si les Verts atteignent ce stade de la compétition… Voilà. A ce stade de la compétition, j'aurais l'occasion de commenter les matchs de l'Algérie. Vous avez formé un bon duo avec Thierry Roland pendant de longues années, mais à présent vous êtes seul… Ah, non pas du tout. D'abord, avec le malheureux Thierry Gilardi (décédé le 26 mars 2008), et mon ami Christian Jean-Pierre, tout se passait bien.